Notice d'autorité : France. Direction du service des prisonniers de guerre (1940-1944)
Autres noms :
- Service des prisonniers de guerre ( 1/01/1940-31/07/1940)
- DSPG
Statuts juridiques :
Histoire :
Un Service des Prisonniers de Guerre fut mis en place dès le premier jour de la mobilisation au Ministère de la Défense nationale et de la Guerre. Il comprenait, d'une part un organisme chargé de traiter toutes les questions relatives aux prisonniers de guerre, aussi bien ennemis en France que Français en pays ennemis, d'autre part, un "Bureau des renseignements" prévu par l'article 77 de la Convention de Genève. En juillet 1940, ce service se trouvait installé à Vichy dans les locaux des bains Calou, sous les ordres du Lieutenant Colonel Chevrier. Par un arrêté de la Présidence du Conseil du 28 juillet, il fut transformé en Direction autonome "chargée de centraliser et de traiter toutes les questions concernant les prisonniers de guerre". Primitivement rattaché au Ministère de la Défense nationale, la Direction du Service des Prisonniers de Guerre passa ensuite au Secrétariat d'Etat à la Guerre par un arrêté du 26 septembre 1940. Elle fut confiée successivement au Général Besson, jusqu'au 31 décembre 1942, puis au Général Bertin-Boussu (1 janvier au 30 mai 1943) enfin au Général Godechevre (30 mai 1943 au 31 août 1944).
A son arrivée à Vichy, le Général Besson utilisa les locaux des bains Calou, puis occupa quatre pièces supplémentaires à l'Hôtel Thermal. A partir du 30 octobre 1940, la Direction fut transférée à Lyon, 52 avenue Foch. Cette ville avait été choisie en raison de sa proximité de la Suisse, et des avantages que cela présentait pour l'acheminement des trains de secours vers les camps.
Tandis que l'Ambassade Scapini était chargée de négocier avec les Allemands les mesures d'ensemble relatives aux prisonniers, la Direction du Service des Prisonniers de Guerre, organisme officiel d'exécution, devait traiter toutes les questions d'application pratique concernant la vie du prisonnier pendant sa captivité, donc apporter à celui-ci toute l'assistance matérielle, intellectuelle et morale dont il avait besoin.
Elle assurait donc le ravitaillement collectif des camps (envois de vivres, vêtements, médicaments, livres et jeux, ceci grâce au magasin entrepôt de la Croix-Rouge française à Lyon), l'aide morale aux familles et la gestion de leurs intérêts (solde, allocations, impôts, assurances, etc.), la transmission aux prisonniers de toutes pièces d'état-civil et autres documents importants, la défense morale du foyer des prisonniers.
Elle agissait en liaison avec d'autres organismes chaque fois que les sujets à traiter sortaient du cadre défini ci-dessus : c'est ainsi qu'elle transmettait au Service diplomatique toutes les questions relevant de lui en sa qualité de puissance protectrice, telles que les interventions au point de vue des libérations, du régime des camps, des violations de la Convention de Genève ; à la Direction des Services de l'Armistice les démarches à entreprendre, en vertu des clauses de la Convention d'Armistice, concernant les prisonniers de guerre ; à la "Famille du Prisonnier", (relevant du Secours National) les cas d'assistance intéressant les familles sans ressources de certains prisonniers ; au Commissariat au Reclassement toutes les requêtes provenant de prisonniers rapatriés.
La Direction fonctionna jusqu'à la Libération. Dès le 1er septembre 1944, le Général Godechevre était à la disposition du nouveau Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés ; en octobre, il s'installa au Ministère à Paris en qualité de Directeur du Service de l'Assistance aux Absents. Le fichier des prisonniers était resté à Lyon avec une fraction infime du personnel (16 employés) qui constituait l'échelon de Lyon et s'occupait surtout de la confection de colis. Le décret du 31 mars 1945 consacra le procès-verbal de la réunion du 11 octobre précédent au cours de laquelle avait été décidée la fusion de la D.S.P.G. dans l'ensemble des services du Ministère et l'ordonnance du 11 mai 1945 la supprima définitivement.
Organisation :
- M. BRICKA Général Directeur
- Colonel CHEVRIER Chef de Cabinet.
- 1er bureau : Libérations congés, rapatriements, état-civil, statut M. FLUHR
- 2e bureau : secours matériel M. MENAT
- 3e bureau : renseignements généraux sur les camps, régime des Prisonniers de Guerre M. MASSARD
- 4e bureau : renseignements, art.77 Convention de Genève, fichiers, statistiques M. VILLEMEY
- 5e Bureau ; censure, presse, radio, propagande, liaisons M. BUZENAC
- 6e bureau : activité individuelle des prisonniers, récompenses, sanctions M. D'ANDRE
- 7e bureau : aide intellectuelle et morale, intérêts privés M. MIRAILLEA.
Textes de référence :
Arrêté du 28 juillet 1940
Décret du 31 mars 1945, ordonnance du 11 mai 1945
Sources :
Préface de l'inventaire des cotes F/9/2001 à 3693 par Marie-Thérèse Chabord.