Document d'archives : L’histoire de la communauté française au Liban, racontée par un Français né en 1903, fondateur de l’ Union des Français au Liban...

Titre :

L’histoire de la communauté française au Liban, racontée par un Français né en 1903, fondateur de l’ Union des Français au Liban et avocat à la retraite en 1975

Contenu :

L’enquête est constituée de deux enregistrements réalisés auprès du même informateur, celui-ci racontant les relations franco-libanaises à travers l’Histoire du Liban dans le premier et, plus précisément, à travers le récit de la seconde guerre mondiale au Liban dans le deuxième. La première partie de l’entretien semble avoir commencé avant que l’enregistrement ne soit déclenché. L’homme témoigne d’une grande connaissance de l’Histoire du Liban où il semble vivre depuis longtemps. Pour obtenir plus d’informations sur les lointaines origines françaises des Libanais, il renvoie les chercheurs vers des spécialistes. Le début des relations officielles franco-libanaises est marqué par l’arrivée des Français au Liban pour protéger la communauté chrétienne d’Orient qui avait notamment survécu au massacre des Druzes à Deir-el-Kamar en 1860. Les lois de la Troisième République ont provoqué l’exode des congrégations religieuses, comme les Jésuites et les Sœurs de Nazareth, pour qui le Liban devient un lieu de refuge et de sécurité. Les communautés chrétiennes ont à nouveau été persécutées par les Turcs et pendant la première guerre mondiale, la France est à nouveau intervenue en envoyant des vivres pour les sauver de la famine. En 1918, les chrétiens ont voulu que le mandat soit donné à la France pour les protéger de l’Empire ottoman et c’est à cette période que se sont implantées l’université Saint-Joseph, la faculté de médecine, la faculté de droit et l’école d’ingénieurs. Le mandat en 1920 a institué une action plus officielle avec l’arrivée d’enseignants surtout dans le privé et des commerçants. A cette époque se sont alors développés les mariages mixtes et la langue française. Puis, sont arrivés au Liban les fonctionnaires civils français, c’est-à-dire la classe moyenne qui a beaucoup influencé le Liban comme les magistrats, les douaniers, les banquiers ou les entrepreneurs. A la fin du mandat en 1943, la communauté française s’est rétrécie en raison du retrait de la France et de ses fonctionnaires civils. Seuls sont restés les Français attachés au Liban. Par la suite, la communauté des Français au Liban s’est constituée surtout de Français envoyés en mission à court terme. Selon l’informateur, ces derniers n’ont pas le temps de s’intégrer et ils ne participent plus aux activités proposées par les associations françaises comme, par exemple, l’Union des Français du Liban qu’il a lui-même créée en 1947 et dont il a été président jusqu’en 1972. De manière générale, toutes les associations françaises qui étaient auparavant inscrites dans la vie quotidienne libanaise comme le cercle sportif, la société de Bienfaisance, les médaillés militaires et la Légion d'honneur, le syndicat de l’Éducation nationale, le cercle des jeux, sont affectées par ce changement. L’homme parle de son désir de fédérer la vie associative française par la création d’une Maison de France rattachée à l’ambassade de France du Liban. Il évoque des projets d’amélioration des conditions de vie des français expatriés (bourses scolaires pour les enfants, extension de la sécurité sociale et de l’impôt sur le revenu). D’après lui, les Françaises sont très courtisées et beaucoup de couples mixtes se forment, pour des durées plus ou moins longues. Il explique la difficulté pour les couples de diplômés, de perdurer ensemble au sein d’une communauté traditionnelle (musulmane ou chrétienne). En ce qui concerne les lycées français dont il cite des exemples d’institutions chrétiennes qui, d’après lui, ont une action très réelle envers les communautés musulmanes car leur mission n’est plus celle de former la haute bourgeoisie ni de diffuser la langue française, mais elle est avant tout apostolique. De fait, des écoles françaises ferment et, lorsqu’elles sont encore ouvertes, peu continuent de proposer la préparation au baccalauréat français. La France continue en revanche d’appuyer les institutions libanaises chrétiennes ou non confessionnelles. Nostalgique, l’informateur regrette que la culture française perde de son prestige face à une culture anglo-saxonne qui se propage, et, il pense que la présence française est encore nécessaire sur le territoire libanais. Vers la fin du premier fichier, l’homme renseigne les chercheurs sur les personnalités en lien à la communauté française, qu’il leur conseille de rencontrer. Le deuxième fichier débute à présent. L’homme raconte l’Histoire du Liban sous le mandat de la France, pendant la seconde guerre mondiale. Il évoque la mobilisation des français expatriés, la sienne en particulier. Il s’attache particulièrement à raconter que l’action du Théâtre des Opérations de Méditerranée Orientale (TOMO) qui a abouti à une défaite en mai 1940, avant même la victoire de 1945 et la Libération de Paris a été fêtée au Liban. L’homme revient sur la résistance contre les allemands, aux côtés des anglais dont l’arrivée en 1941 a remis en question la présence française sur le territoire libanais. Il fait l’éloge du Général Catroux qui a permis à la France de conserver sa présence au Liban. L’intervention de De Gaulle au Liban a provoqué le départ de nombreux Français mais pas de l’administration française qui a assuré la continuité de la présence française au Liban. Cela a marqué la fin du protectorat français. L’informateur juge que le sens d’être de la communauté française n’existe plus en 1975.

Cote :

F3489; F3471

Inventaire d'archives :

Fonds Jean Métral

Description physique :

Information matérielles :
1 bde
Importance matérielle :
Durée : 2 h 42 min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche
    • L’histoire de la communauté française au Liban, racontée par un Français né en 1903, fondateur de l’ Union des Français au Liban et avocat à la retraite en 1975

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