Document d'archives : Correspondance entre le contrôleur-général Orry et l'intendant relativement à une mission confiée à Baron, pour l'étude de...

Titre :

Correspondance entre le contrôleur-général Orry et l'intendant relativement à une mission confiée à Baron, pour l'étude de différentes questions commerciales, notamment en vue des dispositions à prendre pour un projet de règlement général des fabriques de papier. 1734-1735 ; - concernant un état demandé par le ministère de toutes les papeteries du Languedoc, indiquant le nom des localités où elles sont établies, le nombre des moulins, les procédés de fabrication, etc. Janvier-novembre 1738. - État des diocèses où il n'existe pas de papeteries : Saint-Papoul, Bas-Montauban, Rieux, Agde, Mirepoix, Mende, Alet, Lodève, Toulouse, Nîmes, Saint-Pons. - Mémoires des subdélégués dont les départements renferment des fabriques de papier : - de Valat, à Alby : les moulins situés sur le Tarn ne fabriquent pas de papier fin ; - de Fornier, à Carcassonne : les fabricants de Brousses, en indiquant le poids de leurs papiers ne l'ont pas fait en poids de marc, dont ils ne connaissent pas l'usage. Celui-ci donne un sixième de plus que le poids de table qui leur sert : « La grande manufacture en papier est à Mazamet, dans le diocèse de Lavaur, où la plus-part de manufacturiers royaux et fabricants particuliers se pourvoient par préférence à nos papetiers ; » - de Barbara La Beloterie, à Castres : 4 usines appartenant à Brieu (Castres), de Bayar (Burlats), de Bayne (Raissac) ; - de Roussier, au Vigan : « La papeterie de Saint-Laurens étant du taillable de Cazillac, diocèse de Montpellier, le fermier de la papeterie a cru devoir correspondre avec le subdélégué de Montpellier, au lieu de s'adresser à celui du Vigan, comme il aurait dû le faire, la paroisse de Saint-Laurens faisant partie du diocèse d'Alais » - de Mourre du Villaret, à Mende : « Il y a deux moulins à papier dans la paroisse de Prades, sur la rivière de l'Allier, qui est de ce dioceze pour l'espirituel ; mais pour le temporel il est d'Auvergne, et le papier qui en vient est le plus mauvais que nous ayons icy ; » - de Baudouin, à Montpellier : Les 4 moulins de Saint-Laurens-le-Minier sont situés dans le diocèse d'Alais ; mais « il est prétendu que les eaux sont du diocèse de Montpellier » ; ils se composent chacun de deux roues ou deux bateries de 36 masses : « Les fermiers de ces moulins font observer que l'Hospital General de Montpellier obtint un arrêt du Conseil qui lui a donné le privilège exclusif de faire léver les vieux chiffons dans l'étendue du diocèse ; que ceux qui exploittent ce privilège en abusent en ce qu'ils font passer les chiffons hors du diocèse et souvent hors du royaume : que le roi en accordant ce privilège n'a pas entendu que l'hospilal ou ses préposés eussent la liberté de porter les chiffons en d'autres papeteries qu'en celles du diocèse lorsque les propriétaires en donneront un prix raisonnable et demandent que le privilège de l'hospital soit expliqué, ou que les propriétaires soient dans la liberté, que leur donne le droit commun, de faire eux-mêmes lever les chiffons dans le diocèse ; » - De Rome, à Narbonne : « Le moulin de Las Fons est presque ruiné. Il n'y a qu'une cuve et tout le papier qu'on y fabrique est généralement mauvais ; » - de Dupuy, à Villeneuve-de-Berg : il recommande la fabrique de Jacques Crozier à Vals, comme fournissant de bonne marchandise : « Elle est très intéressante, tenait magasins au Puy, Alais, le Saint-Esprit, et souvent à Nîmes ; » - de Robert Dumolard, à Tournon : Les febricants d'Annonay sont Mathieu et Jean Johannot, Raymond et Antoine Montgolfier, possédant ensemble 20 moulins et 12 cuves. Ils emploient 68 ouvriers et 80 ouvrières : « Les fabriques cy dessus sont considérables par leur emplassement, les eaux de la rivière de Drome sont les plus belles et les plus pures du royaume, en sorte que la blancheur de leurs papiers excède tous autres, ce qui peut être justifié par l'aveu de quelques marchands de Paris... C'est un usage à quoy la nécessité les conduit pour travailler plus parfaitement de ne coller leurs papiers que dans le printems ou l'automne. Les exposans assurent que les colles et les vieux linges du Vivarais sont parfait en qualité, les unes par ce qu'elles ne ternissent point la blancheur des papiers lorsqu'elles sont pures, les autres pour n'estre vendues que licivées, usage qu'ils avoient introduit par leurs soins ; mais qui a été interrompu par les difficultés suivantes : La première consiste en ce que les chamoiseurs ou blanchers par l'apas d'un plus grand proffit achettent des colles étrangères a vil prix qui ne sont propres que pour les papiers estrasses et les melloient avec les leurs ce qui en change totallement la qualité. La seconde vient des marchands d'Annonay qui accaparent et achettent tout de même tons les vieux linges, qui autrefois venoient dans leurs fabriques et comme ils ne connoissent point la qualité de ces matières, assurés d'ailleurs que les fabriquants, sont en nécessité de passer par leurs mains, ils débauchent tous les colporteurs, vont les attendre sur les avenues et prennent ces marchandises toutes pliées en petits paquets ce qui donne lieu à des abus et à des fraudes que les fabriquants eviteroient en faisant la recette eux-mêmes et obligeant les colporteurs à les déplier comme il se pratique à Lyon et en Bourgogne... Quelques considérables que soient ces fabriques dans l'état présent, elles pourroient le devenir davantage et se multiplier en nombre si elles n'etoient point sujettes a des droits exorbitans ; » le poids des échantillons des divers papiers fabriqués à Annonay, composés d'une main chacun, approche de 8 quintaux. - Lettre : de l'intendant au subdélégué du Pont-Saint-Esprit, pour le réprimander : « Je ne pouvois questre très mécontent de l'inaction dans laquelle vous estes sur les affaires que je vous renvoye et dont je dois rendre compte à la Cour. » (19 juillet 1738 ; le subdélégué n'a point encore répondu à une lettre du 17 janvier) ; - de Laval, subdélégué au Puy : il y a deux papeteries dans son département : celle de Boyer Chambonnet, au Tiac, paroisse de Tense, sur le Lignon, composée de 4 moulins et de 30 ouvriers : « Le sieur Laborie, ambulant du controolle, a esté visiter cette papetterie de la part de Monsieur de Gramond, pour savoir si elle pourroit subvenir à fournir la compagnie de papier pour la province de Languedoc, et ce fabriquant l'assura que cela ne deboucheroit pas mesme toute sa marchandise, et qu'il se chargeroit non seulement de cette fourniture mais mesme de la faire voiturer jusques à Montpellier » ; la seconde fabrique est celle de Véron, lieutenant-général au baillage de Saint-Ferréol, en Forez, située à Seauve ; ce fabricant refuse de remettre un échantillon des papiers qu'il fabrique ; il craint qu'on ne projette de mettre une nouvelle taxe sur cette marchandise ; - de l'intendant, à Laval, subdélégué au Puy, lui enjoignant de se faire remettre immédiatement par Véron, les échantillons qui lui sont demandés : « S'il ne satisfait pas à la remise dont il s'agit, vous n'avez qu'à luy faire signifier l'ordonnance cy-jointe et la mettre ensuitte à exécution sur le champ en envoyant un cavalier de la maréchaussée dans sa manufacture dont il payera le séjour à 4 livres par jour tant qu'il jugera à propos de l'y laisser. »

Cote :

C 2671

Inventaire d'archives :

Intendance de Languedoc

Description physique :

Liasse. - 83 pièces, papier.

Archives départementales de l'Hérault

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