Document d'archives : Commerce des grains. - Lettre ministérielles contenant les états dressés : par l'intendant de Franche-Comté des grains sortis par...

Titre :

Commerce des grains. - Lettre ministérielles contenant les états dressés : par l'intendant de Franche-Comté des grains sortis par eau de différents lieux de son département pour le Languedoc, la Provence et la généralité de Lyon pendant les mois de janvier et de mars 1756, et le mois d'octobre 1757 et par l'intendant du Dauphiné des grains sortis de son département pour la Provence, le Languedoc, le Comtat et la principauté d'Orange pendant le mois d'octobre 1757. - Lettre : par laquelle le contrôleur général demande que sur les états du prix des grains et denrées qu'on lui adresse régulièrement les subdélégués fassent mention des causes qui motivent les variations de prix tant sur les grains que sur le pain ; 4 décembre 1756 ; - de Maguelone de Saint-Benoît, subdélégué à Limoux, relative aux exigences du contrôleur général, quant aux observations qui doivent être portées sur les états. Il joint comme pièces justificatives les deux actes suivants. 5 janvier 1757. - Contrat contenant accord entre les boulangers de Limoux. 17 janvier 1669. - Tarif du poids du pain comparé à la valeur du blé depuis le prix de 3 livres jusqu'à celui de 12 livres le setier, qui sert de règle au prix du pain à Limoux. 1754. - Lettre par laquelle De Moras, au nom du contrôleur général, donne des ordres « pour qu'il n'existe à l'avenir, sous quelque prétexte que ce puisse être, aucune difficulté pour la libre circulation des grains dans l'intérieur du royaume ; » 23 juin 1757 ; - du même, exposant qu'il lui paraîtrait opportun de supprimer la permission d'exporter les grains de Languedoc; il craint qu'il n'y ait bientôt pénurie, et, d'autre part, de fournir des approvisionnements à l'Angleterre; 10 août 1757; - de l'intendant, en réponse à la précédente : « Il résulte d'une veriffication exacte que j'ai fait faire des quantités de grains de touttes espèces qui sont sortis du Languedoc pour l'étranger depuis la publication de l'arrest du 17 septembre 1754 qu'elles ne se portent qu'à quatre cent trente deux mille quintaux, et lorsque cet arrêt a été rendu nous avions dans les seuls diocèses de Toulouse, Alby et Saint Papoul près de douze cent mille quintaux de grains dont l'extraction pouvoit être permise sans donner atteinte à la subsistance du païs. Il est vray qu'outre les exportations à l'étranger il en est encore sorti de cette province d'autres quantités considérables de grains pour passer dans diverses provinces du royaume et particulièrement en Provence ; mais si l'on compare l'objet de toutes ces sorties, tant pour l'intérieur que pour l'étranger, avec l'excédant que nous avions en 1754, et avec celui que peuvent avoir donné les récoltes des années subséquentes, on trouvera que bien loin d'avoir consommé notre superflu il nous en reste encore assés pour désirer de n'être point privés de la ressource qui nous avoit été accordée pour en faciliter la consommation. Je conviens que si l'Angleterre ne pouvoit être approvisionnée que par les grains du royaume, il n'y auroit point à balancer sur le parti d'en deffendre les exportations en Languedoc et dans toutes les autres provinces, mais peut-on se persuader que cette nation manque de cette denrée tant qu'elle pourra s'en procurer du Levant, de la Barbarie et même des cottes d'Espagne ? Pour moy je crois qu'indépendament de nos grains dont l'Anglois n'est pas dans l'usage de se pourvoir il aura toujours une ressource presqu'assurée dans ceux de la Barbarie et du Levant qu'il est à portée de se procurer, et dans cette persuasion je ne sçai si ce ne seroit pas un bien pour nous plus tôt qu'un mal de lui en fournir nous mêmes quelques parties, par l'avantage d'attirer chés nous un argent qu'il porteroit à d'autres peuples. Vous jugerez bien mieux que moy si la crainte d'approvisionner l'Angleterre doit opérer la suspension de la liberté d'exporter nos grains, liberté si nécessaire à cette province, à ne considérer que l'état actuel où elle se trouve. » 5 septembre 1757. - État des semences des différentes espèces de grains faites dans les diocèses de la province. Sans date (1757 ?). - États des blés, légumes et avoines à destination de Lyon, du Languedoc et de la Provence transportés sur la Saône et déclarés aux bureaux de Mâcon et de Chalon en novembre 1757. - Lettres des subdélégués en réponse à un questionnaire de l'intendant relatif à la situation des diocèses quant aux denrées. Les subdélégués de Carcassonne et de Toulouse constatent une grande abondance ; ceux d'Albi, de Béziers et de Narbonne, disent qu'ils auront besoin de secours en grains ; celui de Castelnaudary déclare « qu'il seroit mortel » pour le Haut-Languedoc de suspendre les exportations. Septembre-novembre 1757. - Lettre : de l'intendant au contrôleur général émettant l'opinion que l'exportation des grains doit être prohibée : « Il me reste à faire une observation c'est que les exportations des grains à l'étranger par Marseille qui est un port libre ont toujours lieu, que le principal débouché de nos grains est la Provence et qu'en vain on interdira la sortie des grains du Languedoc pour l'étranger si on ne l'interdit pas également à Marseille puisqu'il seroit libre de les faire exporter par ce port à l'étranger à mesure qu'ils y seroint passez ; » 17 juillet 1758 ; - de De Courteille, intendant des finances, ordonnant l'exécution des déclarations des 27 avril 1709 et 19 avril 1723 relatives aux accaparements de grains, lesquelles ne sont pas observées en Languedoc. Il est important, notamment, de défendre sous les peines les plus rigoureuses l'achat des grains hors des marchés et il est constant que dans les environs de Castres et de Gaillac les négociations ont lieu dans les greniers : « Par ce moyen les marchés ne sont point aprovisionnés ; ce deffaut d'abondance occasionne des augmentations dans les prix ; les peuples qui n'acheptent que des quantités médiocres suportent ces augmentations qui ne proviennent que du magasinage des monopoleurs et ils ne se déterminent à vendre que lorsque, par la rareté de l'espèce, ils ont rendu les prix assés considérables pour satisfaire leur cupidité ; » 6 août 1758 ; - de De Boullongne, intendant des finances, recommandant à l'intendant, de n'annoncer qu'aux intéressés la suspension de l'exportation des grains : « Il est important, même dans les tems où les besoins sont les plus réels, d'affecter de la tranquillité. » 14 novembre 1758. - Correspondance entre De Boullongne, De Saint-Florentin, et l'intendant relative à la circulation des grains de province à province. Celui-ci propose de suspendre les envois en Provence et en Guyenne ; il a dû adopter des mesures restrictives par suite de la menace d'émeutes, notamment à Agde, où des femmes ont attaqué un convoi. 29 novembre-30 décembre 1758. - Neuf lettres autographes de De La Roche-Aymon, archevêque de Narbonne, écrites de Paris à l'intendant pour le renseigner sur les intentions du contrôleur général pendant la disette de 1758-1759. Quelques-unes de ces lettres contiennent des renseignements et des réflexions sur les événements du jour : 16 décembre 1758 : « L'exil de monsieur le cardinal de Bernis fait icy un bruit très grand. On prévoit la diminution du crédit et même la disgrâce, mais non l'exil. Le clergé et le parlement, sans s'entendre plus que de coutume, le regrettent, et le regardoient comme un point d'appui qui pouvoit opérer une conciliation avec le temps. » 20 mars 1759 : « Le voiage du roi à Lyon est un grand événement en tous sens et annonce la plus parfaite union entre les cours de France, d'Espagne et de Turin. Je ne présume pas que ce voiage ait sitôt lieu. 29 mars 1759 : « On m'a mandé que le grain diminuoit à Toulouse, cela n'empêche pas que la misère ne soit affreuse dans le peuple. Le cœur m'en seigne. » 28 octobre 1758-11 juin 1759.

Cote :

C 2902

Inventaire d'archives :

Intendance de Languedoc

Description physique :

Liasse. - 63 pièces, papier (1 imprimé).

Archives départementales de l'Hérault

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