Document d'archives : Chemins, ponts et chaussées du diocèse de Mende. - Chemin de Langogne à Saugues. - « Devis des ouvrages à faire au chemin de...

Titre :

Chemins, ponts et chaussées du diocèse de Mende. - Chemin de Langogne à Saugues. - « Devis des ouvrages à faire au chemin de Langogne à Saugues, passant par Naussac, Briges, Montgrès, Triboz et les Plantatz », signé : Bertrand (31 mai 1751). - « Extrait des registres des délibérations de la ville de Saugues dans la maison de ville, du 30 janvier 1752 », relativement : 1° aux indemnités à payer « pour le logement d'une compagnie de dragons, régiment d'Aubigni, qui est actuellement en quartier dans celte ville » ; 2° à la « nécessité qu'il y a que le chemin royal de cette ville à Langogne soit fait, afin que le passage, qui y étoit autresfois en cette ville, de la province de Languedoc à celle d'Auvergne, fût remis comme il étoit avans les grandz chemins qui ont été faitz de la ville de Langogne à la ville du Puy et de celle-ci en Auvergne ; que par le moyen du chemin qui seroit fait en cette ville, se trouveroit une journée de racourcy de la ville Langogne au pays d'Auvergne ». - Requête adressée à l'Intendant par les « maire, consuls et communauté de la ville de Saugues » (s. d.) : - « Depuis plus de 25 ans, les supplians conjointement avec toute la partie du Gévaudan en deça de la montagne de la Margeride, qui compose un tiers du pays, ne cessent de faire leurs représentations à Mrs les Commissaires du dit dioceze pour la faction d'un chemin despuis Langogne jusques au dit Saugues, leguel chemin fut commancé il y a quelque temps sur les ordres des États de cette province. Mrs les Commissaires dudit diocèze ont toujours promis, sans jamais rien effectuer, regardant sans doute cette partie du Gévaudan quy se trouve entourée d'un côté par la montagne de la Margeride et de l'autre par le vallon d'Allier, comme membre inutille à leur commerce, quoyque pourtant cette partie paye près d'un tiers des impositions du dit diocèze& En effet, on remarque que depuis plusieurs années le commerce n'a plus lieu dans cette partie : l'on y récolte des fourrages considérables, du seigle, de l'avoine et de l'orge, sans aucun débit, et l'on ne peut avoir toutes les autres provisions nécessaires à la vie que par Langogne ou par l'Auvergne ; Langogne fournit des vins et l'Auvergne des légumes et du bled, quand les récoltes manquent, sans quoy ces quatre dernières années tout le pays auroit péry par la famine. La difficulté des chemins rend toutes les denrées à un prix exorbitant dans tout ce pays ; & on ne peut y rien porter qu'à dos de mulet ; les muletiers s'en prévalent et effectivement ils risquent de perdre leurs mulets et en perdent beaucoup, ce quy fait qu'ils vendent le double de ce qu'ils vendent à Langogne, quoy qu'il n'y aye que cinq lieues de distance, et même souvent ils refusent de venir dans cette partie ; et parles mêmes raisons les denrées& de la dite partie du Gévaudan sont à moitié prix de ce qu'elles se vendent à Langogne& Le sel a manqué à Saugues pendant plus de de quinse jours avant la Noël, ce quy a occasioné à des maladies considérablies& Depuis longtemp la laine manque dans le pays, soit par raport à la mortalité des bestiaux ou par raport à la difficulté du transport des laines qui viennent par l'étranger ; il y a même environ trente ans qu'il y avoit dans cette partie du Gévaudan plus de sept mille métiers de tisserans pour la fabrique des étoffes, et aujourd'huy il n'y en a pas cent cinquante quy ne travaillent que les laines du pays, cependant c'étoit le seul commerce qu'on pouvoit faire dans cette partie et l'unique ressource des habitans, quy est entièrement tombée par la difficulté des chemins, ce quy rend le pays misérable.., Les foires de la ville de Saugues et des environs, qui sont nombruses et quy fournissoit le Languedoc et la Provence pour du bétail gros, sont presque entièrement désertes par la difficulté du chemin » - Lettre de Barrandon exposant que le motif qui « avoit fait suspendre les ouvrages » du chemin de Saugues à Langogne, c'est que « l'objet en étoit trop dispendieux et que cette dépense iroit à plus de trente mille livres » (15 mars 1752).

Cote :

C 3583

Inventaire d'archives :

Intendance de Languedoc

Description physique :

Portefeuille. - 5 pièces, papier.

Archives départementales de l'Hérault

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