Document d'archives : Une étudiante en sociologie âgée de 22 ans à l' École Supérieure des Lettres (ESL) ,fait le récit en 1975 de sa vie à Beyrouth

Contenu :

L’étudiante est née à Saïgon. Son père est directeur de banque à Beyrouth tandis que sa mère est mère au foyer. Elle a vécu sa jeunesse au Vietnamau Cambodge et enfin à Beyrouth, au Liban, où elle est arrivée à l’âge de 12 ans et demi, en 1966. Progressivement, la femme confie un fort attachement pour le Liban, jusqu’au point de se dire elle-même beyrouthine. Dès son arrivée, l'informatrice a bénéficié d’un confort matériel certain. Après son baccalauréat aulycée franco-¬libanais(cursus francophone), elle s’est d’abord inscrite en histoire à l'École supérieure des lettres (ou ESL, privée et francophone), ensuite elle s’est réorientée vers l’American University in Beirut (privée et anglophone) où elle s’est inscrite en journalisme, puis elle a renoncé et s’est finalement réinscrite à l’ESL, en sociologie. Elle n'a pas d'ambition professionnelle particulière à l'issue de son cursus, mais elle profite de son temps libre qu'elle répartit entre une vie amicale intense, les livres d'art, la danse et la peinture. La femme est interrogée sur ses fréquentations depuis son arrivée au Liban. Elle compte au moment de l’enregistrement, environ une dizaine d’amis libanais, étudiants ou enseignants. Avec eux, elle sort, elle joue et elle voyage dans les pays du Moyen-Orient. Elle estime avoir la belle vie à Beyrouth. Interrogée davantage sur ses relations sociales, il en ressort que, de manière générale, la confession comme la nationalité ne sont pas des obstacles à ses relations sociales. L’étudiante explique qu’il peut exister une animosité à l’égard des Français, même si elle n’a jamais eu à en pâtir personnellement. Elle se montre très critique à l’égard des Français, qu’il s’agisse du personnel des ambassades comme des autres catégories, mêmes parfois ceux les plus “adaptés” car ils peuvent parfois être méprisants envers les Libanais. Elle cite l’exemple de ses parents. Elle compare le comportement des Français au Liban avec celui au Cambodge, beaucoup plus marqué. Élevée à l'étranger, elle ne souhaite pas aller en France à l'issue de ses études. Elle n'y a en effet aucun lien affectif. Quant aux différences de comportements entre Orientaux et Occidentaux, sur lesquelles l'interroge le chercheur, la femme insiste plutôt sur le fait qu’elle a vraiment reçu la même éducation culturelle que ses amis libanais. Interrogée sur les relations entre hommes et femmes à Beyrouth, l’étudiante explique être à l'aise dans son cercle amical. Elle reconnaît fréquenter un jeune homme libanais qu'elle désire épouser à l'issue de ses études, malgré la probable réticence de sa famille à une telle union, à cause d'un « état d'esprit colonial ». Vers la fin de l’entretien, l’étudiante qui confie avoir été élevée d’une manière assez stricte, explique être encore dépendante de ses parents pour le logement et l'argent de poche mais aussi de ses amis masculins pour les sorties.

Cote :

F3472

Inventaire d'archives :

Fonds Jean Métral

Description physique :

Information matérielles :
1 bde
Importance matérielle :
Durée : 1 h 06 min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche
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