L’informateur est parti pour l’Algérie en janvier 1959 sans appréhension et pour défendre la France. Incorporé au 51ème RI, il est envoyé dans un village à 50 kms de Constantine où il est magasinier dans un parc automobile. Il raconte ses journées qui ressemblaient à celles de la vie civile et qui étaient teintées d’ennui et de routine. Il évoque les relations cordiales avec les gens du village et avec les gradés. Cependant, il revient sur les tortures commises par un sergent-chef, et sur le gazage de prisonniers lors de son affectation dans une ferme à Msila. Il souligne que ces exactions l’ont profondément marqué et mentionne également que l’aumônier présent dans le régiment défendait la torture. Lorsque l’informateur parle de son retour à la vie civile, il se souvient d’avoir éprouvé un manque de fierté et un malaise suite à ce qu’il avait vécu. C’est d’ailleurs le silence qui a caractérisé cette période : il n’a pas parlé et n’a pas eu de questions. Selon lui, la guerre d’Algérie a eu une influence sur la montée du racisme, sur la création de l’OAS. L’informateur ne fait pas partie de la FNACA et pense que la guerre n’aurait jamais dû avoir eu lieu et qu’elle a été inutile.

Enregistré auprès du témoin n°IN01454