Document d'archives : Canal de Lunel. - « Représentations de la ville de Lunel [au Roi et aux seigneurs de son conseil] sur le projet d'un canal à...

Titre :

Canal de Lunel. - « Représentations de la ville de Lunel [au Roi et aux seigneurs de son conseil] sur le projet d'un canal à Nismes », signé : Bérard, avocat (Montpellier, impr. Jean Martel aîné, in-4° de 22 pages).

Contenu :

« juste réclamation contre le projet d'un nouveau canal de navigation, dont l'établissement entraîneroit la ruine totale de son commerce » ; - « cet établissement... [est] sollicité par une compagnie puissante, soutenue de délibérations de la ville de Nismes, de plusieurs communautés et des États même de la province de Languedoc » ; - historique du canal de Lunel du XIIIe au XVIIIe siècle ; - au commencement du XIIIe siècle, construction d'un « canal de navigation, qui devoit prendre son embouchure à l'étang de Mauguio et se terminer dans l'enceinte de la ville ; sommes considérables, pour acheter les fonds où son lit devoit être creusé, payées par la communauté, ainsi qu'il résulte d'un acte daté de la veille des nones de septembre 1228 » ; - « en 1295, Lunel fut réuni par échange au patrimoine de la Couronne » ; - Philippe le Bel, par lettres patentes de juillet 1299, « accorda la permission de continuer le... canal, en considération de l'utilité publique et de celle que lui-même devoit en retirer pour le transport du sel » ; - Charles V, par autres lettres patentes du 12 août 1368, « renouvella cette concession et y ajouta les privilèges les plus étendus » ; - Henri IV pourvut « à l'entretien et à l'avancement du canal de Lunel, en y affectant le produit des octrois dont il gratifia cette ville en 1595 ; trois ans après, il jugea à propos de supprimer l'office de garde des foraines établi dans son port, afin d'en écarter tout ce qui pouvoit gêner la liberté du commerce » ; - Louis XIII, par un arrêt de son Conseil du 18 décembre 1610, « autorisa la communauté à en continuer les ouvrages, que la nécessité des temps avoit forcé de suspendre » ; - « ordonnance rendue par messieurs les Commissaires des États, séants à Béziers, le 15 avril 1625, qui vérifie l'emploi d'une somme de 51, 362 livres 2 sous 9 deniers, dont la majeure partie avoit servi aux recreusements du canal » ; - « cependant il n'avoit point encore été conduit à sa perfection : on étoit obligé d'embarquer et débarquer les marchandises à la distance d'environ 1200 toises de la ville » ; - devis de l'ingénieur de Senès ; - « arrêt du Conseil du 11 juin 1715, qui en ordonna l'adjudication devant M. de Basville, intendant » ; - Henri Coulomb, adjudicataire [voir C 4346] ; - « pour éviter la concurrence des canaux qui pouvoient être faits dans la suite au préjudice de celui de Lunel, intervint un second arrêt du Conseil, revêtu des lettres patentes [du 7 juin 1718], qui déclarent obliques tous les ports et canaux qui pourront être faits le long de la rivière du Vidourle ou qui seront tirés, de l'étang de Mauguio,... » ; - progrès du commerce et de l'industrie à Lunel ; - construction de « nombreuses fabriques [et] de vastes magasins qui augmentent le produit des lods et des droits casuels du domaine de la Couronne, dont ces bâtimens relèvent » ; - « les habitans des montagnes arides des Sévènes se nourrissent du bled qui germe sur les bords de la Garonne ; les plaines de la Vaunage sont couvertes de riches vignobles, depuis que les eaux-de-vie ont trouvé l'issue la plus commode et la moins dispendieuse ; enfin, les marchandises expédiées de la Haute-Guienne et de l'étranger, pour la célèbre foire de Beaucaire, y parviennent avec une aisance qui ne laisse rien à désirer » ; - « quelques particuliers anonymes, représentés par le sieur Blachier, se sont exagérés les bénéfices du canal de Lunel et ont conçu l'idée illusoire d'en créer un qui porte directement les marchandises à Nismes » ; - « pour vaincre les obstacles que la nature du sol leur oppose, ils ont mis à contribution toutes les ressources de l'art hydraulique, à l'aide duquel ils prétendent racheter le volume d'eau qui manque et surmonter l'élévation de cent onze pieds qu'il y a, de la naissance du canal futur, jusqu'à la surface du terrein où il doit se terminer » ; - « les propositions captieuses [que le sieur Blachier] fit aux États en 1779, furent exposées avec tant de dextérité, que cette illustre assemblée crut ne pouvoir y refuser son consentement » ; - « le canal proposé doit se joindre à celui de la Radelle, qui communique du côté du nord à la rivière du Vidourle et du côté de l'occident à l'étang de Mauguio ; il est donc manifeste que ce plan renferme une double contravention aux lettres patentes de 1718 » ; - les canaux « de Silveréal, du Bourgidou et autres, qui débouchent dans le même étang,... ont une origine antérieure aux lettres-patentes, qui ne sauroient avoir d'effet rétroactif » ; - recreusements, du « canal de Varène », en 1724 et en 1778, « pour le dessèchement des marais » ; - « les fabriques d'étoffes de toute sorte de soyeries, les brillantes spéculations qui s'y exercent en tout genre... rendent [Nismes] une des [villes les] plus florissantes de la Province » ; - « l'expérience domestique du Canal de la jonction des mers prouve qu'il n'est aucune de ces écluses, dont le passage ne retarde au moins 45 minutes, et ce retard multiplié par 13 fois dans l'exécution du plan du sieur Blachier, emporteroit un intervalle de neuf heures et demie employées infructueusement ; la route de Lunel ne présente aucun de ces obstacles ; point d'écluses sur son canal, par lequel les marchandises, une fois parvenues dans l'étang de Mauguio, arrivent en moins d'une demi-journée au port, et de là sont voiturées à Nismes, par terre, dans six heures au plus tard » ; - « le canal proposé ne doit être ni plus expéditif ni plus économique » ; - « on voit ici sur une même ligne, à la suite du Canal des Étangs : 1° celui de Madame la comtesse de Grave, qui aboutit à Montpellier, 2° celui de Lunel, qui n'est qu'à quatre lieues de distance, 3° celui de la Radelle, qui conduit à Aigues-Mortes, 4° celui de Beaucaire.... ; on ne peut en établir d'autres dans la même direction, sans exténuer notablement le bénéfice des premiers, et si ce bénéfice n'égale point l'entretien et l'intérêt des sommes employées à leur construction,... l'on risque de les abolir tous, par une rivalité dangereuse » ; - « dans ce moment, où celui de Lunel est exempt de concurrence, il ne rend point, année commune, quitte des charges, au-delà de vingt mille livres » ; - « quantité de moulins à farine, établis le long de la rivière du Vistre,...doivent disparaître pour faire place aux ouvrages du nouveau canal » ; - « la baronnie de Lunel se trouvant engagée au comte de Caïvisson », la ville de Lunel, « jalouse de n'avoir pour seigneur que son Auguste Maître, remboursa l'engagiste en pure perte, et fut déclarée inaliénable par arrêt du Conseil du 14 avril 1699 »

Cote :

C 4351

Inventaire d'archives :

Intendance de Languedoc

Description physique :

Portefeuille. - 1 pièce, papier.

Archives départementales de l'Hérault

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