Ali Timizar est un Algérien né en 1939 et installé à Marseille depuis 1990. Contrairement à la plupart des membres de sa communauté, il n'est pas issu des vagues d'immigration algérienne après l'indépendance. Ali est resté au pays où il a fait une carrière administrative au sein d'une compagnie pétrolière à Alger. Il donne comme explication pour sa venue en France, la reprise du commerce de son frère alors mourant en 1990. Les étudiants qui réalisent cet entretien se mettent volontairement en retrait, ce qui permet à l'informateur de s'exprimer librement.

Il fait part de son investissement au sein du quartier Belsunce à Marseille. Après discussion avec les habitants du quartier, un nom a été décidé pour nommer un espace urbain anonyme. La municipalité a donné son accord pour la place Louise Michel, en l'honneur de la militante anarchiste et féministe qui est décédée dans ce quartier en 1905 Il confie quelques bribes sur son ancienne vie algérienne, qu'il qualifie de "normale". C'est un syndicaliste dans l'âme qui milite en faveur du dialogue social. Il côtoie majoritairement des retraités d'origine algérienne dans son commerce, un café près de la gare Saint-Charles. Il se fait ainsi le porte-parole d'une génération dont il n'a pourtant pas partagé le même destin.

Enquête par Stéphane Degros et Caroline Terrier auprès de Ali Timizar