L’enquêtrice pose des questions à l’informatrice sur le déroulement des premières tétées. L’informatrice explique qu’elle a allaité ses enfants entre une à deux heures après la naissance mais seulement lorsqu’ils ont commencé à pleurer. Elle raconte qu’elle a allaité son enfant aîné pendant un an et six mois et qu’elle accouché par voie naturelle pour ses deux grossesses, au centre sanitaire. Elle rapporte également que les agents de santé lui ont donné des conseils sur le colostrum. L’informatrice explique que le colostrum est important pour l’enfant car c’est un lait de qualité. Elle le décrit comme étant de couleur jaune mais ne peut pas préciser son goût. Elle traduit en langue moré le colostrum : "pipi bisim" qui signifie "premier lait". L’enquêtrice pose des questions sur la production du colostrum et l’informatrice répond qu’il se produit pendant la grossesse de la femme et explique le point de vue des personnes âgées de son entourage sur le colostrum. Le co-allaitement est évoqué ainsi que le lien créé entre les frères et sœurs. L’informatrice explique que la consommation du colostrum d’une même mère renforce le lien fraternel. Le comportement de l’enfant et son attitude face à l’allaitement sont évoqués. L’enquêtrice questionne l’informatrice sur les soins permettant d’entretenir et de protéger la poitrine. L’informatrice raconte que pour protéger ses seins elle porte des soutiens et qu’elle fait attention à bien les nettoyer. L’impact de la grossesse et de l’allaitement sur la beauté et l’apparence physique de la mère est évoqué. Pour l’informatrice, le changement du corps de la femme est lié à l’âge et non pas à la grossesse ou à l’allaitement. Le don de colostrum à un bébé prématuré est évoqué et l’informatrice étoffe son point de vue d’un exemple tiré de son entourage. Elle énonce quelques préparations alimentaires et conseils qui favorisent la montée de lait maternel. Elle décrit ensuite le déroulement de ses deux accouchements en répondant aux questions de l’informatrice sur le liquide amniotique. L‘informatrice rapporte ensuite les soins qui sont apportés au nombril de l’enfant après la naissance : application de bétadine et de l’huile de karité préalablement chauffée sur un tesson de canari (récipient en terre cuite). Le méconium de l’enfant est évoqué. L’informatrice pense que le colostrum est bon pour l’enfant. Elle répond aux questions de l’informatrice concernant les rapports sexuels durant la grossesse et l’allaitement. Elle ne voit pas de rapprochement entre le colostrum, le lait maternel et le sperme. L’informatrice explique les causes de la mortalité infantile chez les enfants en bas âge : les mauvais soins, les maladies et le manque de suivi médical. Concernant la question sur les éleveurs, l’informatrice pense qu’ils s‘occupent bien de leurs enfants. L’informatrice raconte que le don de lait d’origine animale à un enfant est possible. Elle se souvient qu’étant petite, elle avait vu un enfant boire du lait de vache et de chameau. A la fin de l’enquête, l’informatrice explique que le don de lait d’origine animale à un enfant est possible si la mère n’a pas d’autre alternative.