Document d'archives : Un directeur de cave s'exprime sur l'histoire et le fonctionnement des caves coopératives du Var

Contenu :

Annie-Hélène Dufour s'entretient auprès du directeur de la cave de la Cadière-d'Azur qui s'exprime sur les coopératives du Var. Il souligne que l'on compte 154 communes, et environ 109 coopératives. Une des dernières créées a été celle de Ramatuelle dans les années 1960. L’essor a eu lieu dans les années 1920 et 1930, avec une progression constante jusque dans les années 1960. La coopérative de la Cadière-d'Azur dont le président fondateur est resté environ 40 ans, est née en mars 1929, avec environ une trentaine de viticulteurs. L'informateur décrit le mode de commercialisation original, dès 1933 avec les premières ventes directes au consommateur. Il souligne un fait social remarquable, qui est le contact constant entre la coopérative et le consommateur. La qualité des vignobles et le microclimat ont été des facteurs bénéfiques au développement de la coopérative. Les habitants de la Cadière-d'Azur, du Beausset et du Castellet bénéficiaient également du système de la vente directe des produits du maraîchage. La création de la coopérative a été l’occasion de partager des moyens de production plus performants et plus modernes et aussi de se regrouper par rapport à la puissance commerciale des négociants. L'informateur explique que le mouvement a été instauré par les milieux de la gauche. Le Cercle du village était un lieu central pour le noyau des personnes engagées sur le projet. A la Cadière-d'Azur, le militantisme paysan était lié au parti communiste. Pour ce qui est du fonctionnement de la coopérative, l'assemblée générale des coopérateurs décide du choix du conseil d’administration, un renouvellement par tiers ayant lieu chaque année et l'élection d'un nouveau président chaque année. 360 coopérateurs composent la coopérative, mais seuls 20% d’entre eux sont des professionnels, la plupart sont issus du secteur géographique. Le Conseil d'administration est porteur de la gestion de la cave et a des pouvoirs assez étendus : ventes, acquisitions, agrandissements et recrutement du caviste. Le principe de la coopérative est de ne pas faire de bénéfice, les recettes et les frais sont partagés. Par ailleurs, l'informateur explique que des parts de marché ont été perdues par la coopérative à cause du renouveau des domaines privés. Il déplore aussi un engagement moins important des coopérateurs dans la vie de la cave. Dans certaines caves, les producteurs ne sont plus des gens du métier, les traitements par exemple ne sont pas toujours faits au bon moment et cela induit une baisse de la qualité des raisins et donc des produits finis. Les travaux sur la vigne sont multiples : taille, labour, ébourgeonnage, éclaircissement des grappes, plantation, suivi des jeunes plants. L'informateur regrette qu'il y ait moins de réunions festives à la coopérative, et que la solidarité ne soit plus celle d’autrefois. Pour les 60 ans de la cave, en 1989, un hommage a eu lieu mais sans les membres fondateurs.

Cote :

MMSH-PH-2455

Inventaire d'archives :

Fonds Annie-Hélène Dufour

Description physique :

Information matérielles :
1 cass
Importance matérielle :
1h21min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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