Rigueurs de l'hiver : le curé de Sainte-Madeleine de Béziers sollicite pour les consuls le droit « d'imposer pour donner un morceau de pain à cette nuée de faméliques ». Émeute de 300 personnes à Bessan en avril, autres à Sète, Agde ; menaces pour avoir du pain devant l'assemblée consulaire de Lézignan ; misères dans les Corbières « par le défaut de récoltes, la grêle, le débordement des eaux, le défaut de travail, la cherté des denrées », on s'y nourrit de fèves, de châtaignes sèches ou d'herbes, il n'y a d'autre ressource que la faction et la vente du charbon. - Disette aux Vans et à Joyeuse où l'abondance des neiges dans la montagne « a empêché les grains de se porter à nos marchés ». Entreprise de femmes à Mende pour empêcher un charretier de sortir des grains de la ville. Espoir donné par l'arrivée d'un premier chargement de blé à Sète le 13 avril ; il y a eu révolte ; M. de Querelle protège les vaisseaux. Le gouverneur, le comte de Périgord, espère que les précautions prises par l'intendant « nous laissent jouir du calme que le gouvernement aurait dû nous procurer ». Fermentation à Nîmes, l'association patriotique de Montpellier obtient des cargaisons. Il arrive des blés de Zélande, d'Ostende et des États-Unis. Attroupement de marins à Sète sur les récits d'émeutes qui ont eu lieu à Marseille ; cette ville de Sète « est perdue si l'on souffre encore l'impunité » ; les charpentiers et calfats, les tonneliers s'agitent (14 avril). Dangers qu'a courus Brugier, négociant, à Mondragon. A Fournès les oliviers sont morts, « la disette des grains et leur cherté... tout doit nous faire naître des craintes pour l'avenir » (11 mai). Prêt de l'intendant à Tavel pour acheter des grains (8 mars). - Correspondance du diocèse d'Albi : on affiche dans cette ville une centaine de placards dont un échantillon : « Révolte à 28 livres », garde bourgeoise la nuit. Le seller de blé est à 28 livres à Albi, 32 à Toulouse, ce qui vide les environs. « Emotion populaire » à Puylaurens le 13 mars ; le comte de Périgord demande à l'intendant s'il « propose des moyens assez prompts pour rendre la présence de troupes inutile ».

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Intendance de Languedoc