Serge Vigouroux parle longuement de la vie dans la société rurale jusqu'aux années 60, période qui correspond à sa propre enfance. Il analyse avec ses yeux d'adultes l'éducation qu'il a reçue.

Le plus souvent, ce sont les grands-parents qui éduquaient les enfants, les parents étant trop occupés aux champs et donc moins patients, et avec des contraintes différentes. L'éducation que M. Vigouroux reçut n'était pas faite de punitions, sa grand-mère prenant le temps de lui expliquer ses erreurs et le mettant simplement en garde pour qu'il puisse ensuite seul retenir certaines leçons de vie. Les enfants ne cessaient pas d'apprendre, puisqu'ils étaient invités à participer aux tâches et apprenaient tout en pratiquant, sans que leurs parents ne s'y opposent. M. Vigouroux remarque que ce système éducatif est somme toute assez naturel (il est celui des animaux) et que les choses ont d'après lui bien changé, et non en bien. Cette éducation est le reflet de la société, plus soudée auparavant et artificielle aujourd'hui. L'enfant suivait plusieurs étapes importantes pour devenir adulte, que M. Vigouroux mentionne : l'obtention du premier couteau, le chabrol, la prise de responsabilités pour les travaux des champs, le service militaire qui marquait la séparation d'avec la famille. Cette succession chronologique était sensiblement la même pour tout le monde à l'époque et constituait la logique de la société d'une époque où l'éducation prenait son temps.