Document d'archives : Un enfant français, en classe de sixième au lycée franco-libanais de Beyrouth , s’exprime au sujet des différences entre les...

Titre :

Un enfant français, en classe de sixième au lycée franco-libanais de Beyrouth , s’exprime au sujet des différences entre les écoliers, avec en fond sonore les actualités télévisées libanaises au début de l'année 1975

Contenu :

L’enfant interrogé est arrivé avec sa famille à Beyrouth il y a six ans. Au moment de l’enregistrement en 1975, il est en classe de sixième française. D'emblée, l’enfant insiste sur la ségrégation des sociabilités au lycée franco-libanais, en fonction de la nationalité, de la langue et des confessions, entre d’une part le milieu francophone, celui des élèves qui parlent français entre eux et chez eux et, d'autre part le milieu plus arabophone, constitué généralement par des musulmans. Le garçon attribue cette évolution à la montée d'un sentiment nationaliste arabe au Liban, d’autant que le Français est passé de mode avec la croissance des effectifs d'expatriés français au lycée. Quant à la ségrégation entre francophones et arabophones, elle renvoie à des relations de classes sociales, comme le suggère l’enfant, expliquant que parmi les francophones, il y a des élèves libanais fortunés. La pratique de l'arabe par les Français reste l'apanage des familles installées depuis longtemps au Liban. Ces ségrégations sont tangibles à différentes échelles dans les relations quotidiennes au lycée : en classe, dans les relations avec le personnel enseignant et l'administration ; dans la tenue. L’enfant parle d’un dernier type de ségrégation qui est celui du genre, où la séparation entre les filles et les garçons est davantage sensible au Liban qu'en France. D’après l’enfant, le lycée et son personnel enseignant reproduit ces différences, le personnel de direction étant français tandis que les surveillants sont tous des libanais. L’enfant a des camarades libanais au lycée mais il ne les fréquente guère en dehors pour des motifs d’origines sociales et du fait de sa non pratique de l'arabe, ce que l'enfant regrette. L’enfant parle de ses grandes vacances annuelles en France. Malgré ces relations françaises, l’enfant se sent expatrié et il voudrait retourner rapidement en France, tant il craint de ne pas pouvoir se réadapter en France s'il reste davantage au Liban. L’entretien est fini mais l’enregistrement continue. Il rend compte des informations télévisées libanaises en arabe. Les différents acteurs politiques répondent à la demande de cesser les bombardements. Une réunion est prévue avec le secrétaire général de la Ligue arabe, l’égyptien Mahmoud Ryad, tandis que le modéré Cheikh Hassan El Khaled, en tant que chef de la communauté sunnite libanaise et de la coalition islamique, déclare qu’il est temps d’intervenir au nom de la communauté libanaise, qu’elle soit chrétienne ou musulmane. Ensuite, le journal télévisé contredit les rumeurs de pollution qui affecterait les fleuves de la région, en conseillant aux Libanais de faire confiance aux analyses hydrauliques qui affirment qu’il n’y a pas de pollution. L’enregistrement est entrecoupé et sont ensuite entendus des bruits d’explosions.

Cote :

F3471

Inventaire d'archives :

Fonds Jean Métral

Description physique :

Information matérielles :
1 bde
Importance matérielle :
Durée : 1 h 16 min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche
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