L’informatrice, d’origine marseillaise, raconte à sa petite-fille les événements de la Seconde Guerre mondiale. Elle est mère d’une famille de 5 enfants : Raymond, Clorinde, Gisèle, Nicole et Eliane. Son mari, receveur de tram est mobilisé lors de la guerre, et libéré quelques mois plus tard car père d’une famille nombreuse. Il s’engage ensuite dans un réseau de résistance, ce qu’elle n’apprendra qu’après sa mort. L’informatrice nous raconte des épisodes de la guerre avec beaucoup de vivacité, en multipliant les anecdotes. De nombreux événements historiques sont vus à travers des lectures comme L’officier sans nom de Guy des Cars, ou des émissions radiophoniques et télévisuelles comme celle d’Henri Amouroux, à laquelle elle se réfère à plusieurs reprises. Elle se rappelle plus personnellement de l’Appel du 18 juin qui l’a émue jusqu’aux larmes et des bombardements à Marseille par les Alliés, les Américains puis les Italiens. Elle a aussi été marquée par l’incendie des Nouvelles Galeries auquel son mari a échappé de justesse. A l’approche de la Libération, son mari fait partir toute la famille hors de Marseille. Lors de leur fuite, ils sont bloqués quelques jours dans un camp de réfugiés avant de pouvoir trouver refuge à la campagne. L’enquêtrice poursuit l’entretien de sa grand-mère durant l’année universitaire 1983-1984, dans le cadre de son travail de maîtrise (enquête n°4736).