L’informateur est artisan tapissier, originaire d’Aix-en-Provence. Il survole ses années antérieures en se focalisant sur les questions d’identité sociale. En tant que pupille de la nation il a obtenu une bourse pour aller au lycée à Strasbourg. En 1932, il étudie deux ans à l’Ecole Nationale des Beaux-arts à Paris pour apprendre son métier. En parallèle, il suit des études militaires d’officier de réserve. En 1935, il est envoyé à Colmar comme sous-lieutenant. Puis il part en mission au Maroc en tant qu’interprète bilingue affecté aux Affaires indigènes. Il se surnomme lui même “porteur de valises”. Grâce à ses missions diplomatiques il a l’occasion de voyager et passe 8 ans hors de France. Il revient sur ses années d’études, durant lesquelles il note une scission forte entre étudiants et ouvriers. Il a lui même souffert de cette ségrégation sociale, en tant que boursier. Il insiste sur l’idée de “classe”. Durant les grèves de mai 1968, il se place du côté des grévistes. A Paris il mène ce qu’il appelle une “vie de bohème”, vivant avec 4 autres personnes dans un grenier à Montmartre. Il survit grâce à des petits emplois. Il n’est pas très impliqué en politique et plaisante de l’affaire Stavinski : à l’époque, il avait appelé ainsi les pièces de cinq centimes. Il rappelle qu’en 1936 les militaires n’avaient pas le droit de vote et interdiction d’appartenir à un parti. A la fin de l’entretien il parle de ses auteurs favoris et clôt rapidement l’entretien car il doit retourner travailler.