Dans cet entretien téléphonique, la témoin répond brièvement car, bien qu’étant médecin spécialiste depuis 1996, elle n’a commencé à soigner des personnes transgenres qu’en mars 2021. Elle s’est alors auto-formée sur le sujet, par des lectures et par son réseau professionnel. Au moment de l’entretien, elle n’a suivi que trois patients transgenres. Au cours de sa carrière, elle a reçu des personnes transgenres à son cabinet, mais elle se considérait trop inexpérimentée, car non formée, et les renvoyait vers d’autres structures. Elle apprécie accompagner les personnes transgenres et elle critique la longueur du processus de transition, qui nécessite en effet un long suivi psychiatrique. Elle explique que sa région est un désert médical ; elle devra donc prendre en charge tous les patients transgenres. Elle a conscience d’être la première étape du parcours médical de transition. Elle aborde ensuite son auto-formation : elle cite la biographie de Lexie, le documentaire Petite-Fille, le site Wikitrans  et le film Lola va à la mer, ainsi que des articles d’endocrinologie. Interrogée sur ses deux patients transmasculins, elle les présente comme âgés de 16 et 20 ans et impatients de commencer l’hormonothérapie, leur choix étant réfléchi et mesuré. Elle n’aborde pas le thème de la santé sexuelle avec ses patients car ce n’était pas un sujet prioritaire lors d’un début d’hormonothérapie, mais elle a cependant évoqué la contraception. Durant l’entretien, elle rappelle régulièrement que son expérience est limitée, mais elle a trouvé que ses patients transgenres étaient bien informés et les a encouragés en ce sens. Elle estime qu’une formation sur les personnes transgenres serait pertinente, sur les sujets médicaux comme sociétaux. En fin d’entretien elle répond aux questions socio-démographiques de l’étude.