L’informateur célibataire, et habitant chez ses parents agriculteurs, a reçu sa convocation pour partir en Algérie sans avoir une idée précise de ce qui l’attendait, mais en sachant qu’il y serait pour 27 mois. Arrivé à Alger, il est conduit, en banlieue, au camp du Lido pour y faire ses classes. Tout d’abord affecté au 5ème régiment des Chasseurs d’Afrique à Maison carrée, il est ensuite chauffeur d’un commandant dans le sud à 250 km d’Alger. Affecté aux ouvertures de piste, à l’escorte pendant les derniers mois, il dit que cela a représenté la période la plus difficile car il était à l’extérieur la plupart du temps et il mentionne s’être fait tirer dessus, avoir vu beaucoup de décès. L’informateur remarque qu’il y avait des appelés issus de la communauté algérienne envers lesquels les autres appelés ne manifestaient aucune défiance. L’informateur dit avoir vu aussi des prisonniers dans son unité, des suspects qui étaient torturés et des fusillés également. Il ne se souvient pas d’appelés déserteurs ni de mouvements de manifestations. A son retour, son premier réflexe a été de ne plus vouloir repenser à ce qu’il avait vécu, de ne pas en parler en famille. Intéressé par les documentaires sur l’Algérie, il regrette qu’il n’y ait pas plus de films sur le sujet. Il fait partie de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) et est titulaire de la carte d’ancien combattant. Son message final est que la jeune génération doit éviter de vivre le même genre d’expérience.

Enregistré auprès du témoin n°IN01450