Document d'archives : Commerce des grains. - Lettres des intendants de Provence et de Languedoc relatives à la cherté des blés dans ces deux provinces...

Titre :

Commerce des grains. - Lettres des intendants de Provence et de Languedoc relatives à la cherté des blés dans ces deux provinces et des moyens à employer pour arriver tant à faire baisser les prix qu'à garantir les approvisionnements. 1724. - Tableaux des prix des grains et fourrages en Languedoc. 1724-1726. - Lettre : par laquelle le contrôleur général autorise les armateurs de Saint-Jean-de-Luz et de Sibourre qui équipent des vaisseaux pour les pêches de la morue et de la baleine à tirer du Languedoc les blés dont ils ont besoin pour le ravitaillement de leurs navires ; 11 décembre 1725 ; - de l'intendant au contrôleur général pour lui exposer que le syndic général demande la levée de la prohibition de la libre sortie des grains à l'étranger « comme il se pratiquait avant la guerre de 1719, qui occasionna la suspension de ce commerce dont les mauvaises récoltes des années suivantes et la contagion survenue depuis, ont empêché jusqu'à présent le rétablissement ; » 21 mai 1726 ; - de Le Peletier, par laquelle il se plaint de ce que les ordres donnés pour interdire le transport des grains à l'étranger ne soient pas observés. 9 septembre 1726. - États des grains embarqués dans les ports de Narbonne, Agde et Cette pour être transportés dans les autres provinces pendant les mois de juillet et août et les premiers jours de septembre. 23 septembre 1726. - Ordre ministériel enjoignant aux fermiers généraux de laisser librement passer et embarquer à Bordeaux vingt mille setiers de blé que Coudougnan et Cie font venir de Languedoc pour la provision de Paris. 20 octobre 1726. - Lettre : de Le Bret, intendant de Provence à l'intendant de Languedoc, contenant son opinion sur la liberté du commerce des grains : « Tant que la liberté du commerce des grains subsistera à Marseille telle qu'elle y est établie depuis 1723, nous aurons toujours du bled avec assez d'abondance comme nous en avons eu depuis que cette liberté entière a été établie. Depuis des siècles infinis la ville de Marseille avait, disait elle, le privilège d'empêcher qu'il ne sortit du bled de son port par mer, les eschevins n'ozoint se relacher par la crainte des mauvais discours du peuple et tous les deux ans au moins nous nous trouvions dans la disette, mais depuis que la liberté de sortir a été établie en 1723 il y a tous jours eu beaucoup de bled dans la ville et quelques fois il a été à trop bas prix. Cette liberté est donc salutaire. » Il termine en recommandant De Carrère, candidat au capitoulat de Toulouse, déjà bien vu du cardinal de Fleury et du comte de Saint-Florentin. 30 octobre 1726 ; - de Le Peletier, donnant la permission de faire transporter des blés de Narbonne en Provence pour les semailles ; mais recommandant expressément de surveiller cette opération ; octobre 1726 ; - du même, donnant l'ordre d'interdire tout transport de grains à Marseille et dans les autres ports de Provence, d'où l'on aurait la liberté de les faire sortir ; novembre 1726 ; - du même, énumérant les précautions que l'on doit prendre pour assurer la fidélité dans le transport des grains d'un port à l'autre et pour empêcher la vente à l'étranger ; 12 novembre 1726 ; - du même, renouvelant et interprétant les ordres relatifs aux transactions sur les grains : « La liberté du commerce des bleds que l'on a accordée à Marseille et que l'on a trouvé nécessaire de lui conserver ne peut regarder que les bleds du crû de la Provence ou qui auraient été apportés à Marseille des pays étrangers sans y avoir été débités ; mais il serait très préjudiciable à l'État de souffrir que les bleds qui seraient transportés en Provence des autres provinces du royaume pussent être transportés à l'étranger à la faveur de la liberté du commerce de Marseille. » 25 novembre 1726. - Correspondance entre Le Peletier et l'intendant relative à la retenue arbitraire qui se fait au port d'Auvillars, près de Toulouse, de tous les grains qui descendent à Bordeaux par les rivières de la Garonne et du Tarn. 1726-1727. - Lettre par laquelle Le Peletier signale les fraudes auxquelles se livrent des négociants en blés : au lieu de se faire charger les quantités énoncées sur les passeports, 2 000 setiers, par exemple, l'embarquement comporte jusqu'à 30 000 setiers, « sans que ceux qui sont préposés pour empêcher ces fraudes puissent s'y opposer parce que les bâtiments catalans ne sont pas sujets aux visites. Comme ces contraventions sont d'autant plus dangereuses que ceux qui devroint les empêcher sont assez souvent d'intelligence avec les marchands, je vous prie de ne point souffrir qu'il soit chargé de bleds sur les vaisseaux catalans ni autres bâtiments étrangers non sujets aux visites. » 6 janvier 1727. - Requêtes et pièces par lesquelles la ville de Beaucaire demande l'autorisation d'imposer au profit de la communauté un droit de 40 sous sur chaque salmée de blé étranger, et 20 sous sur la salmée de tout autre blé entrant dans la localité, à l'exception de celui que les habitants recueillent dans leurs possessions situées hors du terroir. Les consuls exposent que la ville de Tarascon a été autorisée à lever une taxe de ce genre et que si on ne donne pas suite à la demande le pays sera réduit à la misère, les paysans préférant les blés étrangers à ceux du pays « par fantaisie ou par malice. » mars 1727. - Ordonnance de l'intendant par laquelle il interdit le déchargement des blés du Levant à Beaucaire et dans les autres ports du Languedoc situés depuis l'embouchure du Rhône jusqu'au Pont-Saint-Esprit. 25 mars 1727. - Lettre : par laquelle Le Peletier se plaint de ce que dans les états du prix des grains que les subdélégués envoient mensuellement quelques-uns ne font pas la réduction de la mesure de leur ville sur le pied de la mesure de Paris ainsi établie pour les grains : setier de Paris, 24-0 livres, poids de marc ; pour les grains et liquides : muid de Paris, 280 pintes, et pour les autres denrées : livre de 16 onces poids de marc ; 20 août 1727 ; - de l'intendant pour informer le ministre qu'il a levé l'interdiction portée par son ordonnance du 25 mars précédent, parce qu'il devient nécessaire qu'on apporte des blés étrangers, toutefois ces nouveaux ordres ne seront pas imprimés ni rendus publics. 22 août 1727. - Mémoires sur les envois de farines destinées aux troupes, qui doivent être faits en Roussillon en 1728. 1728. - Lettre (autographe) d'Orry, par laquelle il demande à l'intendant de favoriser les approvisionnements de blé à destination des troupes du Roussillon. 23 mars 1728. - Correspondance entre les intendants de Languedoc et de Lyon et divers subdélégués, relative tant à l'exécution de l'arrêt du Conseil du 13 avril 1728 révoquant les arrêts qui exemptaient de droits les grains, farines et légumes, qu'à la révolte de la population de Saint-Étienne à l'occasion des conséquences dudit arrêt. Mai-juillet 1728. - Lettre : de Dumont, de Saint-Didier, au subdélégué du Monestier, racontant en détail les troubles de Saint-Étienne, le mois précédent ; 4 juin 1728 ; - du subdélégué du Puy, par laquelle il expose que, si l'on continue à expédier des grains du Velai dans le Forez et que l'Auvergne n'expédie rien, la misère deviendra effrayante ; déjà il la voit « si grande que bien de paysans qui vendaient autrefois beaucoup de grain passent les quinze jours entiers sans manger un morceau de pain. » 16 juin 1728. - Correspondance entre le ministre et l'intendant : relative à une requête présentée à celui-là par Fraissinet père et fils, de Montpellier, pour solliciter l'autorisation de faire passer en Provence quatre mille charges de blé. L'intendant estime que cette permission ne peut être accordée parce que la récolte a été mauvaise dans le Bas-Languedoc et qu'il vaut mieux favoriser la partie haute de la province que les pays étrangers ; octobre-novembre 1729 ; - concernant la fourniture de blés destinés à l'approvisionnement des troupes du Roussillon par la société Marguerit et Coudougnan ; décembre 1729 ; - relative à des demandes de passeports pour blés et farines présentées par Gallabert, de Montpellier, Coudougnan, De Mailhac, de Perpignan, et Seimandi frères, de Montpellier. Janvier-mars 1730. - Lettre d'Orry à l'intendant : l'autorisant à laisser sortir des blés à destination de Toulon et du Roussillon ; 24 mai 1734 ; - l'invitant à activer le transport des blés en Provence ; 16 août 1734 ; - le priant de s'enquérir si l'on ne pourrait pas trouver du côté de Toulouse quarante à cinquante mille sacs de blé qui devraient être livrés à Gênes moitié en octobre, moitié en novembre et ce dans des sacs du poids de 125 livres, poids de marc. Le ministre offre au maximum 12 livres par sac, prix de la toile compris. 21 août 1734. - Mémoire adressé au contrôleur général par les procureurs des États de Provence par lequel ils exposent que si l'interdiction qui vient d'être notifiée de transporter en Provence des blés de Languedoc est maintenue les troupes qui passent en nombre considérable sont exposées à manquer de vivres. 22 octobre 1734. - Lettre : par laquelle D'Angervilliers, secrétaire d'état de la guerre, appuie la demande présentée par Lezay-Marnesia, commandant à Toulon, aux fins d'obtenir que la prohibition mise sur le transport des blés de Languedoc ne soit pas maintenue et que les marchands de Toulon puissent faire leurs achats à Agde ; 24 octobre 1734 ; - de Orry, pour inviter l'intendant à laisser sortir des blés pour Marseille lorsqu'il sera informé que cette ville est véritablement dans le besoin : « Vous pourrez en ce cas faire entendre à M. l'intendant de Provence que vous prenez sur vous les permissions que vous trouverez à propos d'accorder. Vous pourrez vous entendre avec monsieur de Muis : il a été envoyé en Provence jusqu'à ce que l'intendant qu'on y destine ait été le relever ; » 25 octobre 1734 ; - du même, pour demander les motifs pour lesquels l'intendant n'a pas autorisé le transport direct des grains de Languedoc dans le port de la Ciolat ; 7 mars 1735 ; - du même, invitant l'intendant à accorder des passeports pour l'étranger à Marquès, à Agde, pour quatre à cinq mille sacs de blé au delà des 60 000 que ce négociant s'était obligé de fournir pour le service de l'armée d'Italie ; 16 juin 1735 : - du même, accordant à De Cransac, capitaine de cavalerie au régiment de Chevreuse, l'autorisation de faire sortir du Languedoc 6 000 sacs de blé, qui sont nécessaires pour « remettre en état » la compagnie que le roi vient de lui donner ; 16 juillet 1735 ; - du même, relatives à des demandes de passeports pour des blés et farines présentées par Rigal, directeur des munitionnaires généraux de la marine, Fraissinet, de Montpellier, Mouton, Bouisset, de Narbonne, Lebrun, Béchard, de Nîmes, Vassal, d'Agde, Colabau, Saint-Severin, ministre des Deux-Siciles en France, les frères Ravines, d'Agde, Gelly, de Montpellier, le marquis de Calvisson, Brignon, Le Court, Bouquet, de Lunel, Embry, Bernard, précédemment intendant de la marine, etc. 1735.

Cote :

C 2885

Inventaire d'archives :

Intendance de Languedoc

Description physique :

Liasse. - 330 pièces, papier.

Archives départementales de l'Hérault

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