Origine:

Louttre.B, pseudonyme de Marc-Antoine Bissière, né le 15 juillet 1926 à Paris, où il est mort le 6 avril 2012, est un peintre et un graveur français, dont l'œuvre d'abord non figurative se développe à partir de 1962 dans le sens d'une « représentation allusive » tout à la fois poétique et humoristique.

Marc-Antoine Bissière, dit « Louttre », est le fils d'Albertine Lucie Lotte et du peintre Roger Bissière. Bissière s'installe à Boissiérette, dans le Lot, où Louttre demeure jusqu'en 1949. Dès 1942 il commence à peindre, tandis qu'il travaille aux champs et débarde le bois. En février 1944 il participe, sous le nom d'Antoine Bissière, à une exposition à la Galerie de France, préfacée par Gaston Diehl, avec Bissière et ses amis, Bertholle, Le Moal, Manessier, Singier, Étienne Martin. Il entre en mai dans un maquis du Lot puis est incorporé. À partir de 1945, Louttre travaille avec Bissière :

En 1950 Marc Antoine Bissiére épouse Marie Josée De Lavallée et ils ont deux enfants, Caroline (née hors mariage) et Dominique. À cette époque il s'installe à Paris au 8, rue Saint-Victor en tant que peintre en bâtiment jusqu'en 1955. Il se marie en secondes noces en 1954 avec Laure Latapie, fille du peintre Louis Latapie. Habitant alors au 10, rue Frémicourt, ils ont eu deux enfants par la suite, Isabelle et Martin. Laure prendra en charge l'éducation de Caroline et Dominique, nées du premier mariage de Marc Antoine Bissiere.

La galerie Pierre Loeb présente ses peintures en 1957 et la galerie Jeanne Bucher en 1959. Il expose parallèlement au Salon de mai puis au Salon des Réalités Nouvelles. En 1960, il commence à graver et imprimer le linoleum et le bois selon les procédés de la taille douce sur métal, en amicale complicité avec Marcel Fiorini. Il est en 1961 lauréat de la deuxième Biennale de Paris. À partir de 1962, il se détourne de la non-figuration et revient vivre à Boissiérette jusqu'en 1967, signant désormais ses toiles Louttre.B. De 1965 à 1967 il réalise une série de peintures au sable, technique à laquelle il reviendra plusieurs fois dans les décennies suivantes. Il est, en 1966, lauréat de la cinquième Biennale de la gravure de Tokyo et, en 1967, de la Triennale de Grenchen, en Suisse.

En 1970, la galerie Jeanne Bucher expose les « gravures pour le mur » (que Louttre.B a imprimées avec l'aide de Fiorini et de Paul Decottignies. Louttre.B, travaillant entre Paris et Boissiérette, présente par la suite près d'une centaine d'expositions particulières de ses peintures et gravures à Paris (notamment à la galerie Fabien Boulakia entre 1979 et 1987, puis à la galerie Le Troisième Œil) et en province, mais aussi en Allemagne, au Danemark, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Suède et en Suisse. Il réalise plusieurs livres et, à partir de 1966, des sculptures monumentales en ciment, principalement pour des bâtiments publics. Entre 1968 et 1973, il collabore plusieurs fois avec la Manufacture nationale de Sèvres à la réalisation notamment d'une fontaine, d'un panneau mural et d'une pendule.

Patrick Le Nouëne, né à Abbeville, est historien de l'art et critique d'art, spécialiste du XIXe et du XXe siècle.

Il a étudié l'histoire de l'art à Bordeaux et débuté par la critique d'art. Il a participé à la création de l'écomusée du Creusot, un lieu de réflexion sur la diffusion des arts en province, a pris en charge des expositions d'art de la Maison de la culture de Chalon-sur-Saône, avant de devenir conservateur adjoint du musée des Beaux-Arts de Chartres, puis conservateur du musée de la Dentelle de Calais, où il a travaillé avec de nombreux musées et artistes internationaux. Il y a ensuite été recruté à Angers pour moderniser le musée.