Document d'archives : Commerce des grains. - Lettre par laquelle Dupleix, intendant de Bourgogne, prie l'intendant de Languedoc de lui servir...

Titre :

Commerce des grains. - Lettre par laquelle Dupleix, intendant de Bourgogne, prie l'intendant de Languedoc de lui servir d'intermédiaire auprès des négociants de cette province pour les engager à expédier des blés en Bourgogne : « Le bruit de la révolte de Dijon est, sans doute, parvenu jusqu'à vous ; on y a envoyé des troupes pour y contenir les habitants, je m'y suis rendu moi-même, quoiqu'absolument novice et ne pouvant connoitre ny l'esprit ny les ressources d'une province que je n'ai pas encore habitée Je vous avoueray même, avec toutte la confiance que vous méritez, qu'on m'a livré à mes propres forces sans secours et sans moyen ; je ne fais part à personne de notre projet, comme le gouvernement ne veut être de rien dans ces spéculations et qu'il ne veut pas même que les villes s'occupent de leur approvisionnement, il faut que la liberté seule en décide. Quelle obligation ne vous aurois-je pas, si votre impulsion déterminoit un mouvement de grains de nos côtés. J'y ferois, s'il le falloit, un sacrifice personnel de dix mil livres pour gagner avec plus de tranquilité le tems de la prochaine récolte ; mais je ne voudrois pas paraître en mon nom, afin de ne pas donner à croire que je ne suis que l'instrument dont le gouvernement se serviroit. Il faut bien le servir à sa guise. On vient de me dire tout à l'heure qu'il y avait eu à Rouen une émeute considérable. Cette maladie contagieuse s'étend furieusement. » 26 avril 1775. - Pièces de comptabilité et correspondance relatives à l'apurement des comptes de l'opération sur les grains exécutée par le gouvernement par l'intermédiaire de Sorin, De Bonne et Doumerc, négociants à Paris. 1774-1775. - États des droits qui se perçoivent sur la vente des grains dans les villes de Languedoc. 1775 - Correspondance entre le ministre et l'intendant relative à l'exécution de la déclaration du 10 février 1776. 1776. - Lettre ministérielle recommandant à l'intendant de propager l'opuscule de Parmentier intitulé « Avis aux bonnes ménagères sur la meilleure manière de faire le pain » et annonçant que l'auteur prépare un ouvrage plus important sur la boulangerie pour lequel la collaboration de toutes les personnes compétentes est sollicitée. 19 avril 1777. - Mémoire par lequel les négociants en grains de Toulouse se déclarent prêts à concourir à l'approvisionnement de la province s'ils peuvent être assurés de la protection du gouvernement. Ils prévoient que la disette qui éprouve la Guienne, la Gascogne, le Périgord, le Quercy et le Rouergue menace le Languedoc : « Les négociants de Toulouse qui connoissent le mal pourroient y remédier ; mais plusieurs motifs les retiennent, ils sont intimidés par le premier pas que le gouvernement a fait de défendre la sortie des grains du royaume ; ils redoutent le système des prohibitions, des règlements et des achats pour le compte du Roi, accompagné comme en 1752 de voies de fait sur les effets du commerce, qui ne peut qu'être écrasé en concourant avec la puissance publique. Ils se souviennent encore qu'en 1773, époque si peu éloignée, ils ont éprouvé de la part de la police et du parlement des rudes coups d'autorité. On leur défendit de vive voix de faire déplacer des grains achetés et payés pour Lunel. Sur leurs représentations qu'on ne devoit ni ne pouvoit user de cette violence, qu'au moins il étoit juste de les rembourser en prenant ce qu'ils offroient de céder au prix coûtant. Le chef du parlement leur répondit que s'ils résistoient on alloit les dénoncer au peuple et les livrer au pillage. Ce n'est ni sacrifice ni avance d'argent qu'il faut, mais ils demandent sur toutes choses la sûreté et la liberté de leurs personnes et de leurs effets et pour cela une garnison de troupes à Toulouse. Sans ce préalable aucun d'eux ne fera venir ni ne recevra la commission d'un sac de grain. » 3 novembre 1777. - Note interprétative des arrêts qui concernent la sortie des grains ; 1777. - Lettres et notes autographes de Necker, relatives à la disette qui afflige le Languedoc et aux moyens de la soulager. Mars-décembre 1778. - Correspondance : entre Necker, l'intendant, les consuls de Carcassonne, l'évêque de Castres, le subdélégué de Castelsarrasin, l'abbé de Bosquat, vicaire général de Saint-Pons et les négociants de Toulouse, concernant l'extrême misère des habitants de ces diocèses, avec des mémoires sur les sommes d'argent et les grains distribués ; mars-août 1778 ; - entre le ministre, l'intendant, Dupin et Cie, négociants à Montpellier, Tallavignes, négociant à Narbonne, Tourret Duran et Cie, négociants à Cette, Philippe Dauby, Laurens et Arnaud neveu, négociants à Agde, le subdélégué de Cette, la chambre de commerce de Montpellier, relative aux formalités à observer pour l'importation et la réexportation des blés. 1778. - Lettre : de Necker par laquelle il demande quelle distinction méritent les commerçants qui ont assuré les approvisionnements de Toulouse pendant la crise. L'un de ces négociants, Fages, voudrait obtenir la noblesse. Necker ajoute de sa main : « Il me semble que ces demandes sont bien fortes pour l'idée que j'ai du service rendu » ; 28 août 1778 ; - de l'intendant, en réponse à la précédente : les négociants de Toulouse ont agi dans leur intérêt personnel ; les opérations qu'ils ont poursuivies leur ont rapporté de gros bénéfices ; il suffira pour entretenir leur zèle de leur faire remarquer qu'en récompense plusieurs des leurs ont été appelés dans les conseils de la cité. 6 novembre 1778.

Cote :

C 2917

Inventaire d'archives :

Intendance de Languedoc

Description physique :

Liasse. - 93 pièces, papier.

Archives départementales de l'Hérault

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