Document d'archives : Entretien dans le cadre de l’ANR-COLOSTRUM auprès d'une femme âgée de 32 ans ayant accouché de son troisième enfant dans la ville...

Titre :

Entretien dans le cadre de l’ANR-COLOSTRUM auprès d'une femme âgée de 32 ans ayant accouché de son troisième enfant dans la ville Phnom-Penh au Cambodge

Contenu :

L'entretien a été enregistré à l’hôpital Calmette (Phnom-Penh, Cambodge) quatre jours après l’accouchement du troisième enfant d’une femme de 32 ans, vendeuse de matériel de construction. L’enregistrement débute directement sur une conversation ou la mère explique qu’elle donne le sein à son enfant depuis seulement un jour. Pour ne pas perdre son lait, quand son enfant dort, elle l’extrait et elle le conserve dans un biberon. Elle explique aussi que le lait maternel se conserve plus longtemps sur une journée en comparaison avec le lait artificiel. L’enquêtrice aborde le sujet de la dation du nom de l'enfant. Dans la coutume Khmer, l’informatrice explique que le nom de l’enfant est choisi en accord avec toute la famille. Celle-ci peut faire appel a un moine (Bouddhiste) pour qu’il puisse prédire un nom à l’enfant en prenant en compte les noms des parents et la date de naissance de l’enfant. L’informatrice demande ensuite à la mère pourquoi elle a attendu trois jours avant d’allaiter pour la première fois. La mère explique qu’elle était épuisée suite à l'accouchement et qu'elle n’avait pas de montée de lait. La mère raconte que la Yay (accoucheuse traditionnelle) est venue lui faire des massages pour stimuler et favoriser la montée de lait. L’informatrice définit en langue khmère les différentes caractéristiques qu’elle a constatées sur son lait. Les premières gouttes sont désignées comme étant "Teuk Thla" en langue khmère qui signifie "liquide transparent". La mère précise qu’elle n’a pas donné ces premières gouttes. L’informatrice désigne sous le terme en langue khmère "Dambong" le lait maternel plus abondant. Elle fait une comparaison en expliquant que ce premier lait est un peu jaune comme la couleur du lait concentré en comparaison avec le lait artificiel qui est blanc. Selon elle, les premières gouttes de lait sont du colostrum. L'informatrice explique qu'elle sait que le colostrum est bon pour son enfant. Elle définit son lait comme étant comme le sang d’après ce que lui ont raconté sa mère et les personnes de son entourage. Elle explique aussi qu’elle n’a jamais voulu goûter à son lait. L’enquêtrice pose des questions sur l’accouchement de l’informatrice. Celle-ci explique qu’elle a eu recours à une péridurale pour son accouchement par voies naturelles. L’enquêtrice explique que la péridurale est rarement utilisée pour les accouchements au Cambodge car les familles payent toutes les prestations de l’accouchement. L’enquêtrice demande à la mère si selon elle la péridurale aurait pu avoir une influence sur sa montée de lait. La mère ne répond pas à la question mais aborde les douleurs physiques (mal au dos) et la fatigue qu’elle ressent quatre jours après l’accouchement. L’informatrice explique que les premiers soins de son bébé (habillement, changement des couches) ont été faits par sa mère. Elle explique qu’elle lui donne le sein dans la position allongée. La mère raconte qu'elle a nourrie pendant les trois premiers jours son enfant au lait artificiel en complément de son lait maternel. Elle donne également son avis sur le fait d'allaiter en expliquant que cela améliore les liens entre la mère et son enfant. L’enquêtrice pose ensuite des questions concernant les conséquences de l’allaitement sur l'esthétique des seins. L’informatrice lui répond qu’elle préfère allaiter mais elle souligne le fait que certaines mères ne veulent pas allaiter pour ne pas abîmer leur poitrine. La discussion se porte ensuite sur les choix de certaines mères d’accoucher par césarienne et le recours à l’épisiotomie au cours de l’accouchement est abordé. L'informatrice décrit en quoi cela consiste et quelles conséquences cela a sur sa vie intime avec son mari. L'enquêtrice demande à la fin de l’enregistrement, s’il y a des rites particuliers autour du placenta au Cambodge. L'informatrice explique qu’elle garde le cordon ombilical mais pas le placenta. Elle explique cependant une autre coutume qui consiste à récupérer le trophoblaste lorsque l’enfant né entouré de celui-ci pour en faire un potage.

Cote :

CA/ENTME/004/A

Inventaire d'archives :

Fonds ANR Colostrum

Description physique :

Importance matérielle :
Durée : 60 min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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