Document d'archives : Un médecin spécialiste évoque l’accompagnement des personnes de sa communauté dans sa pratique médicale

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L’entretien se déroule en visioconférence, mais il est souvent interrompu pour des raisons techniques. L’interviewé, médecin spécialiste et personne transmasculine, revient sur son parcours professionnel. Il a travaillé en pédopsychiatrie et dans l’accompagnement des femmes enceintes et jeunes mères ainsi que dans le suivi avant et après des opérations d’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou de procréation médicalement assistée (PMA). Lui-même a transitionné en 2021. Il a démissionné de son service de pédopsychiatrie pour éviter la transphobie répandue dans ce secteur médical, et a ouvert son cabinet en 2010. Dès 2013 il reçoit de plus en plus de personnes LGBTQIA+, surtout des femmes cisgenres lesbiennes et des hommes transgenres et il rejoint une association de soutien aux personnes transgenres en 2016. Il a établi un partenariat avec une pédopsychiatre parisienne et ils prendront en charge des personnes transgenres ensemble. Durant ses études il avait une majorité de professeurs psychanalystes, mais un cours à l’axe féministe lui a permis de s’éduquer. Il cite plusieurs ouvrages lus à cette période. Il est devenu militant à cette période, se rapprochant de formations politiques d’extrême gauche, anarchistes, féministes et queer. C’est à cette période que l’interviewé s’est renseigné sur les problématiques de transidentité, notamment en échangeant avec des patients transgenres renseignés sur la question et qu’il a rejoint l’association de soutien aux personnes transgenres. Il est ensuite interrogé sur ses premières impressions au moment de la rencontre des personnes transgenres où il décrit sa proximité et son empathie pour elles. Aujourd’hui, il est plus habitué à leurs problématiques médicales, mais il s’autoforme régulièrement pour améliorer l’accompagnement qu’il offre, que ce soit sur la transidentité ou l’autisme, son autre domaine de prédilection car 50% de sa patientèle est constitué de personnes transgenres, mais la plupart ont aussi des Troubles du spectre autistiques (TSA) et/ou un quotient intellectuel (QI) élevé. Il souhaite travailler un peu plus avec ces personnes qui sont intersectionnelles, en collaborant avec des associations. Il s’inquiète ensuite d’être sur-sollicité par de nouveaux patients, leur nombre augmentant depuis le début de la pandémie où il a subi un burn-out. La santé mentale des personnes transgenres le préoccupe car peu de psychologues sont formés sur la transidentité, l'assimilant à une maladie. Il préfère donc orienter ses patients vers des professionnels queer, racisés, ou dont il a eu des échos favorables. L’interviewé évoque ensuite la SoFECT ; le témoin explique que cette association qui se prévaut d’une autorité médicale pose des problèmes éthiques. Il voudrait encourager la recherche au sein de la communauté transgenre afin qu’elle s’implique dans la recherche scientifique. L’interviewé revient ensuite sur les formations qu’il a mis en place avec l’association de soutien aux personnes transgenres sur les questions de transidentité dans le milieu psychiatrique et évoque des thématiques variées comme les effets médicaux de la transition. Il estime que les personnes non-binaires ont des enjeux similaires, mais ont également plus de risques de subir des relations toxiques. L’interviewé recommande ainsi aux personnels de santé souhaitant accompagner des personnes transgenres de se documenter, lire des ressources communautaires et être formées par les personnes concernées. L’entretien se termine sur le questionnaire socio-démographique.

Cote :

MMSH-PH-7702

Description physique :

Importance matérielle :
1 fichier wav
Dimensions :
Durée : 1h 10min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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