Document d'archives : Un retraité de la Marine Nationale exprime sa vision des événements de la guerre de 1939-1945

Contenu :

L’informateur est Commissaire Général en retraite de la Marine Nationale, originaire de Saint-Monastier. En 1939, il a 18 ans et est en deuxième année de droit. Son père et ses oncles sont mobilisés. Lui est à ce moment-là maître d’internat à Toulouse. Cet internat ferme en août 1939 et est transformé en hôpital militaire. Il rentre donc dans sa famille. Si ce n’est que les professeurs de l’université sont mobilisés, il note peu de différences dans sa vie. Il assiste à l’arrivée des premiers réfugiés mais il n’y a pas de restrictions. Seule la défense passive rappelle le contexte de guerre. A propos de l’utilisation des voitures à cette période, il raconte son expédition de Toulouse à Saint-Monastier. L’enquêtrice amène l’informateur sur un terrain moins personnel : la mondialisation de la guerre. Selon lui, la France était "moralement très désarmée", en raison du Front Populaire et du pacifisme dû aux blessures de la guerre de 1914-1918. L’informateur donne sa vision de l’état de préparation (notamment militaire) de la France à cette époque. Il parle de la désunion du gouvernement, discute le choix de Giraudoux comme porte-parole du gouvernement, fait le bilan du Front Populaire et aborde la non-riposte de l’invasion de la rive gauche du Rhin en 1936. N’aimant pas les mouvements de foule, il n’apprécie pas Hitler. Il aborde la question de l’antisémitisme en France. En 1942, il est témoin du sabordage de la flotte à Toulon. D’après l’informateur, avec l’invasion, la majorité des Français est devenue anti-allemande. Il exprime son opinion sur l’attitude du gouvernement de Vichy, formule l’idée que Pétain était préférable à un gouvernement allemand. A la fin de la guerre, il se trouve à Nouméa. Il ironise sur les résistants de New-York qui n’ont pas vécu l’occupation mais critiquent Pétain. Il parle ensuite de la libération de Vichy, minimise le rôle des Forces françaises de l'intérieur (F.F.I.) dans la Libération. Il raconte son voyage de Vichy à Toulon en cinq jours. L’informateur parle ensuite de la joie de la libération et des marques de la guerre sur chacun (notamment sur les déportés). La lecture d’Autant en emporte le vent évoquait selon lui une situation similaire à celle de la France sous l’occupation. Il compare la période 1936-1939 avec la décadence de l’empire romain et tente de comprendre comment faire un pays fort (en évitant la violence hitlérienne et le laxisme français). En fin d’entretien, il parle de l’évolution de l’université et cite l’Etape de Paul Bourget. Le parcours de l’informateur entre 1940 et 1944 est obscur, de nombreuses informations manquent notamment sur les circonstances de sa présence à Vichy, à Nouméa, à Toulon.

Cote :

F3333

Inventaire d'archives :

Fonds Roche-Taranger

Conditions d'utilisation :

Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Description physique :

Importance matérielle :
1 h 28 min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Liens