Enzo Villanueva est né à Arica, à l'extrême nord du Chili en 1950. Au lycée et dans son quartier il commence à se rapprocher des militants de la gauche révolutionnaire. Sa vie militante commence au Front d'Etudiants (F.E.R.) puis au Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR). En 1969, il entre à l’Université du Chili d’Arica pour faire une licence en Pédagogie en anglais. Durant cette époque, il est élu responsable du F.E.R. et participe activement dans la Brigade « Luciano Cruz » de propagande politique du MIR. Après le coup d’État, il participe à la résistance universitaire, et entre dans la clandestinité. En octobre 1973, il est arrêté et détenu. Pendant plus de 10 jours, il est maintenu en isolement, et non reconnu en tant que prisonnier, puis, il est conduit à la prison publique d’Arica. Les tortures et interrogatoires durant un mois se concluent par un Conseil de Guerre, où il sera condamné à 19 ans et demi de prison, et à une amende pour dommages aux biens publics. Parallèlement, un procès administratif universitaire va conclure à la perte de sa "citoyenneté universitaire" et de ses droits de citoyen. En janvier 1974, il est muté au grand pénitencier de la ville de La Serena à 1566 km. Le « transport » a duré 2 mois, avec des arrêts à la prison d'Iquique et au pénitencier d'Antofagasta à 700 km d’Arica. Après plus d’un an et demi au pénitencier de La Serena, on lui concède une commutation de sa peine de prison pour l’exil (décret 504), et il part pour la France en octobre 1975. Accueilli avec sa compagne par La Cimade et « France Terre d’Asile ». De Paris, ils sont envoyés dans la région bordelaise où il habite jusqu’à présent. Après plusieurs emplois, il s’inscrit pour une formation et obtient le diplôme d’animateur socioculturel dans un centre pour les jeunes. Il continue à militer au MIR, toujours très engagé dans la vie associative et politique, ainsi qu’au travail de solidarité avec la résistance chilienne. En 1985, il rentre pour la première fois au Chili en semi-clandestinité, sa mère ayant décédé l’année antérieure alors qu’il avait encore l’interdiction de rentrer dans son pays.

[Biographie rédigée à partir du récit du témoin].