Dans le cadre de cinq séances collectives de travail, les enquêteurs prennent successivement la parole afin de rendre compte des entretiens récemment réalisés auprès de fonctionnaires des administrations de l'hydraulique, de l'agriculture et du génie rural. Jean-Pierre Olivier de Sardan prend régulièrement la parole en réaction aux interventions des orateurs et semble assurer la direction scientifique de ces sessions de travail. La mauvaise qualité ou l'altération secondaire des enregistrements ne permet que rarement de nommer et délimiter les participations de chaque groupe ou enquêteur. Le premier compte rendu est celui d’un entretien réalisé le jour-même auprès du chef de service du génie rural de l’arrondissement de Tahoua, sur le site d’un chantier. L’enregistrement est quasiment inaudible les sept premières minutes du fait d’une forte distorsion. Le compte rendu aborde les questions du matériel utilisé sur les chantiers, des méthodes de travail, des agents en place et des relations entre eux. Le rôle du chef de service est d’assurer le suivi du travail sur le terrain, organiser des réunions régulières avec les chefs de chantier et rechercher des financements. L’enquêteur relève une confusion entre génie rural et projet sur le terrain, et ainsi entre agent du génie rural et agent du projet, confusion qui n’existerait pas dans l’agriculture et dans l’hydraulique. Entre 30 minutes et 1 heure 03 minutes, l’enregistrement est complètement inaudible. Ensuite, un intervenant parle du projet d’agrandissement de Tahoua, entamé en 2001, ayant pour but la réduction de la pauvreté et l’augmentation de la production animale et végétale. La discussion évoque les valeurs qui accompagnent les projets, leurs relations avec les services techniques de l’Etat, les bailleurs de fonds et les ingénieurs recrutés. Un exemple est donné autour du bureau d’études Sofreco. A partir d’1 heure 23 minutes un autre groupe prend la parole et effectue le compte rendu de deux entretiens. Le premier est celui d’une personne en service civique au génie agricole de l’arrondissement de Tahoua, qui comble le manque de personnel et intervient dans toutes les activités du service. Le second est celui d’une secrétaire du même service, se plaignant qu’on ne lui donne aucun travail ni matériel. Après 1 heure 32 minutes commence le bilan de la session. La discussion s’engage sur le rôle des projets dans les services techniques de l’Etat, qui les animent et peut-être même leur permettent d’exister. C’est ensuite la confusion des représentations entre projets et Etat qui est mise en avant. Jean-Pierre Olivier de Sardan oppose l’idée que ce n’est peut-être pas de l’Etat qu’il s’agit mais simplement du pouvoir en tant que tel, car l’Etat serait un concept trop abstrait pour les populations rurales. Un débat naît de ce désaccord. En dernier lieu, les participants dégagent comme piste d’étude la détermination des secteurs dans lesquels les bureaux d’étude sont prévalents.