Document d'archives : Lettres de Jean-François de Mandolx, évêque de La Rochelle.

Contenu :

Il vient tout juste d'obtenir du ministère l'approbation de l'organisation de son diocèse, qu'il s'apprête à rejoindre, alors que le Premier Consul lui a " témoigné la plus grande satisfaction de la conduite des prêtres de la Vendée " (Paris, 8 vent. an XI [28 févr. 1803]). - Son entrée à La Rochelle a été " un véritable triomphe pour la religion " (La Rochelle, 29 vent. an XI [20 mars 1803]). - Il se félicite de l'organisation de la Vendée au spirituel, qui a été menée à bien par son vicaire général Paillou et le préfet Merlet, tandis qu'il doit reprendre celle de la Charente-Inférieure, et il remet à Paillou les visas permettant désormais aux prêtres, " nouveaux fonctionnaires ", de prêter serment au plus vite ; lui-même attend que les deux départements de son diocèse financent les réparations de son évêché qui sera établi dans l'ancien Gouvernement (La Rochelle, 10 germ. an XI [31 mars 1803]). - Mêmes préoccupations ; il a remis à Paillou le tableau des cures de la Vendée, et il se propose de venir assister aux prestations de serment à Fontenay (La Rochelle, 21 germ. an XI [11 avril 1803]). - Il accepte de loger chez Merlet pendant son séjour à Fontenay, et il espère que sa présence détruira les dissensions dans le clergé (La Rochelle, 1er fl. an XI [21 avril 1803]). - De retour de Fontenay, il remercie Merlet de son accueil, et il l'assure de sa fermeté face aux malheureuses dissensions qui divisent le clergé (La Rochelle, 11 fl. an XI [1er mai 1803]). - Il transmet copie d'une lettre reçue des dissidents de Fontenay ainsi que de la réponse qu'il leur fait, en particulier à M. Braud l'aîné qui est venu le voir, et il demande au préfet d'attendre encore l'effet de cet échange avant de sévir (3 pièces, La Rochelle, 25 fl. an XI [15 mai 1803]). - Le ministre Portalis ayant ordonné le " transmarchement " à Paris d'un certain nombre de prêtres dissidents de Vendée, il redoute que cette mesure n'y soit comprise comme une persécution, alors qu'on n'y refuse seulement le serment de fidélité, tandis qu'en Charente-Inférieure l'opposition, beaucoup plus profonde, récuse en plus l'autorité du Saint-Siège et celle de l'évêque ; il attend par ailleurs la liste des 60 prêtres que le gouvernement veut bien salarier et qu'il nommera ensuite curés (et copie de la lettre à MM. Braud, Goguet, etc., où il assure qu'il s'oppose de toutes ses forces aux voies de rigueur qu'on serait tenté d'employer contre eux, 2 pièces) (La Rochelle, 17 pr. an XI [6 juin 1803], 1er courrier). - Il a envoyé le matin même au préfet une lettre aux dissidents à faire imprimer, et il est résolu à interdire aux vingt-quatre prêtres concernés de célébrer la messe (La Rochelle, 17 pr. an XI, 2e courrier). - Il se réjouit de l'adhésion au concordat de M. Robin, qu'il a aussitôt nommé vicaire auprès du curé Bréchard, à Fontenay ; fort des assurances apportées par MM. Bernard et Garnereau, il espère que d'autres ralliements suivront et il leur promet le meilleur accueil (La Rochelle, 21 pr. an XI [10 juin 1803]). - Il approuve la liste des 60 prêtres qui seront payés par le gouvernement [et qu'avait dressée Paillou] et il se réjouit d'y voir M. Robin [récemment rallié] (La Rochelle, 1er mess. an XI [20 juin 1803]). - Intervention en faveur de Bridaut, qui veut récupérer l'héritage de son frère, ancien prieur de Fontenay mort en déportation, dont les biens ont été saisis pour suspicion d'émigration (La Rochelle, 3 mess. an XI [22 juin 1803]). - Pour répondre au désir de Merlet, il a renouvelé sans réserve les pouvoirs de M. Supiot, supérieur général des Montfortains, après les avoir limités à un mois seulement, ce dernier lui ayant déclaré qu'il ne prêterait jamais le serment (La Rochelle, 3 therm. an XI [22 juill. 1803]); Merlet a rapproché de cette lettre deux autres contenant des remerciements, l'une de Soeur Saint-Méen, supérieure générale des Filles de la Sagesse, qualifiant Merlet de second fondateur, le 7 therm. an XI [26 juill. 1803]), et la seconde de la communauté elle-même, le 27 juillet, par l'entremise de Blouin, prêtre à Mervent, qui veut démontrer que refuser le serment n'est pas forcément entrer en dissidence). - Il annonce son passage à Fontenay, en route pour La Flocellière chez M. Paillou (La Rochelle, 2 sept. 1803-15 fruct. An XI). - Il félicite Merlet du ralliement de M. Braud au concordat, en reconnaissant que c'est bien son oeuvre (7 brum. an XII [30 oct. 1803]). - Excédé par l'impudence des prêtres dissidents, dont on tolère jusqu'à présent qu'ils ne prêtent pas serment alors qu'ils " font de la religion un jeu et un métier ", il souhaite désormais les écarter du ministère, et il cite en particulier ceux de Mortagne, de même que Braud l'aîné, Braud le jeune, établi sans mission à Mervent tout comme Girard à Auzay, enfin le desservant de La Verrie (La Rochelle, 15 vent. an XII [6 mars 1804]), mq. le 2e f.).

Inventaire d'archives :

Papiers Merlet (1761-1838)

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