Document d'archives : Entretien de Luc Lesénécal, président des Tricots Saint-James.

Contenu :

  • Présentation du témoin (00:00:00 - 00:01:27). Luc LESENECAL est Président des Tricots-Saint-James. L'entreprise est située en Normandie, à proximité du Mont-Saint-Michel. Luc LESENECAL revient sur son parcours professionnel. Il a fait des études de commerce international, et un triple MBA (maîtrise en administration des affaires) avec HEC (École des hautes études commerciales de Paris), NYU (New York University) et LSC (London School of Economics).
    Il est arrivé dans l'entreprise il y a huit ans, en juin 2012 après avoir passé 24 ans dans l'agro-alimentaire dans la coopérative Isigny-Sainte-Mère en tant que Directeur général adjoint. Luc LESENECAL évoque l'originalité de son arrivée et des 130 ans de l'entreprise. Il est en effet à la fois patron de l'entreprise et un des actionnaires, ce qui apporte une importance et une vision de l'entreprise différentes.
  • Prise de conscience de la gravité de la situation pour l'économie et l'entreprise (00:01:28 - 00:04:44). Luc LESENECAL évoque la situation avant la crise, l'entreprise spécialisée dans la fabrication de vêtements marins, tricotage et confection (laine ou marinières) était en croissance, et ce depuis la reprise en 2012, avec une progression de l'activité en France ou à l'international (45 % en sept ans). Tricots-Saint-James réalise 40% de son chiffre d'affaire à l'export. Luc LESENECAL précise que l'année précédant la crise, en 2019, du fait des nombreuses manifestations associées au mouvement des Gilets jaunes et aux grèves, il y a avait eu quelques difficultés avec l'activité commerciale un peu perturbée. Mais, en janvier-février 2020, ils repartaient donc de bon pied. Puis des rumeurs ont commencé à circuler, on parlait de la Chine, des Russes. La déclaration du Président de la République le lundi 16 mars, très solennel, a fait l'effet d'un couperet. Dès le mardi midi, l'entreprise qui compte 360 salariés était vide avec l'arrêt total des ateliers et il s'est retrouvé seul à l'intérieur d'une entreprise vide.
    Il rappelle alors le contexte de son arrivée en 2012 du fait d'un départ en retraite et précise qu'en tant que patron il doit d'abord penser à ses salariés mais aussi à son entreprise. Il a donc une double responsabilité sur l'outil de travail et l'ensemble des salariés.
  • Prise de conscience de la gravité de la situation pour l'économie et l'entreprise (00:04:45 - 00:06:38). Luc LESENECAL revient sur le fait que Tricots-Saint-James est une entreprise de taille intermédiaire (ETI) avec 60 millions d'euros de chiffre d'affaire. Sur 360 salariés, 260 sont à la production sur le lieu, pour leurs deux métiers. C'est également une entreprise du patrimoine vivant (made in France), avec la reconnaissance d'un diplôme Label d'Etat qui reconnait l'excellence d'un savoir-faire de métiers. Luc LESENECAL précise que ce qui est très important c'est le facteur humain car il fait le savoir-faire. Il revient sur la journée du mardi 17 mars 2020, les ateliers vides à cause de la peur notamment. Mais il précise également 75% de leurs emplois sont féminins, avec beaucoup de mères de familles devant s'occuper de leurs enfants qui ne peuvent pas aller à l'école alors fermée, dans une zone relativement rurale, car Saint-James est un village. Le facteur humain était très difficile du fait de l'émotion, il était lui même très ému de voir le personnel partir de l'entreprise, et les personnes très émues de quitter leur emploi pour aller vers l'inconnu. On ne savait rien. Le point de départ a donc été ce mardi midi, sans personne dans l'entreprise et tout le monde chez soi.
  • Décisions les plus fortes prises en tant que dirigeant (00:06:39 - 00:09:47). Luc LESENECAL affirme que la première conséquence qui découle de la prise de conscience est la crise sanitaire consiste à rassurer les salariés et mettre l'entreprise en sécurité. Tout a été centré sur le sanitaire : les masques, le gel, s'isoler, ne plus se serrer la main, ne plus se toucher, ne plus se croiser, etc. Il fallait mettre le personnel, tout le monde en sécurité car sur les 360 salariés il est restée une petite équipe de 20 personnes. C'était la priorité.
    Le projet d'aider les autres s'est imposé ensuite avec l'idée de fabriquer des masques afin de sauver la France, et non pas de sauver économiquement l'entreprise. Il a appelé un ami chirurgien de l'hôpital voisin en lui demandant ce qu'ils pouvaient faire pour les aider. Son ami lui suggère de faire des masques, et il répond qu'il n'en ont jamais fait. Son ami est venu avec un collègue épidémiologiste le lendemain à l'usine. Ils ont ainsi travaillé avec le directeur de la production et le bureau d'études afin de créer un masque en créant et en récupérant des tissus qui restaient. Ils ont pris un risque en testant un masque au tout début du confinement alors qu'il n'y avait pas encore toutes les législations. Ils ont demandé combien de masque avait besoin l'hôpital, ils en fallait pour ceux de toute la région, et ils on décidé d'offrir ainsi les masques fabriqués dans les quinze jours suivant. L'hôpital se chargeait de la logistique des priorités, et Tricots-Saint-James de la fabrication et du don. Pendant quinze jours ils ont donc tout simplement aidé. Et l'ampleur a été telle que leurs masques sont les plus performants du marché.
  • Décisions les plus fortes prises en tant que dirigeant (00:09:48 - 00:11:41). Luc LESENECAL évoque ensuite la deuxième phase où ils ont été réquisitionnés par l'Etat pour fournir des masques aux entreprises prioritaires, vitales à la vie de la nation, qui devaient travailler pendant la période de confinement (énergie, centrales électriques, etc..). Ensuite, il énonce une troisième phase, qui a été de fournir des masques aux collectivités en prévision du déconfinement. Cette activité qui est ensuite devenue une activité économique qui a certainement sauvé l'entreprise. Luc LESENECAL précise que la première journée ils ont fabriqué 200 masques, et à la fin, au bout de six semaines, ils en fabriquaient 50 000 par jour. Ils ont eu une idée, de recréer le télétravail manuel à domicile. Ils ont mis au point un masque qui pouvait être monté par les salariés en activité partielle à domicile et qui ont donc retrouvé une activité totale. C'est ce que l'on appelait autrefois le "travail à la tâche" et ainsi chaque personne venait tous les deux jours et repartait avec des bacs remplis de masques préformés à découper, coudre et monter à domicile. Il a été mis en place un système de roulement toutes les heures afin que les personnes se se croisent pas. Ils ont ainsi pu recréer une activité pendant le confinement.
  • Décisions les plus fortes prises en tant que dirigeant (00:11:42 - 00:15:37). Luc LESENECAL ajoute que ce qui a changé c'est l'esprit commando. Il rappelle l'époque et ce moment que personne n'avait connu, de crise sanitaire et derrière de crise économique, une parenthèse dans l'histoire de six semaines intemporelles avec un réel confinement sauf pour les personnes qui travaillaient comme lui pour cet esprit commando. Ils ont été une dizaine de personnes a cogérer cette action qui a fait changer les métiers, lui-même est allé dans les ateliers, établir le prix des masques sur un bout de papier, La gendarmerie a assuré les livraisons, car la denrée était rare et tout le monde se battait pour les masques. Luc LESENECAL évoque cette ambiance atypique avec l'extrême difficulté engendrée par le changement journalier des règles. Il cite en exemple l'autorisation de commercialiser les masques pour les entreprises de première nécessité, avec une TVA de 20%. Et avec leur petit comité de réflexion en lien avec les ministères, la DGE et la DGA, ils ont eu l'idée de baisser la TVA à 5,5%, ce qui a rapidement été acté.
    Luc LESENECAL détaille ce qu'il nomme "l'esprit commando", dans son sens noble avec la dévotion de chacun au sein de l'entreprise pour fonctionner avec les moyens du bord, et l'assistance extraordinaire de l'Etat, et il précise son point de vue économique et non politique. Il évoque le contact régulier avec les entreprises des ministres, les secrétaires d'Etat, de la DGE et de la DGA, avec des prises de décision extrêmement rapides, même si les règles changeaient tous les jours, notamment dans la fabrication des masques.
    Luc LESENECAL précise aussi un deuxième élément important, à savoir le dialogue au sein du même secteur d'activité (stock de tissus, course aux élastiques). Il y a eu des entraides et des échanges de matériaux entre entrepreneurs situés à 30 km qui se s'étaient jamais parlé auparavant. Cela  a été une belle réactivité au niveau régional mais aussi national. Il y a eu une solidarité, et Luc LESENECAL reprend les mots du Président de la République, "un esprit de guerre" pour gagner cette guerre sanitaire puis économique qui ne fait que commencer.
  • Changements qui vont perdurer dans la façon de travailler et l'organisation de l'entreprise (1) (00:15:38 - 00:18:07). Luc LESENECAL affirme que la Covid-19 a fait et va faire des dégâts dans certains secteurs, notamment de la restauration. Il précise qu'il essaye d'être positif et optimiste. Après le confinement, il a rassemblé l'ensemble de ses collaborateurs. Il ajoute que 2021 va être une année extrêmement difficile avec une baisse prévue du chiffre d'affaire et une accélération de toutes les tendances que l'on pressentait avant la crise, comme l'éco-responsabilité. Le phénomène "Made in France" va accélérer le processus. Au sein de l'entreprise, il pense que la transition vers l'omnicanalité pour vendre leurs produits va s'accélérer, car il leur a fallu se réinventer avec les 500 boutiques fermées, et plus particulièrement lors du deuxième confinement avec le "Click and Collect". Ils ont réduit leurs investissements pour l'année prochaine, mais en ont maintenu certains, en privilégiant certains secteurs (logistique, informatique, site internet, boutique). L'omnicanalité permet au client de choisir ses produits à distance et de les collecter à proximité.
  • Changements qui vont perdurer dans la façon de travailler et l'organisation de l'entreprise (2) (00:18:08 - 00:19:08). Luc LESENECAL exprime ensuite le deuxième changement qui va dans le sens du développement de Saint-James, concernant les lieux de vente. Il se dit fervent défenseur des centres-villes, où sont situées toutes leurs boutiques. Il est persuadé que dans les dix prochaines années, le centre-ville va se redévelopper, après avoir été déserté, du fait du besoin de proximité et de contact humain ressentis par les gens, plutôt que d'aller dans des centres commerciaux plus anonymes. Cela sera le deuxième changement.
  • Changements qui vont perdurer dans la façon de travailler et l'organisation de l'entreprise (3) (00:19:09 - 00:20:44). Luc LESENECAL évoque ensuite le troisième changement concernant le management : le télétravail, même si certaines personnes sur leur site en production ne peuvent pas en faire, sauf exceptionnellement pendant la période de fabrication de masques. Mais il n'est pas possible de délocaliser à domicile leurs activités principales des marinières et des pulls. Il a fallu donc mettre uniquement en télétravail ceux qui le pouvaient. Il rappelle cependant la prudence à avoir, il est favorable au télétravail, mais partiel, car il ne faut pas retrouver cette division entre cols blanc et bleu et vivre cette atmosphère d'entreprise, la particularité de Saint-James étant de n'avoir qu'un seul site de production, incluant les bureaux, ce qui est gage d'efficacité, le dialogue entre la production et le commercial étant journalier. Il précise que l'équipe de stylisme est aussi sur le site de production, elle dessine et la production ensuite produit. Tout le monde travaille ensemble, sur le même site. Leur savoir faire est un savoir-faire humain et technologique, de la confection, du tricotage, mais aussi du commercial, ils ont la chance de produire sur place ce qu'ils vendent sur place. Il ne font pas de négoce, ce n'est pas leur activité principale.
  • Changements qui vont perdurer dans la façon de travailler et l'organisation de l'entreprise (4) (00:20:45 - 00:21:51). Luc LESENECAL s'exprime sur le management et les décisions prises lors des six semaines, ils vont tenter de garder ce dynamisme là, et d'arrêter de faire des réunions qui ne servent à rien, mais aussi de responsabiliser le plus de personnes possibles, de les laisser libre de leurs management, décisions, actions et réactions. Il rappelle que le monde évolue très vite et qu'il faut savoir s'adapter. Ces changements avaient été décidés avant la crise, mais cette dernière a été un facteur d'accélération : écoresponsabilité, traçabilité, omnicanalité. Il termine en affirmant qu'ils vont essayer dans les trois prochaines années, de faire ce qu'ils auraient peut-être mis dix ans à réaliser.
  • La plus belle victoire, la plus belle réussite ou grande fierté (00:21:53 - 00:24:26). Luc LESENECAL affirme que sa plus grande fierté est d'avoir sauvé l'entreprise en ayant fabriqué des masques, d'abord gratuitement, cette aide étant ensuite devenue une activité économique. Il précise que ce n'est pas la marge faite dessus, mais le fait d'avoir redonné du travail pendant cette période de confinement, dont il est fier. L'ensemble des salariés y ont adhéré et se sont ainsi sentis utiles envers la population, dans un métier qu'ils ne connaissaient pas. L'esprit humain de Saint-James a été sauvegardé.
    Il revient ensuite sur le lendemain du déconfinement et la reprise de leur activité professionnelle, et imagine qu'une personne traversant l'entreprise n'aurait jamais pu alors imaginé qu'elle fut à l'arrêt pendant six semaines. Il y a eu une fierté de l'entreprise d'avoir aidé les hôpitaux, d'avoir sauvé l'entreprise pendant le confinement.
    La deuxième fierté de Luc LESENECAL est d'avoir vu émerger des talents dans son entreprise, indépendamment des notions de hiérarchie, puisque beaucoup d'idées sont venues directement des salariés (notamment le "télétravail manuel", idée d'un collaborateur). C'est sa plus grande fierté pour l'entreprise et lui-même en tant que dirigeant.
  • Annonce déconfinement, quelles actions mises en place (00:24:27 - 00:28:02). Luc LESENECAL évoque l'action pour les boutiques et les points de vente qui étaient restés fermés. Il a d'abord fallu rassurer les salariés (pas de licenciement ou de fermeture de boutiques) sur la trésorerie, leurs 500 clients indépendants, le stock dans les collections. Il a incité les clients à prendre tout ce qu'il restait en stock et de ne payer que fin septembre - fin octobre (on était alors en mai), ce qui leur a donné de l'oxygène et de la confiance. La trésorerie qu'il a pu obtenir avec les masques lui a permis de servir de banquier malgré les incertitudes sur la réouverture des magasins. Ils ont également la chance d'être beaucoup localisés sur le secteur côtier, où il y a eu beaucoup de monde pendant l'été.
    Luc LESENECAL évoque ensuite la demande faite aux employés de travailler un jour de plus par semaine, donc 6 jours sur 7 pendant deux mois, et en réduisant les vacances de l'été d'une semaine, afin de refaire le stock et de livrer les collections à venir. Cela leur a donné de l'avantage face à la concurrence et leurs boutiques vides de stock fabriqués à l'étranger. Ils ont ainsi repris leur activité traditionnelle plus rapidement et avec énergie, ce qui a sauvé l'entreprise et les clients.
  • Impact de la crise sanitaire sur la stratégie de l'entreprise à moyen et long terme (00:28:03 - 00:31:11). Luc LESENECAL revient sur la difficulté de gérer le quotidien que l'on ne maitrise pas, même en ce moment lors du deuxième confinement, sans aucune visibilité. Ce n'est pas un reproche adressé à l'Etat, puisque l'on ne maitrise pas encore ce virus, même s'il y a l'espoir d'un vaccin. Sa difficulté est de projeter l'entreprise dans le long terme sans maitriser le court terme, et d'essayer de dessiner le moyen terme. Ce n'est pas évident, mais il se dit être quelqu'un de très positif avec le facteur d'accélération des mesures mises dans les domaines de la traçabilité et de l'écoresponsabilité.
    Au niveau de la stratégie commerciale, Luc LESENECAL revient sur les 40% d'export et précise que leur force au Japon, en Corée du Sud et en Chine, n'a pas impacté leur marché en Asie. Ils n'ont pas trop soufferts car les points de vente n'étaient pas tous fermés à l'étranger, puisqu'ils ont pu livrer, sauf aux Etats-Unis,déjà touchés par une récession, notamment dans le domaine du textile, avant le Coronavirus (plus les incertitudes électorales, ambiance non propice au business). Ainsi leur stratégie ne va pas changer. Chaque année depuis huit ans, ils prévoient d'ouvrir 2 à 3 boutiques en filiales et en franchisés, points de vente, ce qu'ils continuent de faire. Pendant le confinement ils avaient prévus d'ouvrir à Cannes et cela va se faire ainsi que d'en d'autres villes en 2021. Ils sont quand même prudents avec un business plan réduit. Il pense qu'ils retrouveront une activité zéro, au chiffre d'affaire de 2019, dans les trois ans à venir, ce qui est leur objectif. Il préfère d'ailleurs sur le papier mettre des chiffres pessimistes et d'avoir des chiffres optimistes finalement.
  • Enseignements tirés (00:31:12 - 00:34:10). Luc LESENECAL présente deux enseignements. Le premier, l'arrivée au bout d'un système que ce soit en France, en Europe, aux Etats-Unis, dans le monde entier. Il a senti qu'il allait arriver quelque chose, mais plutôt une crise économique, cette crise sanitaire est une surprise, ce incite un chef d'entreprise à la prudence et remet les idées en place. Cela permet aussi une prise de conscience de l'humain, et du besoin de produire en France. Il est favorable à l'existence d'une filiale laine française, mais il précise que chaque pays a ses spécialités. Il va d'ailleurs continuer à acheter son coton à l'étranger. Il ne faut pas être jusqu'au boutisme, il faut évoluer. Toutefois il a pris conscience de l'importance du tissu industriel français, de la nécessité de relations humaines, qui ont soudé l'entreprise. Il cite l'exemple des rapprochements opérés au sein de l'équipe qui est restée travailler dans l'entreprise pendant le confinement, C'est une des plus belles victoires, une victoire humaine. Luc LESENECAL espère d'ailleurs que cela va durer comme cela. Depuis ces trente dernières années, toutes les gouvernances et présidents, parlaient de simplification de procédures, et pendant la crise, des décisions lourdes ont prises rapidement, par nécessité. Il faut garder cette souplesse car les lenteurs administratives se reviennent vite.
  • Appréhension des prochains mois (00:34:11 - 00:36:09). Luc LESENECAL affirme se sentir un peu rassuré par le vaccin, qui va rassurer et redonner de la lisibilité. Il préfèrerait l'annonce rapide d'un nouveau confinement de deux mois, le temps que le vaccin soit efficace, afin de pouvoir anticiper et organiser. Le plus dur est de réagir en temps réel à des fermetures, à des mesures difficiles à préparer. Il reste cependant profondément optimiste. Il explique être cloisonné dans son bureau et manque de contact avec Saint-James. Tout ne peut pas se faire en visioconférence. Il est frustré de ne pas avoir pu se rendre depuis un an au Japon ou en Corée (7 boutiques chacun), ou dans la filiale aux Etats-Unis en pleine crise. Et il ne peut pas avoir de contact humain pour les motiver, les réunir. Il insiste, que ce qui fait la différence, c'est l'humain.
  • Pourquoi avoir accepté de répondre à l'appel à témoignages ? (00:36:10 - 00:38:29). Luc LESENECAL a accepté très volontiers et rapidement de répondre, parce que l'entreprise et lui-même ont vécu les six semaines de confinement comme une parenthèse, suspendus dans le temps. Tout le monde était confiné, un calme incroyable reignait à l'extérieur. Il y avait une autre ambiance dans l'entreprise, faite d'échanges, même s'ils étaient différents. On était dans un autre monde, dans une parenthèse.
  • Autres sujets (00:38:30 - 00:38:54). Luc LESENECAL n'a rien a rajouter, les questions étaient pertinentes. Il précise qu'il faut qu'on sorte grandi de cette crise sanitaire qui se traduit maintenant par une crise économique.

Cote :

2021 12 31

Informations sur le producteur :

Luc Lesénécal devient président de Tricots Saint-James en 2012. Les Filatures Saint-James, du nom de la commune normande, sont fondées en 1889. L’activité de l’entreprise est principalement celle de la confection de vêtements marins.

Description :

Mise en forme :
Classement définitif

Conditions d'accès :

article numérisé (numérisation en ligne ou à demander auprès des ANMT)

Conditions d'utilisation :

Toute exploitation d’extrait est soumise à l’autorisation préalable des ayants droit. Elle devra faire mention du projet « Mémoire des entreprises au temps de la covid-19 » et de ses partenaires, en les citant. L’exploitation commerciale de ces enregistrements entraînera une négociation entre les coauteurs et le diffuseur.

Description physique :

Entretien filmé conduit par Perles d'Histoire. Durée : 0:38:52.

Institutions :

Tricots Saint James

Thèmes :

industrie textile

Type de document :

document audiovisuel

Où consulter le document :

Archives nationales du monde du travail - ANMT

Archives nationales du monde du travail - ANMT

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