Document d'archives : Kaminsky, Adolfo

Contenu :

Le témoin est interviewé par Tramor Quemeneur, et filmé par Rosa Olmos. Les entretiens ont lieu au domicile du témoin, à Paris, les 12/04/2013, 03/05/2013, 31/05/2013, 06/06/2013, 18/12/2013 et 06/01/2014.

Cote :

NUMAUD0004/1-6

Informations sur le producteur :

Né en 1925 en Argentine ; à Paris sous l’occupation allemande, spécialiste de la fabrication des faux-papiers pour les familles juives ; fabriquant les faux-papiers pour les réseaux de soutien au FLN puis pour l’organisation Solidarité d’Henri Curiel ; en Algérie de 1971 à 1981. Émigrés juifs de Russie avant 1914, les parents Kaminsky – il y a trois frères – se sont installés en Argentine dans les années 1920 puis un temps à Istanbul avant de s’établir en Normandie (France), à Vire, où se trouvait déjà un oncle maternel. Chimiste, Adolfo Kaminsky travaille dans un laboratoire de teinturerie de l’industrie textile. Sous Vichy, alors que sa mère est morte défenestrée d’un train, son père et lui-même sont arrêtés et envoyés à Drancy, au nord de Paris d’où partent les convois vers les camps en Allemagne. De nationalité argentine, les Kaminsky sont relâchés sur intervention de l’ambassade. L’Argentine n’a pas encore rompu ses relations diplomatiques avec l’Allemagne. Devenant clandestin, Adolfo Kaminsky met au point la fabrication de faux-papiers, en nombre, notamment pour les enfants juifs. «J’ai amélioré les méthodes de travail et créé un atelier voué à la photogravure et au moulage des tampons », dit-il avec modestie. Expert de la teinte par des encres, sa fabrication ne sera jamais prise en défaut. Il travaille pour les associations juives et se lie au MLN, Mouvement de libération nationale, courant progressiste de militants souvent chrétiens qui appuient le mouvement communiste. Beaucoup de ses partisans se retrouvent dans le soutien à la cause algérienne. Engagé dans l’armée à la libération de Paris, il fournit encore les faux-papiers pour des parachutages à l’arrière des lignes. Après guerre, il retourne en Normandie. Ce sont ses amies, la cinéaste Marceline Loridan et la doctoresse Annette Roger (Anne Beaumanoir), connaissant ses capacités et ses positions pour l’indépendance de l’Algérie, qui font appel à lui pour reprendre la fourniture de faux-papiers pour le réseau Jeanson puis pour le réseau Curiel. Son laboratoire reproduira même des cartes d’état-major et des plans de l’Institut géographique national transmis par le géographe Jean Dresch, pour servir à l’ALN. Pour des raisons de sécurité, le laboratoire est transféré à Bruxelles. Très proche d’Henri Curiel, tant sur la question palestinienne que sur les luttes de libération du Tiers-monde et tout particulièrement d’Amérique latine, Adolfo Kaminsky, qui ne se fait jamais payer ce travail clandestin, est au service de l’organisation d’assistance aux mouvements de libération mis en place par Henri Curiel depuis Alger en 1963. Son itinéraire recoupe à plusieurs reprises celui de Georges Mattéi, de la guerre d’indépendance algérienne aux luttes tricontinentales. La conférence tricontinentale se tiendra à Cuba en janvier 1966, préparée par Mehdi Ben Barka que la complicité contre-révolutionnaire des services d’État(s) a fait disparaître à la fin octobre 1965. Source: le Maitron en ligne , consulté le 2014-10-03

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