Document d'archives : Canal du Bourgidou et de la Grande Roubine.

Contenu :

Aigues-Mortes. - « Mémoire » (non signé et s. d.) : - « la communauté d'Aigues-Mortes a obtenu, le 23 décembre 1738, un arrest du Conseil, revêtu de lettres patentes, qui permet la continuation de la subvention pendant douze années, pour la mettre en état de fournir à la dépense des réparations de l'église, de la place publique, des logemens des oficiers de l'état major et pour la construction d'un quay ; les trois premiers objets ont été remplis et les fonds consommés, à la réserve d'une somme de 15 000 livres, qui est dans les coffres de la communauté$$#160;; elle peut encore disposer d'une pareille somme provenant de ses épargnes ; elle n'a point perdu de vue la construction d'un quay, qui fait l'objet de ses désirs et de l'utilité publique ; il fut dressé à cet effet par M. Mareschal, en 1752, un plan et profil avec un devis estimatif ; cette afaire n'avoit cependant pas eu de suites » ; - « la communauté a pris une délibération, le 6 may 1754, pour demander qu'il soit pourvu à la construction de ce quay » ; - avis demandé par l'Intendant à l'ingénieur Mareschal ; - « la construction du quay pourra coûter 49 688 livres 14 sols 2 deniers ; dans cette somme sont compris 3 000 livres, destinées pour la construction d'une promenade publique et pour une plantation de tilleuls » ; - état des finances de la ville d'Aigues-Mortes.
« Mémoire sur la construction d'un quay au port d'Aigues-Mortes » (non signé et s. d.) : - « ce quay est nécessaire au port d'Aigues-Mortes ; tout le commerce par les étangs de la Provence et du Languedoc se fait par les canaux du Bourgidou et de la Radelle adjacents à la dite ville ; il y passe une telle quantité des barques que le droit de claverie apartenant à la communauté d'Aigues-Mortes, qui n'est que deux deniers par livre de l'évaluation des denrées et marchandises passant par les dits canaux, est actuellement affermé... à une somme de 3 000 livres par année ; on doit juger par là du grand nombre des barques qui mouillent au port d'Aigues-Mortes, sans compter les barques de sel, de pêche et autres qui jouissent de la franchise du droit de claverie, qui sont peut être en plus grand nombre que celles qui sont sujettes au payement du droit » ; - eaux « des rivières du Vistre, du Vidourle et de diverses branches et épanchements du grand Rhône, qui ont leur confluent à la mer dans la Grande Roubine, où le port d'Aigues-Mortes est situé » ; - dégâts causés par la tempête du 31 décembre 1751 ; - Aigues-Mortes « n'a ni récolte, ny commerce, ny industrie, ny manufacture, excepté la pêche et les sallins de Peccaix, qui ne fournissent de l'employ que pendant l'été » ; - la construction de ce quai « fut projettée le 17 décembre 1736 » ; - autres ouvrages publics menés à bonne fin à l'aide de la subvention ; - « lors de la délibération du 17 décembre 1736, les ouvrages du Grau du Roy avoint été extrêmement négligés ; ile n'avoint pas reçu la perfection qui leur a été donnée du depuis ; les barques de mer du port de dix tonneaux pouvoint à peine mouiller au port d'Aigues-Mortes ; le quay qu'on projettoit de faire pour lors, étoit uniquement destiné aux barques des rivières et canaux passant à Aigues-Mortes ; mais pendant les douze années de la dernière subvention, les ouvrages du Grau du Roy ont été extrêmement augmentés : les digues ont été réparées et fortifiées, le canal a été recreusé au moyen d'un ponton, les pinques, tartanes et les bâtiments du port de cent tonneaux peuvent et sont venues mouiller au port d'Aigues-Mortes ; il a paru équitable de leur fournir un azile assuré contre les tempêtes et des lieux commodes pour embarquer et débarquer les marchandises, ce qui a été cause que lors du dernier devis du quay, les ouvrages ont été extrêmement augmentés pour fournir des places et des lieux commodes, tant aux bâtimens de mer qu'aux barques des étangs, canaux et rivières » ; - ressources financières de la ville d'Aigues-Mortes ; - « sy le canal de Nismes s'exécute, Aigues-Mortes devenant le centre de ce canal, les ouvrages du quay seront plus nécessaires et indispensables pour le bien de la Province... »
« Nouveau quai d'Aigues-Mortes. 1752. État estimatif de ce qu'il pourra coûter pour construire un nouveau quai vis à vis d'Aigues-Mortes, le long du canal du Bourgidou et d'une partie de la Grande Robine, depuis le pont d'Artois jusqu'au jardin du lieutenant du Roi », signé : Mareschal (Montpellier, le 10 septembre 1752) ; - « total général : 49 688 livres 14 sols 2 deniers ».
« Compte de recette et de dépense des revenus et émolumens de la communauté de la ville d'Aigues mortes, que remet maître Jacques Crouzet, receveur de la dite communauté », pour l'année commencée le 11 novembre 1751 et finie à pareil jour 1752 ; - recette : 23 393 livres 6 sols 8 deniers ; - dépense : 7 894 livres 10 sols 8 deniers. - Lettre des consuls d'Aigues-Mortes à l'Intendant au sujet de « la nécessité d'un quay à Aigues mortes » et de « l'excessive capitation des misérables habitants » de cette ville (avril 1754).
« Nouveau quai d'Aigues-Mortes. 1754. Mémoire sur le nouveau quai que la communauté d'Aigues-Mortes dé sire de construire le long du canal du Bourgidou et de la Grande Robine, depuis le pont d'Artois jusques vis à vis le coin du jardin du lieutenant du Roi », signé : Mareschal (Montpellier, le 24 mai 1754) : - élargissement du canal du Bourgidou, depuis le pont d'Artois jusqu'à la Grande Roubine ; - « un double quai à droite et à gauche de ce canal » ; - cabanes à exproprier ; - « la hauteur incommode du pont d'Artois est un dé faut qu'on ne peut guères corriger, par rapport au pas sage des barques chargées ; mais il convient du moins d'adoucir la roideur de sa rampe » ; culées du pont de bois ; - plantation d'arbres en vue d'une promenade ; - « la communauté peut employer actuellement une somme de 30 000 livres » ; autres ressources ultérieures ; - « l'évènement de l'année 1751, qui, faute d'abry, occasionna la perte de plusieurs barques et la destruction du pont de bois ».
Lettre de l'ingénieur Mareschal (10 juin 1754) : - « nouveau canal qu'on sera bientost obligé de faire pour suppléer aux inconvénients de ceux qui servent actuellement au transport des sels de Peccais » ; - « détail de la manière dont se fait le transport de ces sels » ; - « équipages du Rhône, qui se rendent à l'écluse de Silvéréal et qui appartiennent à l'entrepreneur chargé du fournissement des gabelles ; ce même entrepreneur a encore à sa disposition un certain nombre de barques plates, qu'on nomme tirades, sur lesquelles, et par le canal qui communique du Rhône aux salins, il fait porter les sels au Rhône, où le renversement se fait sur les équipages » susdits ; « on pourvoit, par cette voie, les greniers et chambres à sels du Languedoc, qui sont répandues sur la côte du Rhône, ainsi que partie des greniers du Dauphiné, tous ceux du Lionnois et de la Bresse, une partie de ceux de la Bourgogne, ceux de la Savoie et de la principauté de Dombes, celui de Genève et une partie de ceux de la Suisse » ; - « on pourvoit également des mêmes sels tous les greniers du bas Languedoc, une partie de ceux du haut, tous les greniers du Roussillon, tous ceux du Rouergue et une partie de ceux de l'Auvergne ; mais ces dernières fournitures se transportent de Peccais par huit équipages qu'on nomme capouls, composez chacun de quatre barques, dont la première, qui porte la voile, porte seule le nom de capoul : les trois autres, qui y sont attachées successivement, se nomment tirades, et cette forme d'équipage a été établie pour pouvoir traverser les étangs avec plus de facilité » ; - « la nécessité où l'on est de les radouber souvent a fait choisir, comme l'endroit le plus convenable, un emplacement dans le canal du Bourgidou près d'Aigues-Mortes, et ce choix, qu'il n'a pas été possible d'améliorer, fait précisément un des plus grands obstacles à la navigation,... ce canal étant fort étroit ;... ce motif n'est pas un des moindres de ceux qui ont engagé la communauté à demander que la partie du canal, qui fait face à Aigues-Mortes, fût élargie pour y former un port, où ces équipages puissent se ranger plus facilement... ». - Lettre de Monmerqué à « M. Soefve, premier secrétaire de l'Intendance de Languedoc, à Montpellier » (Paris, le 30 juillet 175) : - « je mesçais mauvais gré de n'être pas de vos parties de Lavanet... »
« Nouveau quai d'Aigues-Mortes. 1754. État estimatif de ce qu'il pourra coûter pour construire un nouveau quai, le long du canal du Bourgidou et d'une partie de la Grande Robine, depuis le pont d'Artois jusqu'au pont de bois, et depuis le pont de bois jusque par delà la Tour de Constance », signé : Mareschal (Montpellier, le 22 août 1754) ; - « total général : 48 523 livres 9 sols 5 deniers ». - « Nouveau quai d'Aignesmortes. 1754. Estat estimatif de ce qu'il pourra coûter pour construire un nouveau quai, vis à vis d'Aigues-Mortes, le long du canal du Bourgidou et d'une partie de la Grande Robine, depuis le pont d'Artois jusqu'au jardin du lieutenant de Roi », signé : Mareschal (s. d.) ; - « total : 48 788 livres 14 sols 2 deniers, et si l'on est obligé de faire un grillage le long de la Robine, il en coûtera de plus 900 livres ».
Ordonnance de l'Intendant, autorisant la délibération prise par la communauté d'Aigues-Mortes le 6 mai 1754, en ce qui concerne seulement la construction du dit quay, le long du canal du Bourgidou, depuis le pont d'Artois jusqu'au pont de bois, et l'établissement d'une promenade publique plantée en mûriers, sauf à autoriser [ultérieurement] la seconde partie, s'il y a lieu, après la perfection des [premiers]... » ; permettant à la ville d'Aigues-Mortes « d'y employer le reliquat du compte de la subvention... », et fixant au 20 septembre prochain l'adjudication définitive des premiers ouvrages en question (25 août 1754).

Cote :

C 4546

Inventaire d'archives :

Intendance de Languedoc

Description physique :

Portefeuille. - 13 pièces, papier.

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