Document d'archives : Une ancienne institutrice, née dans le Queyras en 1908, fait le récit de sa vie de femme célibataire et sans enfant, à son petit

Titre :

Une ancienne institutrice, née dans le Queyras en 1908, fait le récit de sa vie de femme célibataire et sans enfant, à son petit neveu

Contenu :

L’informatrice, née en 1908, est originaire d’Abriés dans les Alpes du Sud. Elle raconte à son neveu sa vie d’institutrice célibataire dans un milieu rural. Celui-ci se concentre sur les questions des événements politiques de la période 1930-1945, mais sa tante évoque surtout les souvenirs de vie quotidienne en montagne avec simplicité, avec en fond sonore le tic tac et le carillon de son horloge. Durant les douze premières années de sa vie, elle reçoit une double éducation religieuse : catholique du côté maternel et protestante du côté paternel. A la mort de sa mère, son père se remarie avec une protestante. Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale elle a 6 ans et se souvient seulement qu’elle perd ses 4 oncles et voit rentrer son père blessé. Elle nous décrit une journée type lorsqu’elle avait 15 ans, les matières enseignées à l’école, la nourriture de l’époque (on note la rareté des fruits). Après l’obtention de son brevet élémentaire, elle intègre l’Ecole Normale d’Instituteurs où elle passe trois ans de préparation : la première année étant consacrée à “l’oral”, la deuxième année aux mathématiques, et la dernière année au français. De ces années elle garde un excellent souvenir, notamment des sorties du dimanche chez son correspondant (un référent de l’école). Elle raconte son premier contact avec l’enseignement et pourquoi elle se syndique sur les conseils de son père. Sur le plan politique également elle suivra les orientations de son père qui était un homme de gauche. Elle est questionnée sur le Front populaire, sur l’affaire Stavinski mais n’est pas particulièrement marquée par ces événements. En revanche, elle s’inquiète des risques environnementaux et du changement climatique, et nous lit une lettre du commandant Cousteau. Lorsque l’enquêteur lui demande ce que la guerre a changé dans sa vie, elle souligne les progrès techniques, notamment le confort des foyers (salle de bain, chauffage central), les appareils électroménagers (aspirateur, machine à laver, moulin électrique, balais O’Cedar) ainsi que l‘évolution des moyens de transport (train). Elle déplore toutefois les exigences des jeunes générations, trop gâtées à son goût et leur insatisfaction perpétuelle. Concernant les loisirs de son époque, elle n’a pas beaucoup fréquenté les bals mais va souvent au cinéma muet, et a eu l’occasion de voyager avec ses parents. Lorsque son neveu lui demande si elle a “deux dates à retenir”, elle donne celle de 1937 quand elle assiste à l’exposition universelle dont elle garde peu de souvenirs mis à part le temple de Hong Kong. Durant la Seconde Guerre mondiale, alors que sévissent les rafles, sa famille cache un Juif pendant une semaine. Elle se souvient aussi d’un événement dramatique, une jeune femme tuée par des maquisards qui se vantent en proclamant "ceci pour prouve que nous ne sommes pas des assassins mais des patriotes".

Cote :

F3638

Inventaire d'archives :

Fonds Roche-Taranger

Conditions d'utilisation :

Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Description physique :

Importance matérielle :
50 min

Ressources complémentaires :

Notes d'écoute par Anne Roche et Marie-Claude Taranger.

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Liens