Dans le cadre de cinq séances collectives de travail, les enquêteurs prennent successivement la parole afin de rendre compte des entretiens récemment réalisés auprès de fonctionnaires des administrations de l'hydraulique, de l'agriculture et du génie rural. Jean-Pierre Olivier de Sardan prend régulièrement la parole en réaction aux interventions des orateurs et semble assurer la direction scientifique de ces sessions de travail. La mauvaise qualité ou l'altération secondaire des enregistrements ne permet que rarement de nommer et délimiter les participations de chaque groupe ou enquêteur. Les 18 premières minutes d’enregistrement sont inaudibles. On comprend toutefois qu’il est question d’entreprises privées. Quand le propos devient audible, l’intervenant évoque l’entreprise française Foraco, qui prendrait tous les marchés de forage, l’Etat n’en ayant pas les moyens techniques, ce qui aboutit à une situation de monopole. La présentation continue avec l’exemple de l’entreprise Ibi, la seule auprès de laquelle un entretien intéressant ait pu être réalisé selon l’intervenant. Cette entreprise a surtout des marchés sur Niamey ; elle dit éviter les petits marchés en région car la corruption y serait trop importante. Jean-Pierre Olivier de Sardan en tire pour conséquence que le pouvoir réside dans la commission stratégique qui délivre les marchés. A la 27e minute un autre groupe intervient, qui a réalisé deux entretiens, auprès du directeur de l’abattoir frigorifique de Tahoua et du chef du service communal de Tahoua. Il en réalise une synthèse en trois points : historique et contexte de création ; fonctionnement ; relations avec les autres services. A partir de 31 minutes, la qualité du son baisse. Jean-Pierre Olivier de Sardan revient sur la question de l'abattoir frigorifique en mettant en avant son bon fonctionnement et la qualité d’ouvrage du bâtiment. Il explique cette différence avec les autres administrations par le rapport affectif et charnel qui est entretenu avec le bétail et donne une toute autre motivation au travail. Un nouveau groupe intervient à partir de 52 min., qui a réalisé la veille deux entretiens auprès de responsables du projet “CRONOPAS” (ndlr : nom mal déterminé à l'écoute). Ce projet a été mis en place suite aux sécheresses des années 1980 et à la rébellion touarègue de 1990-1996, cherchant à intéresser et satisfaire toutes les communautés. Entre 1 heure 02 minutes et 1 heure 30 minutes, l’enregistrement est inaudible. Un bilan est dressé à ce stade, mettant en avant l’idée que dans les projets, les services publics sont en minorité face au secteur privé. A partir d’1 heure 36 minutes la parole passe à un nouveau groupe. Il s’agit ici de trois entretiens, réalisés dans le service communal de l’agriculture : chef du service agricole, chef du service voirie et assainissement et ancien agent technique de vulgarisation agricole. Le compte rendu aborde successivement l’historique et le rôle du service communal, le problème de l’éloignement des lieux d’intervention, et confirme les pistes qui ont précédemment été émises à propos de la complexification des hiérarchies. Un interlocuteur intervient et propose l’idée selon laquelle on n’aurait pas tant à faire à des hiérarchies complexifiées qu’à des hiérarchies parallèles permettant à l’Etat d’avoir un œil au niveau local. Dans un dernier temps, à partir d’1 heure 57 minutes, une synthèse de la série de comptes rendus est réalisée. Elle met en avant une typologie des relations pouvant s’établir entre services techniques de l’Etat et projets, ainsi qu’une typologie des entreprises en présence. La problématique restant à approfondir est celle de la délimitation des secteurs où se déploient ces rapports. La figure du “gorzo” est de nouveau débattue. C’est enfin la question de la décentralisation qui est abordée. Il est prévu qu’un rapport de synthèse de cette série de séances de travail soit établi.