Document d'archives : Témoignage égayé d'anecdotes d'une émigrée grecque originaire d'Asie-Mineure installée à Marseille dans les années 1920

Contenu :

L’informatrice est une émigrée grecque originaire d’Asie Mineure. Elle s’installe à Marseille dans les années 1920 où elle se marie avec un grec non naturalisé. Pendant la guerre, ils ne souffrent pas trop des restrictions car son mari a réussi à organiser un système de troc pour l’alimentation. Un peu par hasard, ils aménagent même un élevage de lapins, qu’ils n’arriveront finalement pas à tuer. Son mari échappe in extremis au travail forcé, grâce à une bronchite, même si les Allemands n’avaient pas le droit de l’enrôler en raison de sa nationalité étrangère. Ils ont eu recours à une ruse en lui confisquant sa carte d’identité. A propos de la guerre, elle raconte avec humour l’épisode du bombardement de Marseille tout en dénonçant l’absurdité de la situation : des Italiens fascistes massacrant les réfugiés italiens du Vieux-Port. La famille ne sera plus en sécurité et devra fuir vers le quartier de la Madrague à pieds. Elle se souvient de son arrivée en Grèce, avec les réfugiés d’Asie Mineure qui ont réussi à s’enfuir avant la catastrophe de Smyrne. Elle décrit la grandeur de la ville qui selon elle surpassait Athènes et pouvait être comparée à Paris. A propos de sa ville d’origine, toute proche de Smyrne, Myrtos elle nous livre une leçon de sagesse antique qui entre en écho avec la triste destinée de Smyrne. Il s’agit d’une histoire entre le roi Crésus et l’homme politique Solon à qui l’on prête ces mots : "N’appelons personne heureux avant sa mort" (Μηδένα προ του τέλους μακάριζε). Elle raconte ensuite toute l’horreur de la catastrophe de Smyrne : la violence des soldats et l’indifférence des Européens. Avertis du danger par des proches, la famille part pour la Grèce. Mais malgré leur sentiment d’appartenance à la patrie, l’accueil des Grecs n’est pas celui attendu. Pourtant l’informatrice rappelle qu’à Smyrne, le 25 mars, jour de la fête nationale grecque, était célébré en grandes pompes. Elle fait un parallèle avec la situation des pieds-noirs, vus comme des étrangers à leur retour en France. Sa famille décide alors de s’installer en France où ils ont un parent mais son père doit repartir car il ne peut exercer faute d’équivalence de ses diplômes.

Cote :

F3648 ; F3653

Inventaire d'archives :

Fonds Roche-Taranger

Conditions d'utilisation :

Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Description physique :

Importance matérielle :
30 min

Ressources complémentaires :

Notes d'écoute par Anne Roche et Marie-Claude Taranger.

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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