Document d'archives : Une ancienne employée d'usine habitante de Gennevilliers témoigne des années 1930 et de la guerre de 1939-1945 jusqu'à la...

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Une ancienne employée d'usine habitante de Gennevilliers témoigne des années 1930 et de la guerre de 1939-1945 jusqu'à la libération de Paris

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L’informatrice est âgée d’une soixantaine d’années. Son récit, principalement diachronique, s’appuie sur la description de ses impressions et l’évocation de nombreux faits contingents. Elle débute l’entretien par une présentation de sa condition sociale, elle habitait une Habitation Bon Marché en banlieue parisienne (Gennevilliers). Encore jeune dans les années 1930, elle en rapporte des impressions prégnantes plus que des récits. Elle se souvient ainsi de l’exposition coloniale en 1931, des gardes mobiles à cheval contre les manifestants en 1934, des pavés jetés, de scissions dans la jeunesse (bérets rouge/bérets blanc), de la présence d’immigrés espagnols (de leurs enfants dans les écoles) durant la guerre d’Espagne, de l’engagement des habitants de banlieue dans cette guerre. Durant sa jeunesse elle fait partie des Âmes Vaillantes puis de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). Elle se souvient de belles années passées après 1936. L’informatrice raconte dans quelle circonstance et atmosphère, durant l’exode suivant ce qu’elle nomme la “guerre plate”, elle et sa famille ont tenté de prendre le train. Elle vit près du Boulevard Saint-Germain d’où elle voit défiler les Allemands et leur trouve une “certaine superbe” mais se remémore l’état de leurs prisonniers malades. L’informatrice se souvient avoir cru que les Français allaient devenir Allemands. Durant la guerre, elle participe à la dénonciation et à la diffusion d’informations sur les massacres commis par les Allemands. Travaillant en usine (Carbone-Loraine à Gennevilliers), l’informatrice témoigne du fonctionnement des usines sous l’occupation, du travail sous le contrôle allemand à partir de 1940. A la même époque, dans un contexte marqué par les bombardements anglais, elle cherche à obtenir un diplôme de comptable. Elle devient alors aide-comptable. Elle évoque le sentiment anti-allemand dans une époque de pauvreté, le manque de morale qui en procède (l’existence d’un marché noir). Pour l’informatrice, le travail en usine est marqué par une vraie solidarité, voire une amitié et une conscience professionnelle poussée (discipline pour les horaires notamment). Elle parle de son activité de guidiste en dehors de son travail. Forte de nombreux détails, elle se souvient de la libération de Paris et parle d’un état d’ivresse “abusif”. Elle dit regretter d’avoir assisté à la punition des femmes ayant fréquenté les Allemands.

Cote :

F3330

Inventaire d'archives :

Fonds Roche-Taranger

Conditions d'utilisation :

Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Description physique :

Importance matérielle :
1 h 5 min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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