Inventaire d'archives : Confrérie des pénitents noirs de la Miséricorde d'Avignon
Contenu :
Situation du fonds: Fonds clos
Cote :
BMA ms 1769-1773 ; 117 H 1-102
Publication :
Archives départementales de Vaucluse
2019
Avignon
Informations sur le producteur :
Éléments historiques
La confrérie des pénitents noirs de la Miséricorde, sous le titre de saint Jean-Baptiste décollé nait en 1588, du démembrement des pénitents noirs florentins, sous l'impulsion de Pompée Catilina, colonel à Avignon de l'infanterie du pape. Ses statuts sont approuvés en 1595 par l'archevêque Tarugi. Cette confrérie s'est donné pour mission de charité l'assistance spirituelle et corporelle des pauvres prisonniers et particulièrement des condamnés à mort. En 1591, la confrérie fait l'acquisition de la chapelle dite de Fenouillet « qui est le plus vieux et plus ancien hôpital des pauvres lépreux de la ville d'Avignon » (L. Duhamel). Dès 1609, elle est confortée dans ses œuvres et son influence par affiliation à l'archiconfrérie de la Miséricorde à Rome.
En 1596, le pape Clément VIII lui accorde le privilège de délivrer, le jour de la décollation de saint Jean-Baptiste un condamné à mort. Paul V, en 1617, étend cette faculté à tous les jours de l'année.
En 1681, le vice-légat Niccolini institue un hospice des insensés dont il confie la direction aux pénitents noirs de la Miséricorde. Le vice-gérent d'Avignon autorise les confrères à utiliser la tour dite de l'Auditeur, rue du Chapeau-Rouge pour y enfermer les pauvres insensés.
En 1726, un don du vice légat d'Elci, bouleversé par une visite à la tour de l'Auditeur, permet à la confrérie d'envisager la construction d'un hôpital. Elle débute en 1728 sur des terrains acquis par les pénitents entre leur chapelle et le Rocher des Doms. Louis François Manne, recteur de la confrérie pendant dix-sept ans, impulse une série de travaux pour agrandir l'espace de la Maison des fous par l'achat d'immeubles, par des appropriations et des constructions nouvelles financées par l'institution communale. L'architecte Thomas Lainée, membre de la confrérie, donna les plans de l'hospice comme ceux de la façade et du décor intérieur de la chapelle réalisés à partir de 1739.
L'organisation de la confrérie est classique avec à sa tête un recteur élu par l'ensemble des confrères pour un an et qui choisit deux vice-recteurs : ils possèdent l'autorité morale sur la confrérie. Sont nommés également des conseillers et des petits officiers qui forment, avec les trésoriers élus, le bureau de la compagnie. Ce bureau général des officiers a un vrai pouvoir de décision lors des réunions mensuelles pour la gestion de la confrérie.
Les pénitents noirs sont reconnaissables à leur habit : un sac noir attaché autour du corps par un cordon rouge avec sur le cœur un écusson en broderie représentant la tête de Saint-Jean-Baptiste dans un bassin.
La confrérie des pénitents noirs obtint du pape Benoit XIV, en 1745, la suppression des confréries de pénitents bleus, violets et rouges de la ville ; mais sur l'intervention des pénitents blancs, le pontife revint sur sa décision et rétablit ces dernières entre 1747 et 1752.
La confrérie est supprimée par la loi de 1792,mais l'hospice des insensés est maintenu sous administration civile. La confrérie se reconstitue sous la Restauration. Toutefois, si elle parvient à recouvrer l'œuvre des prisonniers grâce à l'intervention du préfet, elle échoue dans ses tentatives pour reprendre le contrôle de l'hospice des Insensés, dont elle est définitivement écartée. Sa chapelle lui est néanmoins restituée. Conservée dans son intégrité elle est protégée au titre des monuments historiques par arrêté du 25 octobre 1906.
La compagnie des pénitents noirs de la Miséricorde s'est éteinte en 1948.
Description physique :
Description physique:
Document d'archives
Nombre d'articles
Nombre d'articles: 104
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 4,50
Ressources complémentaires :
Références bibliographiques :
Bibliographie
Sur l'œuvre des pénitents noirs, des prisonniers et des insensés
"Pénitents noirs de la Miséricorde institués sous le vocable de la décollation de saint Jean-Baptiste", Petit Bulletin, Avignon, frères Seguin, 1858, 24 p.
Règles et statuts de l'association charitable des pénitents noirs de la Miséricorde adoptés et approuvés en l'année 1818, Bonnet fils, 1820, 55 p.
Clap (Sylvestre), "Insensés, pénitents, criminels et artistes : un étrange ballet", dans La disparition des lucioles : catalogue de l'exposition de la Collection Lambert dans l'ancienne prison Sainte-Anne d'Avignon, Avignon, 2014, p. 61-79, ill.
Duhamel (Léopold), " Les exécutions capitales à Avignon au XVIIIe siècle ", Annuaire de Vaucluse, 1890, p. 69-139 (2e partie).
Guyonnet (François), Pauletto (Delphine), " Du prieuré de Fenolhet au pénitencier départemental : notice historique sur le site de la prison ", Annuaire de la Société des Amis du Palais des Papes, 1977, p. 59-76.
Le Gras (Charles), " La fin des confréries des Pénitents Noirs et des Pénitents Blancs d'Avignon ", Mémoires de l'Académie de Vaucluse, 4e série, tome I, 1950-1952, p. 20-32. Article consultable en ligne .
Meyer (Frédéric), "Prisonniers et pénitents noirs de la Miséricorde à Avignon sous la Restauration (1815-1830)" : mini mémoire de licence sous la dir. de Michel Feuillas, Aix-en-Provence, 1980.
Meyer (Frédéric), " À Avignon au XVIIIe siècle. La confrérie des pénitents noirs de la Miséricorde ", Études vauclusiennes, janvier-juin 1983, p. 8-14.
Venard (Marc), " Les confréries de pénitents au XVIee siècle dans la province ecclésiastique d'Avignon", Mémoires de l'Académie de Vaucluse, 1967, p. 55-79.
" Pénitents avignonnais d'autrefois: notes sur l'exposition organisée dans la chapelle des Pénitents Noirs de la Miséricorde (8-23 mai 1976) ", Annuaire de la Société des Amis du Palais des Papes, 1976-1977, p 23-43, 5 pl. h.-t.
Identifiant de l'inventaire d'archives :
FRAD084_IR0001069