Inventaire d'archives : Concours international d'architecture de l'Opéra de Paris-Bastille : planches graphiques (1981-1983)
Contenu :
Ce versement se compose uniquement des planches graphiques proposées par les concurrents au
concours d'architecture sur esquisse à un seul degré de l'opéra Bastille. Le règlement du
concours préconise de fournir des documents graphiques et un document de synthèse qui comprend,
en plus d'un rapport expliquant le parti pris architectural, urbanistique, fonctionnel et
technique, et reprend les planches graphiques en format réduit. Pour avoir plus d'information
sur cette seconde typologie, il faut consulter l'instrument de recherche et notamment
l'introduction du versement 19920274.
Dans un communiqué présidentiel en date du 8 mars 1982, François Mitterrand impulse sa
politique de Grands Travaux comprennant notamment la « réalisation sur le site de l’ancienne
gare de Bastille d’un opéra moderne et populaire ». L’Association pour l’Étude et la Réalisation
du Nouvel Opéra de la Bastille (APERNOB), aussi appelée Mission Opéra Bastille (MOB), est créée
afin d’élaborer le projet technique et culturel du nouveau bâtiment puis de piloter
l’organisation d’un concours international d’architecture. Elle préfigure également
l’Établissement Public de l’Opéra Bastille (EPOB), maître d’ouvrage pour le ministère de la
Culture, chargé de superviser la réalisation des travaux. Un appel à candidatures international
est lancé et de novembre 1982 à janvier 1983, 1650 candidats y répondent. En définitive, 775
projets sont réceptionnés dont environ 2300 plans. 775 agences d'architectures ont concouru.
Pour assurer le bon déroulé du concours, les projets ont été anonymisés et le nom des agences
remplacé par un numéro.
Le règlement général du concours préconisait la conception de trois planches graphiques (A, B
et C) exécutées en noir et blanc, au format 90 cm x 130 cm, devant obligatoirement comprendre
quatres éléments représentés selon des dispositions précises. En partie supérieure du panneau A,
une vue cavalière du bâtiment et de ses abords sur fond de plan prédessiné et, en partie
inférieure, un plan masse sur fonds de plan également prédessiné. Il est attendu que les
concurrents y fassent apparaître le traitement des abords du bâtiments et son insertion dans le
site. Puis, en partie supérieure du panneau B, il est demandé un plan du bâtiment et de ses
abords immédiats au niveau des esapces scéniques, des salles et des accueils également sur fonds
prédessiné. Enfin en partie inférieure du panneau C, une coupe longitudinale perspective sur la
grande salle est demandée. Les plans, coupes et façades jugés nécessaires à la compréhension du
projet prennent donc place dans les espaces libres des panneaux.
À leur réception, ces plans sont déroulés, fixés sur des cartons porteurs le temps du
concours, identifiés puis photographiés. Le candidat devait envoyer en même temps une fiche
d'identification où il a référencé un sigle de cinq chiffres qu'il a lui-même choisi. En
remplacement de ce sigle, une immatriculation est mise en place par superposition d’un cache
opaque et impose un nouveau numéro à quatre chiffres dont les deux premiers, de 1 à 16,
permettent de répartir un à un les projets entre les 16 cellules d’analyse préalable composées
chacune de deux architectes formant la commission technique avec cinq architectes et cinq
experts (acousticiens, scénographes structure, etc.) encadrants. Les deux seconds numéros, de 1
à 48, identifient chacun des quarante-huit projets analysés par cellule. Du 28 mai au 26 juin
1983 ces cellules étudient la faisabilité des projets elligibles (744 sur les 775 reçus) et
rédigent des fiches d’analyse objective synthétisants leurs observations quant au respect du
règlement, du programme et des règles urbanistiques. La fiche destinées au jury est blanche pour
les projets réguliers et bleue pour les projets où des irrégularités ont été repérées. Le jury
utilise les fiches lors des délibérations et des votes grâce à l'assistance des membres de la
commission technique qui les commentent mais ne disposent pas du droit de vote.
Le jury se réunit du 26 juin au 2 juillet 1983 dans le hall de la Gare désaffectée de la
Bastille. Il compte vingt membres titulaires et trois suppléants parmi lesquels plusieurs
personnalités comme Pierre Boulez, Maurice Fleuret, Jean Nouvel et Alain Sarfati. Durant les
trois premières journées, les jurés ont examinés tous les projets par petits groupes. Un vote
quotidien, tous les soirs, a permis de faire une première sélection. Tous les projets qui
avaient obtenu au moins quatre voix sur vingt ont été retenus, c'est-à-dire cinquante-quatre. À
partir du quatrième jour, certaines demandes ont été repêchées et de nouveau examinées. Le
nombre total a ainsi été porté à soixante-cinq projets retenus et le jury a procédé à un débat
contradictoire et approfondi à leur propos aboutissant à la sélection de six lauréats, onze
primés et vingt-cinq mentionnés. La décision finale revient au Président de la République et se
porte sur le projet n° 222 proposé par le canadien Carlos Ott.
Outre les propositions architecturales et urbanistiques, l'intérêt de ces plans réside
notamment dans la grande diversité des procédés photo-reprographiques en usage au début des
années 1980 et depuis désaffectés voire disparus. L’ampleur internationale du concours, plus de
cinquante-quatre pays représentés, a occasionné, de ce fait, un échantillonnage significatif des
procédés alors en usage.
En annexe de l’instrument de recherche, une copie de la liste de concordance entre les agences
d’architecture concurrentes et leur immatriculation (original conservé dans l’article
19920273/5).
Consulter les documents annexes ci-joint
Cote :
19920275/1-19920275/55
Publication :
Archives nationales
1992
Informations sur le producteur :
Établissement public de l'Opéra de la
Bastille
Association pour l'étude et la réalisation du nouvel opéra Bastille (France ; 1982-1983)
Voir les notices des producteurs :
- Mission Opéra Bastille (MOB)
- Établissement public de l'Opéra Bastille (EPOB)
Conditions d'accès :
Reproduction selon le règlement en vigueur aux Archives nationales (France)
Conditions d'utilisation :
Librement communicable sous réserve des restrictions imposées par l'état matériel des
documents.
Langues :
FrançaisAnglais
Ressources complémentaires :
- 19920273. Archives de la Mission Opéra Bastille (M.O.B.), de l'organisation du concours d'architecture et de l'établissement public de l'Opéra Bastille (E.P.O.B.). 1964-1991.
- 19920275. Archives du concours d'architecture de l'Opéra Bastille : planches soumises au concours, procédés graphiques et photo-reprographiques. 1983.
- 19930021. Archives du suivi administratif et financier des fournisseurs, investissements, des marchés imputés sur les crédits de fonctionnement ainsi que les dossiers du personnel des agents de l’APERNOB, MOB, EPOB. 1984-1992.
- 19930128. Photographies des projets du concours et de la construction de l'Opéra Bastille. 1981-1991.
Références bibliographiques :
Bibliographie générale sur l'Opéra Bastille
Jean-Michel Guittard, Opéra Bastille : un opéra moderne et populaire ?, Clermont-Ferrand :
Presses universitaires Blaise Pascal, 2008 (préface de Gérard Mortier)
Frédérique Jourdaa, À l'Opéra aujourd'hui : de Garnier à Bastille, Paris : Hachette
littératures, 2004
Jean-Philippe Biojout et Pascal Fardet, Les insolites de l'Opéra-Bastille, Paris : Bleu nuit,
2000
Maryvonne de Saint Pulgent, Le syndrome de l'opéra, Paris : R. Laffont, 1991
Gérard Charlet, L'Opéra de la Bastille : genèse et réalisation, Paris : Electa "Moniteur",
1989 (illustré par les photographies de Felipe Ferré)
Danielle Laurent, L'Opéra prend la Bastille, Paris : Mairie de Paris, Direction des affaires
culturelles, 1984
Localisation physique :
Pierrefitte
Organisme responsable de l'accès intellectuel :
Archives nationales (France)
Identifiant de l'inventaire d'archives :
FRAN_IR_017994