Inventaire d'archives : Guerre de 1939-1945. Archives de la Fédération des amicales de réseaux Renseignements et Évasion de la France combattante

Titre :

Guerre de 1939-1945. Archives de la Fédération des amicales de réseaux Renseignements et Évasion de la France combattante (FARREFC)

Contenu :

LE CONTEXTE
Créée dès la fin de la Libération, à l'aube de l'année 1945, la Fédération des amicales de réseaux renseignement et évasion de la France combattante (FARREFC) qui s'appelle alors Fédération des amicales de réseaux de la France combattante (FARFC) est directement issue de la "France combattante" et de ses "forces" (FFC).
Cette famille de la Résistance est constituée des agents de réseaux, organisations qui étaient presque toujours liées, même de façon indirecte au Bureau central de renseignements et d'action des Français libres ayant rallié le général de Gaulle à Londres (BCRA). Parmi les missions qui leur étaient confiées par les états-majors, les plus courantes étaient le renseignement sur l'organisation et les installations de autorités d'occupation et l'évasion, celle, en particulier, des aviateurs alliés tombés sur le territoire français, ou encore le sabotage.
Dès le rétablissement de la souveraineté française sur la quasi totalité du territoire national, la dissolution des organisations clandestines formées pendant l'Occupation est programmée et s'accompagne de droits attribués à leurs anciens membres. La direction générale des études et recherches (DGER) est chargée, à partir d'octobre 1944, de suivre le processus d'extinction des réseaux du BCRA : elle crée à cet effet la France combattante qui centralise les renseignements émanant des réseaux par le biais des échelons liquidateurs et la commission des chefs de réseaux.
Ce processus dit de "liquidation des réseaux" se traduit par la reconnaissance des services rendus pendant la période de guerre, sous la forme de droits à pension et d'attributions de titres (combattant volontaire, interné résistant etc.) et décorations (médaille de la résistance, légion d'honneur etc.)
La légitimation des agents revient aux ex-chefs de réseaux qui dressent alors des listes d'anciens membres et, en fonction d'une nomenclature qui distingue trois catégories de participations, définissent le rôle de chacun d'entre eux au sein de la Résistance. Ces catégories, désignées par les sigles P0, P1 et P2, sont basées sur une hiérarchie allant de l'action ponctuelle à la prise de responsabilité pendant la période des hostilités. Les instances officielles chargées de faire valoir les droits des personnes concernées et d'établir les certificats et cartes afférents sont le ministère des Anciens combattants et celui de la Défense.
LA FARREFC
C'est donc dans cette période d'immédiat après-guerre, caractérisée par la proximité du souvenir des combats et le désir de reconnaissance de l'action des forces de la Résistance que naît la FARREFC, au mois de janvier 1945. Association régie par le statut de la loi de 1901, elle est structurée autour d'une fédération nationale dotée, comme toutes les associations de ce genre, d'un bureau lui-même composé d'un président, d'un vice-président, d'un trésorier et de membres qui en assurent la direction.
Elle réunit les amicales des réseaux adhérant à la FARREFC, les sections départementales de l'association, présentes sur l'ensemble des départements et des adhérents à titre individuel, généralement désignés par le terme d'"isolés" lorsque le réseau duquel ils relevaient n'a pas créé d'amicale. La Fédération fait par ailleurs elle-même partie de la Confédération de la France combattante qui voit le jour en 1947 et réunit, en sus de la FARREFC, la Fédération nationale Libre Résistance et l'Association amicale d'entr'aide des anciens officiers chargés de missions Action. Le but est alors pour ces trois organisations de mettre en place un service et des établissements d'aide médico-sociale communs.
Dans tous les cas, l'adhésion est subordonnée à la preuve d'appartenance aux FFC, point commun à l'ensemble des membres. Ils sont ainsi 18 000 adhérents à l'origine et 600 environ au terme de son existence.
Le but fixé à l'association, qui, dans le climat de lutte pour le pouvoir légitime qui marque la fin de la Libération, se veut "apolitique", est d'abord de "cultiver les liens d'amitié noués entre les agents des réseaux reconnus par la France combattante au cours d'une lutte commune contre l'ennemi en territoire occupé" (titre I des statuts).
Ses activités s'organisent autour de quatre pôles qui restent assez semblables au cours de son existence. Il s'agit d'abord de perpétuer et d'honorer le souvenir de l'action de la résistance et celui de ceux morts au combat, de constituer ensuite un groupe social assez influent pour que sa particularité soit reconnue par les pouvoirs publics et en obtenir des compensations matérielles et honorifiques, de fournir une assistance sociale et médicale aux cotisants, enfin de développer des formes de sociabilité entre personnes au parcours similaire par le biais de l'organisation de réunions, de voyages, de diffusion d'un bulletin intitulé dont la parution fut assurée de 1945 à 1999.L'agent de liaison
Reste que si la nature des activités a peu varié au cours de l'existence de la Fédération, il n'en est pas de même de leur intensité. L'assistance sociale, sous la forme spécifique d'aide aux déportés et prisonniers rapatriés en particulier était prégnante au moment de sa création, elle a ensuite fort décru de même que la défense des titres de reconnaissance, acquise depuis longtemps.
En revanche, le souvenir de la Seconde Guerre mondiale et les enjeux de mémoire qui lui sont liés ont requis plus d'attention dès lors que les acteurs et les contemporains de la période disparaissaient tandis que des générations n'ayant pas vécu cette période la découvraient. La participation aux commémorations, à la perpétuation de la mémoire des faits et aux débats publics autour de l'attitude du gouvernement et de la population française sous Vichy est alors devenue plus active.
La sociabilité quant à elle est restée assez vivace, quoique ses manifestations aient eu tendance à décroître du fait de l'âge grandissant des adhérents et du décès d'un grand nombre d'entre eux.
LES ARCHIVES
C'est d'ailleurs cet appauvrissement relatif lié à la disparition progressive des anciens FFC et au désir de ne pas ouvrir l'association à des sympathisants de générations nouvelles qui explique la décision de dissolution prise en 1998 et concrétisée en décembre 1999. Dans le même temps, la Fédération, fidèle au souci de laisser des traces de l'engagement de ses membres, réalisait, dès 1999, le projet de don de ses archives aux Archives nationales.
Ces documents qui représentent une vingtaine de mètres linéaires et rendent compte de l'existence de la FARREFC dans sa continuité, de 1945 à 2000, peuvent schématiquement être découpés en trois grands ensembles.
Une majorité de pièces relève de l'adhésion et du règlement des cotisations. Outre les fichiers des adhérents, cette partie comprend beaucoup de correspondance, qu'elle émane des amicales, des sections départementales de la Fédération ou des particuliers. Au-delà de l'aspect administratif, ces dossiers sont souvent composés de copies de pièces originales attestant de l'appartenance de l'intéressé à un réseau pendant la guerre. Ils sont parfois accompagnés de récits spontanés qui ont été systématiquement repérés dès lors qu'ils étaient conséquents.
Les documents témoignant du fonctionnement interne de l'association forment logiquement une masse de première importance, essentiellement alimentée par les conseils d'administration, la préparation et les comptes rendus des congrès et des assemblés générales. Remarquablement complète, de la genèse à la dissolution, cette série rend compte non seulement de l'organisation, du fonctionnement et du processus de décision internes de la FARREFC mais aussi de la constitution de son identité issue des positions défendues en son nom au cours des polémiques liées à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ou des appréciations portées sur l'actualité.
Les archives produites par les activités extérieures à la FARREFC constituent le troisième pan notable. Directement identifiables sous cet intitulé lorsqu'il s'agit d'aide médico-sociale ou de commémorations, elles se trouvent également disséminées dans les dossiers de correspondance, le courrier lui-même étant le témoin de cette activité. Particulièrement intéressantes pour la période fondatrice de liquidation des réseaux, moment d'activité intense, elles reflètent ensuite la défense de la mémoire des résistants et de la France combattante menée dans le cadre des débats autour de la Seconde Guerre mondiale qui agitent la société des années 1980 à 2000 (procès pour crimes contre l'humanité, devoir de repentance, essor des révisionnistes etc.) Ces papiers permettent de prendre la mesure de la vivacité des souvenirs et de la proximité affective des événements, y compris pour ceux qui ne les ont pas directement vécus. L'histoire de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale devrait y trouver des éléments d'enquête et d'interrogations.
Désormais classées, les archives de la Fédération des amicales de réseaux renseignement et évasion de la France combattante ont été intégrées dans la série 72AJ des Archives nationales, sous les cotes 2334 à 2432. Ce fonds accueillait initialement les documents réunis par la Commission d'histoire de l'occupation et de libération de la France (CHOLF) et le Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale respectivement créés en 1944 et 1951 et chargés de réunir papiers et témoignages. La série 72AJ continue de s'enrichir de fonds confiés par des particuliers ou leur famille (Pierre Brossolette, Claude Bouchinet-Serreulles, Jean Bichelonne, Jacques Decour etc.) des associations ou des organisations dont l'existence fut directement liée à la lutte contre l'occupant lors de la Seconde Guerre mondiale en France (réseau Résistance-Fer, réseau Marco, réseau Goëlette, amicale des déportés de Mauthausen etc.) C'est pourquoi les archives de la FARREFC, souvent administratives et répétitives en elles-mêmes, prennent néanmoins tout leur sens dans cet ensemble, auquel il faut ajouter la masse des archives des institutions officielles conservées par les Archives nationales (archives produites par les gouvernements de Philippe Pétain, archives de l'administration allemande en France, ministère de l'Intérieur, etc.) qu'elles complètent heureusement. Elles s'inscrivent également dans le programme de sauvetage des archives de la Seconde Guerre mondiale initié par les Archives nationales, la Fondation de la Résistance, la Fondation pour la mémoire de la déportation (FMD) et le ministère de la Défense et destiné à recueillir le patrimoine archivistique de cette période particulière.

Cote :

72AJ/ 2334-72AJ/2432

Publication :

Archives nationales
2005

Ressources complémentaires :

Sources complémentaires conservées aux Archives nationales et relatives aux réseaux de résistance
Il n'est pas ici question de faire un relevé exhaustif des archives susceptibles d'aider de manière générale à l'étude des mouvements de résistance en France, ce qui serait à la fois considérable comme objet d'étude et hors de propos par rapport à l'ampleur et à la portée du fonds de la FARREFC. Les sources citées seront donc celles conservées aux Archives nationales et qui paraissent compléter des pans de l'activité de cette fédération. Les autres séries d'archives susceptibles d'apporter des informations relatives aux réseaux de résistance en général, quel que soit le point de vue adopté, autorités d'occupation, autorités de Vichy, ministère de l'Intérieur, etc. seront simplement signalées. Elles sont décrites de manière détaillée, ainsi que les archives conservées dans les départements et dans d'autres institutions, dans qu'ont fait paraître les Archives nationales en 1994, sous la direction de Brigitte Blanc, Henry Rousso et Chantal de Tourtier-Bonazzi. Par ailleurs, les archives des sections départementales de la FARREFC ou les papiers personnels de certains de ses membres qui auraient pu faire l'objet d'un dépôt dans un centre d'archives départementales, ou dans une autre institution, n'ont pas été recensés. La Seconde Guerre mondiale : guide des sources conservées en France 1939-1945
Séries citées pour mémoire
Série F/1a. Ministère de l'Intérieur : administration générale
Commissariat à l'Intérieur de Londres et délégation à Londres du commissariat à l'intérieur d'Alger (1941-1944)
Commissariat à l'intérieur d'Alger (1943-1944)
Mission militaire de liaison administrative (1943-1944)
Série F/7. Ministère de l'Intérieur : police
Cabinet du secrétariat général à la police (1941-1944)
Série F/9. Affaires militaires
Ministère des prisonniers, déportés et réfugiés du Comité français de libération nationale
Série F/60. Secrétariat général du gouvernement et services du Premier ministre
Etat français (1941-1944)
Délégation générale du gouvernement français dans les territoires occupés (1940-1944)
France libre et GPRF (1941-1944)
Série 2AG. État français (1940-1944)
Série AG/3. De Gaulle avant 1959
AG/3(1). La France libre
AG/3(4). Le gouvernement provisoire de la République française 1944-1946
Se reporter à l'inventaire établi et présenté par Agnès Callu, conservateur du patrimoine, Archives du général de Gaulle 1940-1958 : La France libre, la France combattante, le Gouvernement provisoire de la République française
Série AJ/40. Archives des services allemands de la Seconde Guerre mondiale
Série AJ/41. Organismes issus de l'armistice
Séries faisant l'objet d'un recensement détaillé
AG/3(2). Bureau central de renseignements et d'action (BCRA)
AG/3(2)/19 à 167 : Section Renseignements
Réseau Brutus AG/3(2)/38 :
Réseau Estienne d'Orves AG/3(2)/39 :
Réseau Phalanx AG/3(2)/43 :
Réseau Cohors-Asturies AG/3(2)/44 :
Réseau Phratrie AG/3(2)/45 :
Réseau Marco-Polo AG/3(2)/47 :
Réseau Centurie-Navarre AG/3(2)/51 :
Réseaux Manipule et Turma-Vengeance AG/3(2)/52 :
Réseau Ajax AG/3(2)/53 :
Réseau Andromède-Nestlé AG/3(2)/54 :
Réseau Mithridate AG/3(2)/55 :
Réseaux Béarn et Eleuthère AG/3(2)/56 :
Réseaux Darius, Samson, Vélites-Thermopyles AG/3(2)/57 :
Réseaux Alliance AG/3(2)/58 :
Réseau F2 AG/3(2)/59 :
Courriers aux réseaux et aux agents ronéotypés pour diffusion décembre 1942-mars 1944 AG/3(2)/92 à 99 :
Télégrammes arrivée et départ échangés avec les réseaux (classement alphabétique par noms de réseaux) 1943-1944 AG/3(2)/101 à 112 :
informations portant notamment sur l'armement de la Résistance, sur les opérations aériennes de parachutage de matériel et sur les attentats et sabotages AG/3(2)/168 à 241 Section Action militaire :
 : passage par l'Espagne, aide aux aviateurs alliés AG/3(2)/311 Section Evasions
documents relatifs à divers mouvements de résistance AG/3(2)/376 à 383 : Section non militaire :
généralités sur l'implantation et la propagande de la Résistance en France AG/3(2)/388 à 397 : Section non militaire :
organisation centrale de la Résistance AG/3(2)/409 et 410 : Section non militaire :
généralités sur les maquis et missions envoyées au maquis 3 AG 456 à 460 : Organisation du débarquement de la Libération :
3 AG 600 à 605 : Fichiers d'agents et de missions
Série 72AJ. Archives du Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale
Témoignages et documents divers recueillis par le Comité sur l'action des mouvements et réseaux
Réseaux (Association amicale d'entraide des anciens officiers chargés de missions-action), , 72AJ/35 :ActionAgirAJ-AJ, Ajax, Akak, Alliance, Andalousie, Andromède
Réseaux (Armée volontaire ou Armée des volontaires) 72AJ/36 :AVBrandy
Réseau 72AJ/36 et 2209 :Brutus
Réseau 72AJ/44 :Cohors-Asturies
Réseau 72AJ/45 :Comète
Réseau le réseau 72AJ/49 :Cotre etCoty
Réseaux , , (dit Nemrod) et 72AJ/51 :Delbo PhénixÉleuthèreEstienne d'Orves (d')Famille Martin
Réseau 72AJ/57 :Gallia
Réseaux , et 72AJ/58 :Hi-HiHunterIsolés
Réseau 72AJ/59 :Musée de l'Homme
Réseaux 72AJ/63 :Manipule, Marathon, Marco-Polo, Mithridate, Mousquetaire
Réseau 72AJ/66 :Johnny
Réseau 72AJ/71 :Phalanx
Archives du réseau 72AJ/74 et 2280-2297 :Résistance-Fer
Réseaux 72AJ/80 :Ronsard, Sabot, Saint-Jacques, Shelbrun, Stuart, Tartane Massena
Réseaux et 72AJ/81 :Vélites-ThermopylesZéro-France
Réseau 72AJ/83 :Robert Guy OSS
Archives du réseau et papiers Paule Letty-Mouroux, secrétaire générale de la FARREFC et secrétaire générale de l'amicale de F2 72AJ/543 et 544, 2211 à 2213 : F2
Papiers Georges Tournon (réseau ) 72 AJ 2053 à 2055 :Jade Fitzroy
 : Affaires examinées par les anciens chefs de réseaux des Forces françaises combattantes 72AJ/2057 et 2058
 : Archives de l'amicale du réseau 72AJ/2203 à 2205Marco
 : Papiers Jean Gemälhing, chef du réseau 72AJ/2178 à 2199Kasanga
Papiers Paule Letty-Mouroux, secrétaire générale de la FARREFC 72AJ/2211 à 2214 :
Réseau 72AJ/2214 :Base Espagne
Archives du réseau 72AJ/2314 :Goélette

Localisation physique :

Pierrefitte-sur-Seine

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_027957

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