Enseignant, journaliste, responsable communiste, puis dirigeant du Parti socialiste unifié (PSU), Victor Leduc, de son vrai nom Valdemar Nechtschein, est né à Berlin en 1911 ; il est mort à Paris en 1993.

Victor Leduc rejoint les rangs du Parti communiste en février 1934 ; il anime notamment les Amis de l’URSS à Neufchâteau puis à Saint-Dié dans les Vosges où il est professeur de philosophie. Pendant la guerre, il rentre dans la Résistance et y rencontre notamment Jean-Pierre Vernant et Lucie Aubrac ; après s’être occupée à plein temps de l’action clandestine à Toulouse, avoir été arrêté et s’être évadé, il continue son activité à Paris où il devient responsable de l’action ouvrière du MLN (Mouvement de libération nationale), qui édite le journal clandestin Action dont à la Libération il devient le directeur, jusqu’en octobre 1949 (la direction du PCF décidant de le remplacer). Il prend alors la responsabilité de la revue internationale du Mouvement de la paix et travaille comme permanent à la section idéologique et à la commission des intellectuels du parti ; il écrit aussi dans différentes revues communistes comme les Cahiers du Communisme, Démocratie nouvelle ou la Nouvelle critique, ainsi parfois que dans la rubrique « Doctrine et Histoire » de l’Humanité.

A la suite de la circulation du rapport Kroutchev (1956), il passe dans l’opposition ouverte. Il est alors écarté de ses diverses responsabilités. Il organise la protestation après les événements de Pologne et de Hongrie en 1956, et, la même année, participe au comité des intellectuels contre la guerre d’Algérie. Il crée aussi un journal clandestin, l’Etincelle. En mai 1968, Victor Leduc fait partie des trente intellectuels communistes qui adressent au Bureau politique du PCF une protestation contre la politique du parti à l’égard des étudiants. Sa signature d’un texte public demandant l’ouverture d’un débat après les exclusions de Roger Garaudy et Charles Tillon provoque son exclusion du Parti communiste en octobre 1970.

Dès l’année suivante, en 1971, il est l’un des fondateurs des Centres d’initiative communiste (CIC) et anime le CLAS, Comité de liaison pour l’autogestion, dont il rédige les « 14 thèses pour l’autogestion ». Il rejoint le PSU avec les CIC en 1973 et devient membre de la Direction politique nationale, puis du Secrétariat national du parti. En 1981, hostile à la participation du PSU au gouvernement de gauche, et devient plus tard, au début des années 1990, président d’honneur de l’Alternative pour la démocratie et le socialisme (ADS). A la même époque, il est aussi des signataires du manifeste « Refondations ».

Parallèlement à son activité directement politique, Victor Leduc est aussi le créateur, en 1966, dans le cadre de l’Union rationaliste, avec des intellectuels pour la plupart membres ou anciens membres du PCF, de la revue Raison présente.

Il est l’auteur du livre Aliénation ou autogestion. Le dilemme de notre temps (La Brèche, 1989 ; ouvrage consultable à la contemporaine, cote O 204675).

La contemporaine