Ensemble d'archives orales et sonores concernant la Résistance dans la région de Vabre.

Nous sommes en présence de trois collectes différentes :

- dans le cadre du 40e anniversaire de l'attaque du maquis de Laroque, André Maynadier, prêtre et enseignant à l'école Saint-Louis de Prat Long, passionné d'histoire locale, mène une campagne de collectes de 1983 à 1984 afin de retracer l'histoire de l'attaque d'août 1944 ; il choisit un angle populaire en enregistrant des civils.

- Marc Schoenenberger, alias Colibri, Alsacien ayant appartenu au maquis et installé à Vabre, mène, quant à lui, effectue une autre série d'enregistrements afin de préserver la mémoire des maquis et de la Résistance à Vabre. Ces entretiens sont parfois menés en collaboration avec l'historienne Valérie Ermosila, qui a notamment travaillé sur la question de la Résistance juive, et ils ont, entre autres choses, servi à l'élaboration du livre Le maquis de Vabre, publié par l'Amicale du maquis de Vabre.

- enfin, certains enregistrements ont été réalisés par des membres de l'Amicale du maquis de Vabre et en son nom.

S'ajoutent à ces témoignages quelques archives sonores de l'Amicale.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les maquis de Vabre sont une organisation de Résistance à l'est du Tarn, qui s'est progressivement constituée sous l'impulsion de personnalités locales. Elle fut officiellement reconnue en décembre 1943, rattachée à l'Armée secrète (AS), sous le nom de maquis Pol Roux, du nom clandestin de son principal organisateur, Guy de Rouville. Environ 450 maquisards sont inscrits, organisés, entraînés et armés en vue du débarquement allié.

Au printemps 1943 les maquis vabrais vont passer dans le cadre structuré de la Résistance Intérieure. Dans le cadre des Mouvements unis pour la Résistance (MUR), les maquis de Vabre deviennent le Corps franc de la libération n°10, avant de rejoindre les Forces françaises de l'intérieur (FFI).

L'organisation est structurée en 3 compagnies, dont la compagnie Marc Haguenau, majoritairement composée de maquisards juifs réfugiés dans le Tarn. Les Éclaireurs israëlites de France, créés par Robert Gamzon, rejoignent les Éclaireurs unionistes (protestants) pour former ces maquis montagnards qui, sous la bannière FFI, participent à la libération de Castres (4500 prisonniers allemands), puis rejoindront la 1re armée française, du maréchal de Lattre. À Bourion, sur les hauteurs de Vabre, ils hébergent et protègent le poste de commandement du Délégué militaire régional (DMR) de la région 4 (Toulouse), Bernard Schlumberger alias Droite.

Plus à l'Est, sur un petit plateau, se trouve le terrain de parachutage, Virgule, homologué en juin 1944 et qui succèdera au terrain Chénier (dans le Lot), compromis par des mois d'usage. Ce sera néanmoins Virgule qui sera attaqué par les Allemands le 8 août 1944, occasionnant la perte de 7 maquisards. La British Broadcasting Corporation (BBC) annoncera les parachutages sur Virgule, effectués par la Royal Air Force en provenance de Blida (Algérie), par la phrase code "De la chouette au merle blanc, le chargeur n'a que 20 balles".

Des armes, du ravitaillement, de l'argent, un commando américain de 15 hommes (section OSS-PAT), un major anglais du Special Operations Executive (SOE) seront parachutés sur Virgule pendant ses quelques mois d'activité.