Inventaire d'archives : Justice ; Hautes Cours de Bourges et de Versailles. Deux grands procès politiques de la Seconde République (1848-1849)

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Les papiers des Hautes Cours sont en principe conservés dans la série W (juridictions extraordinaires). Cependant on trouve les archives des tribunaux exceptionnels qui ont fonctionné au cours de la période révolutionnaire dans la série C qui conserve le fonds des Assemblées politiques. En effet, «la série C comprend un certain nombre de documents annexes se rattachant généralement à des affaires sur lesquelles les Assemblées avaient eu à statuer à diverses époques; ces documents qui forment des intercalations, ou pour mieux dire autant de petites séries distinctes, méritent, à raison de leur importance une mention spéciale » [A noter :Alexandre Tuetey, Les papiers des Assemblées de la Révolution aux Archives nationales. Inventaire de la série C (Constituante, Législative, Convention). Paris, 1908.] Dans son énumération, Alexandre Tuetey cite « ... des procédures et correspondances de la Haute Cour nationale siégeant à Orléans de novembre 1791 à août 1792 (C 168 à 172, no 414 à 423) ..., divers papiers provenant du Tribunal criminel extraordinaire créé par décret du 17 août 1792, et concernant spécialement l'affaire Collenot d'Angremont, chef du Bureau militaire de l'Hôtel de Ville, l'affaire Farmain de Rozoy, rédacteur de la Gazette de Paris, les affaires Arnaud de Laporte, de Cazotte, de Luce de Montmorin, de Bachmann, etc.; les papiers en question saisis chez les inculpés et conservés à titre de pièces à conviction pour leurs procès (C 190 à 217, no 160' à 160115) ». Mais la présence de ces papiers dans la série C ne doit pas faire oublier les fonds conservés également dans la série W pour cette même période révolutionnaire [A noter : voir : État général des fonds, tome II, p. 447-448.], ainsi que les articles de la sous-série BB3 relatifs au fonctionnement des Hautes Cours d'Orléans et de Vendôme.
Pour la période 1815-1848, c'est dans la série CC qu'il faut chercher les pièces des procès instruits par la Cour des pairs. En effet, celle-ci était composée par les pairs siégeant en cour de justice, et les archives des procès sont naturellement restées dans le fonds de la Chambre haute.
Quant aux liasses des Hautes Cours de Bourges et de Versailles versées en 1975 par la cour d'appel de Paris, elles ont naturellement pris place dans la série W, après les papiers des Commissions militaires et des Hautes Cours de justice de l'époque du Directoire.
On peut noter avec regret que les archives de l'institution éphémère des Hautes Cours sous la Seconde République n'ont pas bénéficié du classement soigné que l'archiviste de la Chambre des pairs, Cauchy, avait réservé aux dossiers des inculpés jugés par la Cour des pairs. Les dossiers des inculpés des Hautes Cours de Bourges et de Versailles ont été scindés pour l'instruction des procès, des pièces ont été extraites, les numéros du parquet ne figurent pas toujours sur les chemises des dossiers, et, à en juger par les inventaires anciens, des dossiers ont disparu. Le versement de 1975 a été classé par Catherine Bertho-Lavenir au cours du stage qu'elle a effectué en 1976 aux Archives nationales, mais les déclassements initiaux, les extractions de partie de dossiers, la constitution de chemises factices ne pouvaient être entièrement corrigés. Seul l'inventaire détaillé des articles W 568 à 586 pourra permettre aux chercheurs d'exploiter le fonds.
L'intérêt des dossiers des inculpés des journées de mai 1848 et de juin 1849 reste de même nature que celui des dossiers conservés dans la série CC pour la période précédente : présence de nombreuses pièces saisies (correspondance, affiches, tracts, journaux, archives d'associations), rapports de police, présence de documents qui ne figurent pas dans les publications officielles de l'époque. Les noms des accusés apparaissent très souvent dans les deux séries CC et W : les Républicains des années 1830-1848 inculpés pour participation aux émeutes ouvrières de la Monarchie de Juillet ou impliqués dans les tentatives de régicide (affaire Darmès, notamment), se retrouvent au premier rang lors des journées insurrectionnelles de la Seconde République.
L'ensemble des inventaires des fonds de la Cour des pairs et des Hautes Cours de Bourges et de Versailles constitue une source essentielle pour la connaissance de l'histoire du mouvement républicain et du courant socialiste du deuxième quart du XIXe siècle. Faisant suite immédiatement, l'ouvrage en cours de publication : La Troisième République et la mémoire du coup d'État de Louis-Napoléon. La loi de réparation nationale du 30 juillet 1881 en faveur des victimes du 2 décembre 1851 et de la loi de sûreté générale du 27 février 1858, par Denise Devos, complétera les inventaires des sources archivistiques des insurrections ouvrières pour cette période.
La Haute Cour était composée de cinq magistrats élus par la Cour de cassation et de trente-six jurés tirés au sort sur une liste formée de conseillers généraux non représentants du peuple et désignés eux-mêmes par le sort dans chaque département [A noter : Voir W 568.]. Les juges étaient désignés chaque année dans les quinze premiers jours du mois de novembre par la Cour de cassation qui nommait parmi ses membres les cinq juges de la Haute Cour et deux suppléants. Les magistrats qui remplissaient les fonctions du ministère public étaient désignés par le président de la République et, en cas d'accusation de ce dernier, par le président de l'Assemblée nationale. Les jurés étaient au nombre de trente-six, plus quatre suppléants; dans la pratique, il semble cependant que l'on ait essayé d'écarter les jurés désignés par le sort mais jugés d'opinion politique « trop avancée ». Les décisions du jury devaient être prises à la majorité des deux tiers des voix.
Les Hautes Cours de Bourges et de Versailles ont eu à juger les inculpés de deux « journées » révolutionnaires, les journées des 15 mai 1848 et 13 juin 1849. Donc, le problème de la constitution de la Haute Cour fut posé après la journée du 15 mai. avant même le vote de la Constitution en novembre 1848.
La journée du 15 mai 1848.
« Le 15 mai 1848 est la quatrième et avant-dernière des « Journées » qui jalonnent la brève histoire de la Révolution de Février : 24 février, 17 mars, 16 avril, 15 mai, 23 juin[A noter : Henri Guillemin, La première résurrection de la République : 24 février 1848. Paris, 1967 (Collection «Trente journées qui ont fait la France »).] » Les événements qui ont amené l'invasion de l'Assemblée nationale sont connus et ont fait l'objet d'études auxquelles il convient de se reporter. Rappelons brièvement qu'après la manifestation manquée du 16 avril pour obtenir le report des élections, l'Assemblée constituante, qui compte désormais deux cent cinquante députés royalistes, se réunit le 4 mai et procède à l'élection d'une Commission exécutive, composée d'Arago, Garnier-Pagès, Marie, Lamartine et Ledru-Rollin, dont les socialistes sont exclus. À ce moment, la vie politique à Paris est intense et se manifeste par la parution de très nombreux journaux et l'existence de non moins nombreux clubs. L'organisation des Ateliers nationaux a été confiée à Marie dont les idées politiques sont très éloignées de celles du socialiste Louis Blanc. Les Clubs parisiens, défiants à l'égard de la Constituante et des mesures qu'elle commençait à prendre, et soucieux de venger l'échec de la manifestation du 16 avril, appellent à une manifestation en faveur de la Pologne, prévue pour le 15 mai : cent cinquante mille hommes environ, ouvriers des Clubs et de la Commission du Luxembourg marchent donc, le 15 mai, de la Bastille au Palais-Bourbon et, trouvant celui-ci peu ou mal défendu, l'envahissent aux cris de « Vive la Pologne ». Dans la plus grande confusion, Raspail, Barbès et Blanqui prennent tour à tour la parole à la tribune de l'Assemblée, en faveur de la Pologne d'abord, puis évoquent des mesures de caractère socialiste, comme un impôt sur la fortune. Enfin, Huber monte à la tribune et proclame l'Assemblée dissoute. Un gouvernement provisoire est constitué, que Barbès et Blanqui vont ensuite, selon un processus désormais classique, proclamer à l'Hôtel de Ville.
Mais la Commission exécutive s'étant ressaisie, fait battre le rappel de la Garde nationale des quartiers bourgeois qui, avec le concours de la Garde mobile, dégage l'Assemblée puis l'Hôtel de Ville. Il est fort possible que la manifestation ait été victime d'une provocation policière, à en juger par la facilité avec laquelle les manifestants ont pu pénétrer dans l'enceinte du Palais-Bourbon. C'est la thèse défendue par Henri Guillemin qui a eu recours essentiellement à des sources imprimées, rapports de la Commission d'enquête, pièces imprimées du procès, mémoires des hommes politiques du temps. Les pièces du dossier Huber conservé dans le fonds des Hautes Cours confirment cette hypothèse. La déposition de Monier [A noter : Conservée sous la cote W 573 dossier 10 Huber.], qui avait été secrétaire général de la préfecture de police, devant la Haute Cour, ne laisse aucun doute même si, dans un premier temps, Caussidière, réfugié à Londres, lui avait demandé de renoncer à déposer :
« Déposé à l'audience du onze octobre
1849 par le témoin Monnier.
Londres, le 28 février.
Mon cher Monier,
Avant mon départ pour Londres, tu me parlas de lettres de Hubert adressées dans le temps au préfet de police.
Ces lettres ne sont pas reniées par Hubert qui les auroit écrites sous l'inspiration d'un long régime cellulaire afin de pouvoir profiter de sa transfération pour s'évader, dans le cas où le préfet eut voulu prendre sa demande en considération; il auroit ensuite indiqué par la voie des journaux le moyen qu'il avoit employé pour se soustraire à une détention qui devait être perpétuelle.
On vient me dire que tu avois l'intention de te servir de ces lettres pour prouver que j'étais étranger à toute connivence dans l'affaire du 15 mai. Outre que je blâme et désapprouve complète-ment ce moyen qui établirait un conflit entre moi et un patriote qui a souffert de la prison pendant près de quatorze ans, je renierais toute démarche qui auroit pour but de me justifier auprès d'une cour dont je n'accepte pas la compétence...
Tu voudras bien faire cesser toutes les insinuations malveillantes qui péseraient sur Hubert si tu persistais à l'accuser, l'explication qu'il donne de sa conduite me semble très plausible, et si le moyen qu'il a employé dans le temps pour chercher à se soustraire, a un côté fâcheux, il faut en faire la part à cette réclusion isolée qui frappe souvent d'hallucination les cerveaux les mieux organisés... »
Cependant, Monier n'en fit rien et déposa devant la Haute Cour une lettre de l'ex-directeur de la prison du fort de l'Est, Piegaz, qui met en cause d'une façon irréfutable, Huber :
« Déposé à l'audience du onze octobre 1849 par le témoin Monnier. Gauthier, greffier.
Au moment où l'accusé Huber va comparaître devant la Haute Cour de justice, le soussigné
croit devoir porter à la connaissance de M. le Procureur général les faits suivants :
Quelques jours après le 15 mai, M. Monier qui remplissait alors les fonctions de secrétaire général à la Préfecture de police, rapporta des archives un dossier portant en suscription le nom d'Huber. Il le lut, et comme il voulait, pour la bonne règle, que ce dossier ne restât pas longtemps hors du lieu du dépôt, il me chargea de le copier aussitôt, manquant lui-même de temps pour cela. Je m'acquittai immédiatement de ce travail; je copiai textuellement les deux lettres d'Huber. Quant à son rapport sur l'affaire Grouvelle, je n'en fis, vue son étendue, qu'un résumé court mais précis, et le dossier fut aussitot reporté aux Archives. De deux copies que je fis, je donnai l'une à M. Monier et la seconde resta entre mes mains.
Malgré la gravité de cette découverte qui semblait établir une identité incontestable entre le signataire du rapport et l'auteur principal du 15 mai, le silence fut gardé. M. Trouvé-Chauvel, qui venait de succéder à M. Caussidière, fut le seul, si j'en crois mes souvenirs, à qui M. Monier me dit en avoir donné connaissance. Et l'on eut tort de tenir ce secret dans les archives. En face d'un fait historique aussi considérable que la dissolution de l'Assemblée nationale, la réserve devenait une faute. Cet avis, émis par moi, ne prévalut pas, et je dus me résigner à ajourner la divulgation de ce document.
Longtemps après, au mois de février suivant, je crois, assistant à une réunion d'amis, je me trouvai assis à table à côté de M. Laurent de l'Ardèche que je ne connaissais point auparavant et qui me dit être l'oncle de Raspail. Je lui confiai alors la découverte faite aux archives. Il me pria de lui en remettre une note pour être communiquée à son parent. Je la lui portai deux jours après; elle était, quant au fonds, absolument conforme à celle dont il a été donné lecture à la Haute Cour de Bourges. Je confiai cette note à M. Laurent, à la condition expresse qu'elle ne serait communiquée à aucun journal, qu'elle ne deviendrait pas une cause de scandale et ne servirait aux accusés qu'au jour du jugement. La condition apportée à la remise de cette note a été totalement remplie.
Huber a, depuis le procès des accusés de Mai, fait insérer plusieurs lettres dans les journaux. Il nie qu'il ait jamais eu des relations quelconques avec M. Delessert. Je dois faire connaître le fait suivant qui pourra faire apprécier la valeur de ses dénégations.
Quelque temps avant le procès de Bourges et postérieurement à la communication faite par moi à M. Laurent de l'Ardèche, M. Monier me fit lire une lettre qui venait de lui être adressée par
M. Caussidière. Il avait appris que M. Monier devait être appelé devant la Haute Cour et qu'il y donnerait connaissance du dossier dont il est ici question. Or, Huber venait, ajoutait-il, de lui donner à Londres des explications sur le fait qu'il croyait lui être imputé. Huber lui aurait avoué que, vaincu par l'affaissement moral produit par sa captivité, il avait en effet écrit, en 1838, à
M. Delessert et lui avait demandé un entretien; que c'était dans le but de se ménager une évasion pendant sa translation d'une prison à l'autre, mais que jamais il n'avait fait aucune révélation. Les explications d'Huber avaient paru suffisantes à M. Caussidière; aussi priait-il M. Monier de ne rien divulguer du dossier trouvé aux Archives, afin que le parti républicain, déjà frappé par des précé-dens de cette nature, ne reçut pas un coup de plus. M. Monier voulant éclairer l'ex-préfet de police, lui fit passer alors une copie du document précité, et M. Caussidière répondit qu'il était maintenant parfaitement édifié.
Je n'ai aucun fait à ajouter à ma déclaration. Je ne connais point Huber, non plus que les accusés qui comparaissaient devant la Haute Cour de Bourges. Mon intervention dans cette affaire était donc et est encore aujourd'hui complètement impartiale. Y a-t-il identité entre Huber, le délateur de 1838 et celui qui a prononcé la dissolution de l'Assemblée nationale ? C'est un point que la justice peut facilement éclaircir en ordonnant la production du dossier, et en soumettant, en cas de dénégation, l'écriture à des experts...
Piegaz, ex-directeur de la prison du Fort de l'Est
à Saint-Denis, demeurant à Lyon
Daté du 6 octobre 1849 ».
À la suite de la lettre de Piegaz, on trouve la copie du dossier Huber à la préfecture de police : deux lettres, l'une non datée, l'autre datée du 10 août 1838, adressées au préfet de police et un résumé succinct du rapport annoncé dans la seconde lettre, qui révèle les manoeuvres et la trahison de Huber.
Comme dans tous les procès jugés par les Hautes Cours, des pièces relatives aux antécédents des accusés, des dossiers de procès antérieurs ont été joints; ainsi, dans le cas d'Huber, son dossier comporte des documents relatifs au complot fomenté à Londres en 1837 avec Laure Grouvelle [ A noter : Pour le complot Huber et autres contre le Roi, voir aussi : BB 18 1371 d. 6016; sur la participation de Huber au coup de force contre l'Assemblée le 15 mai 1848, voir : BB 21 549, dossier S. 3322; enfin sur son jugement en Haute Cour, voir : BB 30 333, dossier 2. On peut encore signaler des renseignements sur Huber (en 1855) sous la cote BB 30 416 P 1303.], et son recours en grâce formé en 1839. De même, dans le dossier Blanqui [A noter : W 573, dossier Blanqui.], figure l'instruction de la journée du 16 avril 1848.
Sans doute, la journée du 15 mai, qui constituait une atteinte à la légalité républicaine, a-t-elle discrédité la Montagne. Louis Blanc lui-même, dans les jours suivants, a eu grand-peine à se disculper [A noter : W 572 dossier 5], et tous les dirigeants du mouvement et des Clubs ont été arrêtés. Il s'agissait pour les Républicains modérés et la droite de donner à leur procès le plus d'éclat possible et d'accréditer la thèse d'un complot [A noter : W 568].
Le renvoi en Haute Cour fut tout de suite envisagé. La première instruction d'abord assurée, comme précédemment sous la Monarchie de Juillet, par le tribunal de première instance de la Seine, aboutit à des non-lieux pour la plupart des manifestants arrêtés à l'Hôtel de Ville [A noter : W 571], tandis que l'instruction se poursuivait pour les « meneurs » [A noter : W 572]: Louis Blanc, Sobrier, Seigneuret, Houneau, Huber, Raspail, Cour-tais, Blanqui et Borme, ainsi que Caussidière, Degré, Flotte et Villain pour lesquels on ne possède plus que des bribes de dossiers. Mais, précisément, le rôle de Villain, ami du ministre de l'Intérieur, Recuit, est sujet à caution; Caussidière était encore préfet de police, poste dont il devait démissionner le 17 mai, et Degré fut acquitté par la Haute Cour de Bourges. Caussidière, en fuite, fut condamné par la Haute Cour à la déportation et Flotte à cinq ans de détention.
Le 22 janvier 1849 fut votée la loi qui renvoyait devant la Haute Cour de justice de Bourges, mise sur pied par la Constitution adoptée entre temps, le 4 novembre 1848, les auteurs et complices de l'attentat du 15 mai 1848. Le 23 février 1849, une ordonnance du président de la Haute Cour fixait l'ouverture des débats au 7 mars 1849 à Bourges. Mais, dès le mois de janvier 1849, les opérations de tirage au sort des jurés avaient commencé [A noter : W 568]. La Haute Cour siégea du 7 mars au 3 avril 1849, et à l'issue de vingt-cinq séances, prononça sept condamnations à la déportation ou à la détention.
Les papiers provenant de la Haute Cour de Bourges n'ont pas reçu un classement très satisfaisant. On peut distinguer ce qui concerne la première instruction devant le tribunal de première instance de la Seine (documents généraux, dossiers personnels, interrogatoires devant le tribunal de première instance), puis des dossiers personnels importants (où se trouvent mélangés documents provenant du tribunal de première instance et de la Haute Cour ainsi que papiers concernant des jugements antérieurs pour des affaires dans lesquelles s'étaient trouvés impliqués les accusés), enfin les pièces à conviction (affaire du Club de la révolution) et les pièces saisies (lettres adres-sées à Barbès, papiers appartenant ou concernant Sobrier).
La journée du 13 juin 1849.
À peine la Haute Cour de Bourges avait-elle cessé de siéger, que la journée du 13 juin suscitait la nécessité de réunir à nouveau une Haute Cour de justice.
Le prétexte de cette « journée » fut la question romaine et l'envoi le 22 avril 1849 d'un corps expéditionnaire en Italie, à l'origine pour tenter de régler le conflit entre Pie IX, en fuite, et la République romaine de Mazzini. Mais, les élections françaises du 13 mai 1849 ayant amené une forte majorité de députés conservateurs catholiques à l'Assemblée législative, l'expédition française, sous la pression des catholiques désireux de restaurer l'autorité pontificale dans toutes ses prérogatives, fut détournée de son but initial. D'autre part, l'expédition avait été décidée par le pouvoir exécutif sans le consentement de l'Assemblée nationale, comme l'exigeait la Constitution. À la nouvelle que l'armée française se préparait à attaquer Rome, la Montagne, qui comptait cent quatre-vingts députés, décida de faire appel à la manifestation. Son Comité électoral — Comité démocratique des élections — s'était perpétué sous le nom de Comité des Vingt-cinq; il publia une proclamation rappelant aux représentants du peuple du département de la Seine qu'ils avaient le devoir « si la Constitution était violée » de résister. Par ailleurs, les délégués de nombreux journaux concertaient leur action au sein du « Comité de la Presse » au siège de la Démocratie pacifique de Victor Considérant. Les chefs comptaient sur les cent trente mille électeurs parisiens de Ledru-Rollin. Le 11 juin, celui-ci interpella le ministre des Affaires étrangères et proposa la mise en accusation des ministres et du Président pour violation de la Constitution, demande qui fut repoussée. Le lendemain soir, une réunion du Comité des Vingt-cinq, du Comité de la Presse, de certains députés montagnards, d'anciens délégués du Luxembourg et de délégués des Clubs, adoptait une proclamation au peuple, tandis qu'au manège Pellier les gardes nationaux montagnards décidaient pour le 13 juin un cortège de protestation du Château-d'Eau au Palais-Bourbon.
La journée du 13 juin 1849 ne connut pas l'ampleur espérée : le souvenir de la répression des journées de juin l'année précédente était encore très vif; six mille manifestants environ partant du Temple passèrent sur les boulevards; réunis autour de Ledru-Rollin, des députés et des chefs montagnards entraînèrent la légion d'artillerie stationnée au Palais-Royal et s'installèrent au Conservatoire des Arts et Métiers en une sorte de Comité de gouvernement. Ils en furent assez rapidement chassés par l'armée. Trente-quatre députés furent inculpés, la plupart en fuite comme Ledru-Rollin, Considérant, Félix Pyat, etc. Un grand nombre d'arrestations s'ensuivirent à Paris comme en province où des manifestations eurent lieu, à Toulouse, les 11 et 12 juin, à Perpignan et dans l'Allier, le 14. Lyon avait connu les 14 et 15 juin un véritable soulèvement armé.
Cette manifestation permit à la majorité de liquider ses adversaires. Selon le même processus que pour la journée du 15 mai 1848, le tribunal de première instance de la Seine prit une ordonnance de prise de corps (4 août 1849); un arrêt de la Chambre des mises en accusation du 9 août 1849 renvoyait les accusés devant la cour d'assises de la Seine [A noter : Voir : W 582], mais une loi du 10 août décidait leur comparution devant une Haute Cour qui devait siéger à Versailles; toutefois, l'Assemblée nationale devait être amenée à autoriser les poursuites contre les représentants du peuple qui, en vertu de l'article 37 de la Constitution, ne pouvaient être « ni arrêtés en matière criminelle, sauf le flagrant délit, ni poursuivis ».
Le procès en Haute Cour s'ouvrit à Versailles le 12 octobre 1849 et se déroula dans une atmosphère très violente jusqu'à la clôture des débats le 15 novembre de la même année. Les juges n'ayant pas voulu laisser plaider le droit à l'insurrection en cas de violation de la Constitution, les avocats de la défense refusèrent de plaider. Le 15 novembre, les juges prononcèrent onze acquittements et vingt condamnations. Chi-pron, Dufélix, Fargin-Fayolle, Pilhes, Boch, Deville, Gambon, Langlois, Paya, Schmitz, André, Lebon, Commissaire, Maigne, Daniel-Lamazière, Vauthier et Guinard furent condamnés à la déportation, Montbet à cinq ans de détention, Suchet et Fraboulet de Chalandar à la même peine avec deux ans de contrainte par corps seulement [A noter : Pour le déroulement du procès, voir : BB 18 1478, dossier 7526 A : documents concernant la Haute Cour de Versailles, rapports quotidiens au garde des Sceaux.].
Les dossiers des inculpés jugés par la Haute Cour de Versailles sont classés suivant leur appartenance à divers groupes : Commission des Vingt-cinq, Comité de la Presse, représentants du peuple, artillerie de la Garde nationale, chefs d'insurgés. Les dossiers des inculpés ayant bénéficié d'un non-lieu sont classés séparément. Deux articles (W 583 et 584) renferment les papiers saisis au domicile de Victor Chipron, chez Maillard et chez les frères Fraret et au domicile de divers inculpés, ainsi que beaucoup de lettres saisies à la poste. Enfin le fonds de la Haute Cour ne concerne pas uniquement les événements parisiens mais également les ramifications de l'émeute en province. L'article W 585 est constitué par des documents confidentiels de police, rendus plus précieux en raison des lacunes présentées par la sous-série F7 et de la pauvreté du fonds de la Préfecture de police pour la journée du 13 juin.
L'insurrection de juin 1848.
Le dernier article du fonds (W 586) renferme quelques dossiers ayant trait à l'insurrection de juin 1848, réprimée par le général Cavaignac, et dont les protagonistes furent jugés par des conseils de guerre; les dossiers cotés dans la série W présentent un intérêt restreint, l'essentiel des sources étant conservé ailleurs. Il s'agit de recherches et de transfert d'inculpés, de pièces de procédure, de renseignements fournis par les parquets de province. C'est le Service historique de l'Armée de Terre qui possède l'essentiel des sources archivistiques : les dossiers individuels des inculpés jugés par des conseils de guerre. Par ailleurs, il convient de se reporter au chapitre « Sources manuscrites » de cet ouvrage pour trouver ce qui, tant aux Archives nationales que dans d'autres dépôts, concerne les journées de juin 1848, documents souvent imbriqués dans des dossiers se rapportant aux autres journées insurrectionnelles de la Seconde République.
L'intérêt présenté par le fonds des Hautes Cours de Bourges et de Versailles est multiple : pour le fonctionnement de l'institution judiciaire, pour le déroulement des journées insurrectionnelles des 15 mai 1848 et 13 juin 1849 (dépositions, enquêtes, pièces saisies) et pour les hommes qui y ont participé (dossiers individuels des accusés), pour l'activité des clubs avant les manifestations (grâce aux pièces saisies dans les locaux qu'ils occupaient) et pour le rôle joué par la presse (nombreux dossiers de journaux).
Consulter les documents annexes ci-joint

Cote :

W//568-W//586

Publication :

Archives Nationales (France)
1992
Pierrefitte-sur-Seine

Informations sur le producteur :

En 1975, la cour d'appel de Paris a versé aux Archives nationales des papiers d'affaires diverses jugées par elle (assassinat de Marius Plateau, mort de Philippe Daudet, affaire Gorguloff), papiers qui furent renvoyés aux Archives de Paris pour prendre place dans leur fonds d'origine, des documents épars (rapports des parquets pour les années 1820-1824, qui furent insérés dans la série BB), et enfin des liasses provenant des Hautes Cours de Bourges et de Versailles qui eurent à juger en 1849 les protagonistes des journées du 15 mai 1848 et du 13 juin 1849; une liasse à part concernait la première instruction des journées de juin 1848, avant que cette affaire ne fût déférée à la justice militaire.
Les Hautes Cours ont évidemment laissé des traces dans les archives de notre pays [A noter : Haute Cour nationale d'Orléans, Tribunal révolutionnaire de mars 1793 assimilé à une Haute Cour par la nature des affaires qui lui ont été confiées bien qu'il ne soit pas réellement une Haute Cour, Haute Cour de Vendôme.]. En effet, l'institution même de Haute Cour est née avec la Révolution « pour juger les dépositaires du pouvoir » qui se seraient rendus coupables du crime de « lèse-nation » [A noter : Raymond Lindon, Histoire de la Haute Cour de justice de France. Paris, 1945.]. Les Hautes Cours se succédèrent donc pendant la période révolutionnaire et disparurent à l'avènement du Premier Empire : prévue par la Constitution de l'an VIII, la Haute Cour ne se vit confier aucune affaire. Dès la Restauration, elle fut remplacée par une autre institution, très différente, la Cour des pairs [A noter : Jeannine Charon-Bordas, Cour des pairs. Procès politiques... Paris, Archives nationales, 1982-1984, 3 vol.] qui eut à instruire les procès politiques entre 1815 et 1848; elle disparut à son tour avec la suppression en 1848 de la Chambre des pairs qui, depuis 1820, prenait le nom de Cour des pairs lorsqu'elle siégeait en cour de justice.
Dès l'avènement de la Seconde République, les événements nationaux n'allaient pas tarder à faire sentir la nécessité d'instaurer à nouveau une Haute Cour, et c'est dans les lois de la Première République que les juristes de 1848 allèrent chercher des précédents pour constituer la nouvelle Haute Cour, leur empruntant notamment le mode de recrutement des membres du jury par tirage au sort.
La Haute Cour de 1848 fut instituée par l'article 91 de la Constitution votée le 4 novembre 1848. Elle devait juger « sans appel ni recours en cassation les accusations nationales portées par l'Assemblée nationale contre le président de la République ou les ministres » [ A noter : Raymond Lindon, op. cit.], toutes les personnes prévenues de crime contre la sûreté de l'État, et le président de la République au cas où il tenterait de dissoudre l'Assemblée nationale (crime de haute trahison). Dans ce cas, les juges devaient se réunir d'eux-mêmes à peine de forfaiture.

Informations sur l'acquisition :

Versé aux Archives antionales en 1975.

Conditions d'accès :

Communicables selon les articles L.213-1 à 213-8 du Code du patrimoine, sous réserve des restrictions imposées par l’état matériel des documents.

Conditions d'utilisation :

Reproduction et réutilisation selon le règlement des salles de consultation en vigueur aux Archives nationales.

Description physique :

Importance matérielle :
19 articles.

Ressources complémentaires :

Des sources archivistiques importantes conservées tant aux Archives nationales que dans d'autres dépôts complètent le fonds des Hautes Cours de Bourges et de Versailles.
SOURCES MANUSCRITES
Archives nationales
Dans l'ordre politique, il convient de signaler en premier lieu le fonds des Assemblées nationales (série C), dans l'ordre judiciaire, les versements du ministère de la Justice (série BB); la sous-série F7 (Police générale) est malheureusement lacunaire pour la période de la Seconde République.
Série C. Assemblées nationales.
Dans les papiers dits « Sessions » (dossiers des séances) de la série C, quelques propositions de loi intéressent l'affaire du 15 mai 1848 et une enquête parlementaire très importante est commune aux journées du 15 mai et du 23 juin 1848 :
C 908, dossier 11. Affaire du 15 mai 1848 : dépêches télégraphiques, adresses des chefs de légion de la Garde nationale à l'Assemblée; protestation de la Garde républicaine:
C 908, dossier 12. Journées des 23, 24, 25 et 26 juin 1848: dépêches, lettres et notes, arrêté du général Cavaignac, etc.
C 908, dossier 13 à 17. Poursuites contre les représentants du peuple pour participation à l'affaire du 15 mai 1848 (Courtois, Barbès, Louis Blanc, Caussidière, Tura).
C 908, dossier 26. Extraits des arrêts de condamnation par la Haute Cour de Bourges des représentants du peuple : Martin (Alexandre), dit Albert, Barbès (Armand), Raspail (Vincent-François), Blanc (Jean-Joseph-Louis). Avril-mai 1849.
C 912, dossier 96. Attentat du 15 mai 1848 : projet de loi convoquant une Haute Cour de justice à Bourges. 17 janvier 1849.
C 921, dossier 334-336. Propositions de nommer des commissions d'enquête sur les ateliers nationaux, les événements de mai et de juin 1848, du 29 janvier 1849.
C 924, dossier 450. Proclamation au peuple à l'occasion des événements du 15 mai 1848, proposée par divers députés.
C 929A à 942. Enquête parlementaire sur les journées du 15 mai 1848 et de juin 1848.
L'enquête parlementaire instituée par décret du 26 juin 1848 est commune aux journées du 15 mai et du 23 juin 1848; une partie des pièces a été imprimée et un inventaire sommaire manuscrit rend compte de l'ensemble des papiers conservés dans la série C. Le rapport de la commission d'enquête figure à la Bibliothèque nationale sous la cote 4" Le* 72.
Pour l'analyse du contenu de cette enquête parlementaire, on peut avoir recours au registre C*II 771 : répertoire des pièces concernant l'insurrection du 23 juin et les événements du 15 mai 1848.
Pour la journée du 13 juin 1849, il convient de se reporter aux articles suivants :
C 970 d. Pièces diverses. § 4. Événements du 13 juin 1849 : projet de proclamation au peuple français; protestation de divers représentants du peuple; lettres du général Rapatel, du général Changarnier; adresses de diverses communes à l'Assemblée.
C 971 d. Pièces diverses. § 7. Poursuites contre les représentants du peuple. 1849-1851 [A noter : Ne sont pas uniquement concernés les représentants du peuple poursuivis après la journée du 15 juin 1849.] :
12.Suchet.
13.Deville, Maigne, Daniel-Lamazière, Pilhes, Fargin-Fayolle, Boch et Vauthier.
14.Rolland.
15.Ledru-Rollin, Victor Considérant, Boichot et Rattier.
16.E. Menand, Heitzmann, G. Rougeot, Rolland, Pflieger, Landolphe, Avril et Jannot.
17.Félix Pyat.
18.Pierre Malardier.
19.Marc Dufraisse.
20.Ronjat, Baune, Beyer, Kopp, Hauffer, Anstett, Lourion.
21.Martin-Bernard, Ferdinand Gambon, James Demontry, Brives.
22.Pflieger.
23.Ferdinand Gambon.
24.Commissaire, Cantagrel et Koenig.
25.Sommier, Richerdet.
26.Pierre Bonaparte.
27.Leo de Laborde.
28.Marc Dufraisse.
29.Michel de Bourges.
30.Bancel.
31.Auguste-Antoine-Benoît Froc de Laboulaye.
32.Bissette.
33.Victor Hennequin.
34.Chavoix.
35.Miot et Rouet.
36.Émile Péan.
37.Mauguin.
38.Ney de la Moskowa.
39.Idem.
C 971 d. § 10. Déchéance de représentants du peuple condamnés par la Haute Cour de Versailles : Commissaire (Sébastien), Suchet (Fulcran), Maigne (Julien-Louis), Fargin-Fayolle (Sébastien), Pilhes (Victor), Daniel-Lamazière (Jean-Baptiste-Guillaume), Boch (Charles), Vau-thier (Louis-Léger), Deville (Jean-Marie-Joseph), Gambon (Charles-Ferdinand), Louriou (Jean-Félix-Auguste). 1849-1850.
C 990. Propositions et projets de loi. § 6. Dossier 417-463: dépenses des procès de Bourges et de Versailles.
C 995. Propositions et projets de loi. Dossier 833 : projet de loi présenté par Odilon Barrot, ministre de la Justice, tendant à renvoyer les auteurs et complices du complot du 13 juin 1849 devant la Haute Cour de justice. 9 août 1849.
Dans les groupes documentaires renfermant les pétitions adressées aux Assemblées, on peut signaler :
C 2227 et 2228. Pétitions et adresses à l'occasion de l'affaire du 15 mai 1848.
C 2229 et 2230. Adresses des Conseils généraux, des Conseils municipaux, des Gardes nationales de divers départements à l'occasion des journées de juin 1848, et à l'encontre du projet de loi contre le droit de réunion.
Série BB. Ministère de la Justice.
Dans la série BB, plusieurs sous-séries peuvent apporter une intéressante contribution tant sur le plan des événements politiques que sur le plan des inculpés.
BB 18. Division criminelle : correspondance générale.
BB 18 1463, dossier A 5775. Dossier relatif au complot du 15 mai 1848.
[Ces pièces ont été jointes au dossier 5964 relatif aux journées de juin; voir infra (23 pièces)].
BB 18 1465A, dossier A 5964. Insurrection de juin 1848 (pièces auxquelles ont été joints les documents se référant au complot du 15 mai 1848).
BB 18 1470A, dossier A 6656. Nomination par la Cour de cassation des conseillers qui devront composer la Haute Cour de justice en qualité de juges. Novembre 1848.
BB 18 1474A et 1474e. Poursuites contre les clubs et associations.
[Un dossier relatif à la législation et aux affaires générales; dossiers particuliers classés par cour d'appel].
BB 18 1478, dossier A 7526. Procès du 13 juin 1849. Confidentiel. Notes sur les faits qui ont motivé des poursuites contre André-Pasquet (Louis-Eugène), avocat, dans l'affaire du 13 juin 1849. — Haute Cour de justice séant à Versailles. Liste des jurés tirés au sort conformément aux articles 92 et 93 de la Constitution et en exécution de la loi du 10 août 1849 (imprimé). — Lettres du substitut du procureur général ou du procureur général au garde des Sceaux sur le déroulement des audiences. 13 octobre-15 novembre 1849. — Arrêt rendu le 13 novembre 1849 par la Haute Cour concernant Commissaire (Sébastien), sergent au 2e bataillon de chasseurs à pied. — Numéros du 31 mai et du 12 juin 1851 du journal National de l'Ouest, qui contiennent des articles relatifs aux conditions de détention des détenus politiques de Belle-Isle.
BB18 1486, dossier A 8854. Poursuites contre les représentants du peuple poursuivis au sujet du complot du 13 juin 1849 : Hennequin, Pflieger, Ordinaire, Ravaud, Rolland, Gonnard, Ledru-Rollin, Rougeot, Burghard, etc. Affaire Félix Pyat. Juin 1849-juillet 1850.
BB20 Cours d'assises.
« ...les dossiers de la sous-série BB2° sont uniquement formés par les rapports adressés à la Division criminelle par les conseillers présidents des assises de 1821 à 1865. Ils fournissent un appoint de premier ordre pour la documentation de l'histoire judiciaire, sociale et politique de la France depuis la Restauration jusqu'aux premières années du Second Empire ». On peut signaler :
Be 142 à 145. Comptes rendus d'assises classés dans l'ordre alphabétique des cours. 1848. BB2° 146 à 148. Idem. 1849.
BB21 Grâces accordées.
« La plus grande partie de la sous-série BB2I reste exclusivement composée de grâces accordées de 1814 à 1858 ». On consultera :
BB21 549. Grâces accordées, février 1852. Attentat du 15 mai 1848 (coup de force contre l'Assemblée nationale) : participation de L. Huber (S. 3322). Voir aussi : BB21 561-562 d. S. 53.516 et BB21 566 d. S. 52 5872 (participation de Fr.-Vincent Raspail).
BB21 551. Grâces accordées, avril 1852. Manifestation du 13 juin 1849 contre l'Assemblée législative : participation de F. Suchet (S. 52 165). Voir aussi : BB21 554 d. S. 52 2900 (Ch. Bosch, ex-représentant du Bas-Rhin); BB21 576 d. S. 53 3753 (Fraboulet de Chalendar, délégué des Batignolles); BB21 589 d. S. 54 174 (Victor Pilhes, représentant de l'Ariège); BB21 592 d. S. 52 6234 (L. E. André-Pasquet); BB21 600 d. S. 52 1200 (L. Léger Vauthier, représentant du Cher); BB21 602 d. S. 52 40922; BB2I 616 d. S. 54 2273 et BB21 620-621 d. S. 53 1954.
20HAUTES COURS DE BOURGES ET DE VERSAILLES
BB22 Grâces collectives, grâces politiques.
Sous-série fermée, ayant subi des triages importants. Peu riche sur les journées du 15 mai 1848 et du 13 juin 1849. On peut signaler :
BB22 124-128. Grâces accordées en 1856 à des individus condamnés. Voir le dossier : S. 52 1599. Insurrection du 13 juin 1849; participation de Daniel-Lamazière, ancien représentant du peuple pour la Haute-Vienne, condamné à la déportation par la Haute Cour de Versailles, le 13 novembre 1849. Août 1852-octobre 1856.
BB23 Grâces militaires.
Sous-série composée de dossiers de grâces accordées, de 1826 à 1852, à des militaires ou à des individus condamnés par des tribunaux militaires. On peut signaler quelques dossiers qui se rapportent à l'émeute du 13 juin 1849 :
BB23 60 S.M. 5550. Grâces accordées en janvier 1850. Cris séditieux poussés par un soldat du 15e régiment au fort d'Aubervilliers, au moment du départ de ce régiment pour Paris menacé d'un nouveau mouvement insurrectionnel, le 13 juin 1849. Octobre 1849-septembre 1854.
BB23 60 S.M. 5643. Insurrection à Lyon, le 15 juin 1849 : participation de deux soldats. Octobre-décembre 1849.
BB23 60 S.M. 5612. Désertion d'un lieutenant du 20e RI, le 30 avril 1849. Mars 1850-juillet 1851.
BB23 60 S.M. 5622. Assassinat de l'abbé Rodez par le sculpteur italien Trabalza et une foule ameutée composée d'individus appartenant au bataillon universitaire, à Rome, le 3 juillet 1849, jour de l'entrée des Français dans cette ville. Septembre 1849-janvier 1851.
BB23 60 S.M. 5762. Insurrection à Lyon, le 15 juin 1849. Désertion d'un soldat. Janvier 1850.
BB23 63 S.M. 5866. Insurrection de juin 1849 à Lyon : participation d'un ouvrier. Février 1850-juillet 1851.
BB23 63 S.M. 5923. Insurrection de Lyon, le 15 juin 1849 : désertion d'un carabinier du 6e RI (condamné à mort pour avoir rejoint les insurgés). Avril 1850-avril 1852.
BB23 63 S.M. 6067. Désertion à l'ennemi d'un chasseur du 13e RI légère, le 29 mai 1849, pendant la suspension d'armes qui précéda le siège de Rome. Juillet 1850-août 1860.
BB23 63 S.M. 6081. Détention d'armes de guerre par un révolutionnaire italien à Rome en 1849. Août-septembre 1850.
BB23 64 S.M. 6136. Insurrection du 15 juin 1849 à Lyon : participation d'un tisseur de la Croix-Rousse. Juillet-novembre 1850.
BB23 68 Reg. 51, n° 1114. Insurrection de Lyon, le 15 juin 1849 : désarmement des soldats, à l'École vétérinaire. Avril 1851-juillet 1855.
BB23 73 S.M. 5486. Condamnation à mort prononcée contre un capitaine au 4e régiment d'infanterie de ligne, pour avoir crié « Vive la Constitution » et encouragé les émeutiers, à Paris sur les boulevards, le 13 juin 1849. Juillet 1849-juin 1852.
BB24 [A noter : Petits dossiers sur des affaires particulières. On ne peut que donner des exemples.].Grâces demandées et accordées ou refusées
BB24 385-390 51, n° 507. Mouvement insurrectionnel du 13 juin 1849 : participation, rue Sainte-Foy, de Jeanpascal, capitaine à la 5e légion de la Garde nationale.
BB24 385-390 51, n° 1365. Manifestation du 13 juin 1849 contre l'Assemblée législative : participation de Fournier (condamné par contumace par la cour d'assise de la Côte-d'Or : demande en grâce (2 pièces). Janvier 1851.
BB24 391-400 S. 52, n° 655. Médailles pour commémorer les événements du 13 juin 1849, gravées à Paris; saisie de ces médailles le 14 juin 1850. Février-mai 1852.
BB24 405-408 S. 52, n° 3099. Événements de juin 1849 à Lyon : participation d'un médecin de Poncin (Ain), condamné par le 2e Conseil de guerre de Lyon, le 24 octobre 1849. Septembre 1852-avril 1855.
BB24 419-430 S. 52, n° 6557. Insurrection du 13 juin 1849 : participation de Lechevalier, ancien journaliste. Décembre 1852-décembre 1857.
BB24 562-574 S. 59, n° 2815. Demande de renseignements au sujet de la grâce éventuelle de Martin-Albert, membre du Gouvernement provisoire et ancien représentant, condamné par la Haute Cour de Bourges pour participation à l'affaire du 15 mai 1848 (lettre du prince Jérôme Napoléon). Avril-mai 1859.
Beaucoup de dossiers se rapportent à l'affaire de juin 1848.
BB30 Versements divers opérés entre 1904 et 1944.
La sous-série BB30 présente un intérêt exceptionnel pour les affaires politiques. Nous nous borne-rons à signaler les groupes documentaires les plus importants, en renvoyant le chercheur aux inventaires manuscrits détaillés.
BB30 333. Affaires politiques : correspondance classée par année et par ordre alphabétique de matières. 1848-1849 (à signaler : mandats d'arrêt contre Louis Blanc et Caussidière, mesures prises contre les clubs).
BB30 358 à 365. Troubles postérieurs à la révolution de Février. Correspondance et rapports classés par cours d'appel. 1848-1850.
BB 30 366, d. 1 et 2. Affaires politiques diverses postérieures à la révolution de 1848.
BB30 367 à 390. Ce groupe documentaire renferme les rapports des procureurs généraux des cours d'appel; la correspondance des procureurs commence à l'année 1849.
Série F. Versements des ministères.
La série F présente pour des raisons diverses un intérêt beaucoup moins grand que la série BB. Dans les premières sous-séries, on peut citer :
F 10 I 34. Haute Cour de justice de Bourges. Tirage au sort des jurés désignés, dans divers départements [peu d'intérêt).
F id III 83 à 98. Combattants et blessés de février et de juin 1848: dossiers individuels.
est très lacunaire pour la période de la Seconde République; on peut néanmoins signalerLa sous-série r (Police générale)
F7 12710 à 12713: Événements de 1848 et de 1851: correspondance du ministre de la Guerre avec le ministre de l'Intérieur (Sûreté politique), avec les généraux commandant les divisions, avec le gouvernement général de l'Algérie concernant les transportations en Algérie, les grâces, les commutations de peines; états nominatifs des condamnés et des grâciés. 1848-1852.
concerne évidemment les victimes des événements; on peut citer :La sous-série F9 (Affaires militaires)
F9 1170-1245. Dommages de février et de juin 1848, et de décembre 1851.
Le groupe documentaire F9 1186-1245 est constitué par des dossiers classés selon l'ordre alphabétique
des noms d'indemnitaires. 1848-1861.
F9* 1246-*1255. Registres divers provenant de la garde nationale de la Seine et concernant en totalité ou en partie les événements de la Seconde République. 1840-1861.
intéresse elle-aussi les victimes des événements :La sous-série F'5 (Hospices et secours)
F'5 3888 à 3890. Récompenses, indemnités et pensions accordées à la suite des événements de février et juin 1848.
Dans la, on peut noter : F21 743. Cérémonie funèbre de juillet 1848. sous-série F21 (Beaux-Arts)
Archives de la préfecture de police
Plusieurs articles sont relatifs aux événements d'avril, mai, juin 1848 mais, d'une façon générale, sont plus riches pour les journées de juin 1848 : Aa 428, 429, 430, 431.
L'article Aa 432 concerne les événements de 1849-1850 : Aa 432 pièces 247-310 : affaire du 13 juin 1849; pièces 311-433 : sociétés secrètes, associations ouvrières, élections.
Un inventaire détaillé affaire par affaire est complété par un index alphabétique renvoyant non à l'inventaire proprement dit mais au fonds lui-même. Par exemple : Pyat (Félix) : Aa 432 pièce 351; Hodé (Stanislas-Sébastien) : Aa 293 pièce 21; Baune (Eugène), représentant du peuple : Aa 433 pièce 135; Barbès : 425; Blanqui (Auguste) : Aa 423; 432 pièce 312; Flotte : Aa pièce 429 pièce 921, etc.
Archives départementales de Paris
boulevard Sérurier, 75019 Paris
Quelques dossiers épars peuvent être signalés dans le fonds des mairies de Paris (sous-série V. D6) et dans une série factice, à peu près comparable à la sous-série précédente (sous-série V. D3 : Événements politiques); on y trouve essentiellement des rapports et la correspondance des maires sur les journées insurrectionnelles de 1848 et 1849.
Service historique de l'Armée de Terre
château de Vincennes
Les inculpés des journées de juin 1848 furent déférés devant la justice militaire, et ce sont leurs dossiers individuels de jugements devant les conseils de guerre que conserve le service historique de l'Armée de Terre. Un fichier permet l'exploitation du fonds.
ARCHIVES IMPRIMÉES
[A noter : Voir l'opuscule : Les sources manuscrites parisiennes de l'histoire de la Révolution de 1848 et de la Deuxième République, par Pierre Caron (extrait de la Revue d'Histoire moderne et contemporaine, 1904-1905, t. VI, p. 85-119) [très vieilli, peu utile de nos jours].].
La sous-série AD XVIIIe des Archives nationales renferme les impressions des assemblées législatives; trois volumes cotés AD XVIlle 842 à 844 sont relatifs aux événements des 15 mai et
23 juin 1848. Ils sont en déficit depuis de nombreuses années.
À l'occasion du centenaire de la Révolution de 1848, a été publiée une partie des documents de l'enquête parlementaire cotée C 929A à 942 : Procès-verbaux du Gouvernement provisoire et de la Commission du pouvoir exécutif (24 février-22 juin 1848, comité national du Centenaire de 1848). Paris, 1950 [avec une introduction de Charles Pouthas].
Enfin, il faut se référer au très important rapport suivant :
(S.l.n.d.), 3 vol.Rapport fait au nom de la Commission chargée de l'enquête sur l'insurrection qui a éclaté dans la journée du 23 juin et sur les événements du 15 mai, par le citoyen Bauchart, représentant de l'Aisne.
Sur les événements de 1848 et 1849 et sur les procès de Bourges et de Versailles, une quantité d'écrits contemporains des faits complètent les sources manuscrites, ou s'agissant des procès eux-mêmes, constituent une publication des pièces des procès :
Paris, impr. de Panckoucke. S. d., in-80 (pièce).Extrait du Moniteur Universel, du 30 mars 1849. Haute Cour de justice, séant à Bourges. Attentat du 15 mai 1848. Réquisitoire de M. de Royer, avocat général, relativement aux accusés Borme, Thomas, Villain et de Courtais. Présidence de M. Bérenger (de la Drôme). Audience du 27 mars 1849.
Paris, rue des Francs-Bourgeois, Saint-Michel. (S. d.), in-fol., plano.Procès et défense du citoyen F.-V. Raspail devant la Haute Cour de justice séant à Bourges, du 5 mars au 2 avril 1849.
Nevers, I.-M. Fay. (S. d.), in-fol., piano.Haute Cour de justice de Bourges. Attentat du 15 mai. Noms des accusés. Arrêt de la Haute Cour de justice...
Paris, chez les éditeurs associés, 1849, in-8°.Les accusés du 15 mai devant la Haute Cour de Bourges. Compte rendu exact de toutes les séances, avec leurs incidents. Illustré de douze portraits.
(S.l.n.d.), in-8°.Procès des accusés du 15 mai, devant la Haute Cour de Bourges.
[S.l.n.d.], in-fol., plano.Au peuple, à la Garde nationale, à l'année... Au Conservatoire des Arts et Métiers, le 13 juin, à deux heures. (Signé : Ledru-Rollin, Landolphe, etc.).
. Paris, impr. de Schneider. (S. d.), in-4°. Pièce.République française. Liberté, égalité, fraternité. Commandement en chef des troupes de la ire division militaire... Ordre général. Paris, le 13 juin 1849. (Signé : Au quartier général des Tuileries, à trois heures et demie du soir, le général en chef [Changarnier])
Paris, impr. de Chassaignon. (S. d.), in-fol. Pièce.Détails sur l'insurrection du 13 juin. Proclamation du président de la République au peuple français. Autre proclamation de l'Assemblée nationale législative. Décrets concernant la mise en état de siège de la 1re division militaire et de différentes villes. Dissolution de l'artillerie de la garde nationale. Enthousiasme avec lequel le président de la République a été reçu par le peuple lors de son parcours dans la capitale. Installation de la Convention. Nombreuses arrestations.
Paris, Garnier, frères, 1849, in-8°. Pièce.Le Conservatoire des arts et métiers pendant la journée du 13 juin 1849, par M. Pouillet... alors administrateur du Conservatoire. Avec un plan qui explique l'entrée et la sortie des représentants et de ceux qui les accompagnaient.
Hambourg, Hoffmann et Campe, 1850, in-8°.Das complot vom 13 Juni 1849... [Le complot du 13 juin 1849, ou la dernière victoire de la bourgeoisie en France. Matériaux pour servir à l'histoire du présent; par Sébastien Seiler, rédacteur-sténographe de l'Assemblée nationale française].
Lyon, impr. de Dumoulin et Ronet. (S. d.), in-fol., plano.Événements de Lyon. Journées des 14 et 15 juin 1849.
Paris, impr. de Chassaignon. (S. d.), in-fol., piano.Événements de Lyon. Rapport de M. le général Gemeau à M. le ministre de la Guerre, sur l'insurrection qui vient d'éclater dans la ville de Lyon. Désarmement de plusieurs postes par une bande d'insurgés. Désespoir des soldats se voyant ainsi désarmés. Courage et intrépidité des troupes s'élançant sur les barricades. Mort de M. le capitaine Mortel. Ses dernières paroles. Nombre des tués et des blessés, et des arrestations.
Clermont-Ferrand, impr. de A. Veysset. (S. d.), in-12. Pièce.Grands détails sur les insurrections de Paris et de Lyon.
Paris, impr. de Chassaignon. (S. d.), in-fol., piano.Haute Cour de Versailles. Attentat du quinze mai. Affaire Huber. Détails exacts sur sa participation à l'attentat du 15 mai, étant le chef du Club des Droits de l'homme. Son interrogatoire, audition des témoins. Sa défense. Réquisitoire du procureur général. Résumé du président. Sa condamnation (12 octobre).
Paris, impr. de Chassaignon. (S. d.), in-fol., plano [extrait de la Gazette des tribunaux].Haute Cour de Versailles. Attentat du 13 juin. 30 accusés. Leurs noms, prénoms, âges, professions, lieux de naissance et domiciles. Détails exacts sur ce complot. Leurs interrogatoires (13 octobre).
Paris, impr. de Panckoucke, 1849, in-8°.Extraits du Moniteur Universel, des 8, 9 et 11 novembre 1849. Haute Cour de justice séant à Versailles. Affaire du 13 juin 1849. Complot. Attentat. Réquisitoires prononcés par M. l'avocat général de Royen aux audiences des 7, 8 et 10 novembre 1849. Présidence de M. Bérenger (de la Drôme).
Paris, impr. de Lange-Lévy. (S. d.), Gr. in-4°. (Supplément de La Tribune des peuples).Haute Cour de Versailles. Compte rendu complet du procès du 13 juin. Physionomie des débats. Par P. Dugers. Incidents. Petit, Grégoire, Girardin, etc. Plaidoirie de Michel (de Bourges) et G. Laissac dans l'affaire de La Tribune des peuples (14 octobre-15 novembre).
Paris, Ballard, 1849, in-8°.Procès des accusés du 13 juin 1849; précédé du procès du citoyen Huber (affaire du 15 mai 1848) devant la Haute Cour de justice. Précis historique de la question romaine. Lettre de Jos. Mazzini à MM. de Tocqueville et Falloux. Compte rendu des débats. Orné des portraits des principaux accusés.
Bordeaux, impr. des ouvriers associés, 1849, in-8°.Procès des accusés du 13 juin 1849. Complot contre le Gouvernement. Excitation à la guerre civile.
Paris, chez l'éditeur, 38, rue du Faubourg-Montmartre, 1850, in-18.Les condamnés de Versailles par Pascal Rhaye.
Établir une bibliographie des journées insurrectionnelles de la Seconde République serait une tâche inutile. Beaucoup d'ouvrages traitant de cette période comportent un important appareil bibliographique auquel il convient de se référer; nous nous bornerons à citer quelques titres, dans l'ordre chronologique de leur parution :
GUILLEMIN (Henri), (ouvrage qui, pour être relativement ancien, a le mérite d'énumérer les mémoires des hommes politiques du temps, de citer des brochures, des articles de journaux, etc. contemporains des faits).La Première résurrection de la République : 24 février 1848. Paris, 1967
GODECHOT (Jacques), Paris, 1971.Les révolutions de 1848.
AGULHON (Maurice), . Paris, 1973.1848 ou l'apprentissage de la République (Nouvelle histoire de la France contemporaine)
AGULHON (Maurice), Paris, 1973. Les Quarante-huitards. Collection « Archives ».
VIGIER (Philippe), Paris, 1982.La vie quotidienne en province et à Paris pendant les journées de 1848.
MURAT (Inès), . Paris, 1987.La Deuxième République. 1848-1851

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