Page d'histoire : Vladimir Jankélévitch Bourges, 31 août 1903 - Paris, 6 juin 1985

Philosophe et musicologue, Vladimir Jankélévitch, réticent à l’égard des systèmes, plus proche de Kierkegaard et de Bergson que des structuralistes ou des existentialistes, se montre avant tout préoccupé de morale, comme en témoigne sa thèse annexe, « Valeur et signification de la mauvaise  conscience » (1933, date symptomatique), annonciatrice du Traité des Vertus (1949), « éthique de la volonté agissante ». Des ouvrages tels que Le  Mensonge (1943), le Mal (1947), Le Je-ne-sais-quoi et le presque rien (1957), La Mort (1966) expriment son inquiétude devant les marges où se joue l’humanité. Hanté par l’horreur nazie, l’essentiel de sa réflexion analyse le scandale de l’oubli, prôné par ceux «pour qui le passé ne fut jamais un présent », l’ambiguïté du pardon, devant « [une] agonie qui durera jusqu’à la fin du monde ». Se sentant comme en exil dans la société, il a répondu aux engagements que lui commandait sa conscience sans jamais s’embrigader dans aucun parti.

Source: Commemorations Collection 2003

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