Page d'histoire : Georges Auric Lodève, 15 février 1899 - Paris, 23 juillet 1983

© Lipnitzki - Viollet

Georges Auric fait ses premières études musicales à Montpellier avant d’entrer au Conservatoire national supérieur de Paris en 1913, où il devient l'élève de Georges Caussade (contrepoint et fugue) ; l'année suivante, c'est auprès de Vincent d'Indy, à la Schola Cantorum, qu'il étudie la composition ; il n'a que quinze ans lorsque la Société Nationale inscrit à son programme ses Interludes, mélodies sur des poèmes de René Chalupt. Les années 1915-1921 sont celles de la rencontre de Cocteau, Satie et de l'aventure du "Groupe des Six" dont il devient l'un des membres les plus actifs ; c'est à lui que Cocteau dédie son manifeste "Le Coq et l'Arlequin".

Ses premiers succès à la scène, des ballets créés par les Ballets russes de Diaghilev : Les Fâcheux d'après Molière (1924), Les Matelots (1925), Pastorale (1926) marquent les débuts d'une longue série d'œuvres destinées à la danse, parmi lesquelles les ballets d'expression plus tragique, Le peintre et son modèle (1948), Phèdre (1949) et Chemin de lumière (1951), confirment d'autres tendances de son génie créateur révélées dès sa Sonate en fa pour piano (1930) : l'expressivité, le lyrisme, la gravité. De nombreuses musiques de scène (Malborough s'en va-t-en guerre de Marcel Achard, 1924, Mariage de Le Trouhadec de Jules Romains, 1925, Quatorze Juillet de Romain Rolland, 1931, etc.) et surtout plus de cent musiques de films occupent aussi une place importante dans sa production : Le sang d'un poète de Jean Cocteau (1930), La Belle et la bête, Orphée, L'Éternel retour, à nous la liberté de René Clair (1932), le Lac aux dames d'Allégret (1934) ou encore le fameux Moulin rouge de John Huston (1952). Dans ses dernières années, il revient toutefois vers la musique "pure" : série de pièces pour petites formations de chambre : les Imaginées, et Double-jeux pour piano.

En dehors de sa carrière de compositeur, Georges Auric s'est toujours montré curieux et attentif à l'évolution de la musique de son temps, tenant la rubrique "musique" dans diverses revues et journaux, et occupant de nombreuses fonctions officielles.

Josiane Mas
professeur à l'université Paul Valéry de Montpellier

Source: Commemorations Collection 1999

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