Page d'histoire : Joost Van Vollenhoven Alger (Algérie), 17 janvier 1877 – Longpont (Aisne), 19 juillet 1918

Joost Van Vollenhoven (au centre), secrétaire général du gouvernement général d’Indochine, photographie de Victor Fauvel (Vietnam, Haiphong), entre 1913 et 1915, Archives nationales d’outre-mer, Aix-en-Provence – Dossier du service du personnel du ministère des Colonies (FR ANOM EEII 1290 / 4).

Joost Van Vollenhoven est né de parents néerlandais fixés en Algérie. Il était, avec ses deux frères, le premier des siens à être citoyen français. Sorti major de l’École coloniale en 1903, sa carrière fut rapide et brillante. Administrateur des Colonies, il fut nommé en 1906 secrétaire général du gouvernement de l’A.O.F., puis délégué du gouverneur général à Dakar pour le développement du port. En 1907, il devenait gouverneur de la Guinée par intérim. À trente-cinq ans, en 1912, Van Vollenhoven était nommé gouverneur des Colonies et, en 1913, il devenait secrétaire général du gouvernement général de l’Indochine. L’année suivante, le gouverneur général Albert Sarraut, qui était parlementaire en mission, était nommé ministre de l’Instruction publique et rejoignait son poste. Nous étions au début de la guerre. Sorti major de l’École coloniale en 1903, sa carrière fut rapide et brillante. En mars 1915, Van Vollenhoven remit ses pouvoirs au gouverneur général Roume et sollicita de rejoindre le front en qualité de sergent d’infanterie coloniale. Il s’embarqua en troisième classe, avec la troupe, alors que sa qualité de gouverneur des Colonies lui permettait une cabine de luxe. Titulaire de plusieurs citations, deux fois blessé, Van Vollenhoven, sous-lieutenant le 21 mai 1915, était capitaine en mai 1917.

À cette date, il était nommé gouverneur général de l’Afrique-Occidentale française (A.O.F.). Mais il démissionna le 17 janvier 1918. Il ne pouvait admettre qu’à l’occasion d’un recrutement de tirailleurs, et sans lui demander son avis, le gouvernement se substituât à sa responsabilité de gouverneur général en nommant un commissaire de la République dans l’Ouest africain. Il demanda de reprendre sa place au combat comme capitaine au régiment colonial du Maroc. En juillet 1918, le régiment placé sous les ordres du général Mangin participait à la contre-offensive de Foch. Le 19 juillet, le capitaine Van Vollenhoven était tué à la tête de sa compagnie à Longpont, près de Villers-Cotterêts.

Tel fut Van Vollenhoven, colonial et soldat, dominé par le sens du devoir. Une citation posthume à l’ordre de la Xe armée disait : « À placer au rang des Bayard et des La Tour d’Auvergne et à citer en exemple aux générations futures, ayant été l’un des plus brillants parmi les plus braves. » Le gouverneur général Roume témoignait : « C’est en Indochine qu’au commencement de 1915, je retrouvai Van Vollenhoven… Il m’attendait avec impatience, brûlant du désir d’aller se battre et il me demanda comme une grâce d’abréger le plus possible les formalités de transmission des services, craignant d’arriver trop tard… » Issu d’une famille de colons, Van Vollenhoven avait conscience de l’héritage qui était le sien.

Le nom de Joost Van Vollenhoven était peu connu en Algérie française, mais son nom et celui de son frère Jacques, mort au champ d’honneur en 1917, ont été gravés sur le monument aux morts de Birmandreïs (Aujourd’hui Bir Mourad Raïs), dans la banlieue d’Alger, et sur une plaque dans l’église.

Pierre Gourinard, historien

Source: Commemorations Collection 2018

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