Article : Faire une recherche dans les archives relatives à la mort

Les archives relatives à la mort constituent une source précieuse pour étudier l'histoire des personnes et des familles. Malgré leur diversité et leur abondance, elles sont parfois méconnues : si les registres paroissiaux et d'état civil constituent en effet les premiers documents à consulter, les services d'archives conservent de nombreuses autres sources utiles aux recherches généalogiques.

Le décès

Pour connaitre la date d'un décès, plusieurs types de documents peuvent être consultés :

  • les actes de sépulture dans les registres paroissiaux sous l'Ancien Régime et les actes de décès dans les registres d'état civil à partir de 1792. Les actes de sépulture protestants sont consignés dans les registres tenus par les pasteurs jusqu'à l'Édit de Fontainebleau en 1685, puis dans les registres paroissiaux ;
    Accéder à la fiche d'aide à la recherche sur les registres paroissiaux et d'état civil
  • les registres de décès, de déclarations de décès et de destination des corps pour les personnes décédées à l'hôpital ;
  • dans les archives notariales, les inventaires après décès et les actes de notoriété ;
    Accéder à la fiche d'aide à la recherche dans les archives notariales
  • dans les archives de l'Enregistrement, les tables de succession et absences, les fiches-décès et les mutations par décès qui indiquent l'état civil, la profession et le domicile des personnes décédées ainsi que la date du décès ;
    Accéder à la fiche d'aide à la recherche dans les archives fiscales
  • les fiches matricules, qui peuvent mentionner la date et le lieu du décès du conscrit ;
    Accéder à la fiche d'aide à la recherche dans les archives du service militaire et la base de noms
  • les faire-parts de décès et les cartes mortuaires. Sous l'Ancien Régime, les placards de décès ou billets d'enterrement, des feuillets de papier, affichés ou distribués, qui ont pour fonction d’annoncer la mort d’une personne en indiquant le nom de défunt et de ses proches parents, son adresse, son état civil et la date de son décès, ainsi que le jour, l’heure et le lieu de l’office funèbre.
  • les rubriques nécrologiques de la presse papier et numérique.

Dans le cas de mort non naturelle (accident, crime) ou dont la cause est inconnue ou suspecte, il convient de consulter :

  • les registres et les rapports de police et de gendarmerie ;
  • les rapports des commissaires de police ;
  • à Paris, les fonds de la préfecture de Police ;
  • les jugements des cours d'assises et des cours criminelles.
Représentation d'un corbillard : la voiture est tendue de noir, les chevaux sont hanarchés de noir et le conducteur vêtu de noir
Publicité pour une entreprise de pompes funèbres [vers 1900] © AD de l'Essonne (81J/27)

L'inhumation

Les recherches peuvent être complétées par :

  • les registres des convois funéraires établis par les pompes funèbres municipales, quand elles existent ; 
  • les registres journaliers d'inhumation, qui mentionnent généralement la date d'inhumation, l'emplacement de la sépulture dans le cimetière concerné et l'âge du défunt. A Paris, ils sont accessibles par les répertoires annuels d'inhumation ;
  • les actes de concessions funéraires, des contrats de vente d'un emplacement dans le cimetière signés avec la commune, en précisent les bénéficiaires, la nature, d'une durée de quinze, trente, cinquante, cent ans ou perpétuelle ;
  • les registres de concessions funéraires, qui en recensent les ventes et indiquent son étendue, sa durée et son emplacement, ainsi que les noms des personnes qui y sont inhumées ;
  • les matrices cadastrales des cimetières mentionnent le nom, l'âge et la date de décès et d'inhumation des bénéficiaires, ainsi que la nature de la concession.
registre journalier des inhumations de la ville d'Auxerrre de septembre à octobre 1856. Les pages sont divisées en plusieurs colonnes, qui comportent les nom et prénoms des défunts, leur âge, le lieu de l'inhumation et de l'emplacement de la tombe
Registre des inhumations d'août 1856 à juin 1881 © AM d'Auxerre (4 N 46) 

Comment consulter ces documents

Tous ces documents sont conservés par les Archives nationales, départementales et municipales.

Certains d'entre eux ont été numérisés et mis en ligne par les services d'archives :

Pour les personnes décédées à l'hôpital, il convient de consulter les Archives hospitalières ; aux Archives départementales, la série H-dépôt (Archives déposées par des établissements hospitaliers) et, aux Archives communales, les séries Q (Assistance et prévoyance, établissements hospitaliers) pour l'Ancien Régime, H-Dépôt (Archives déposées par des établissements hospitaliers) et Z (Archives privées) pour la période après 1790 et W (Série continue) pour la période contemporaine et Z.

Les faire-parts de décès et les cartes mortuaires sont des archives privées, conservées aux Archives départementales dans les séries J (Archives privées) et Fi (Documents figurés et assimilés d'origine privée) et, aux Archives communales, dans les séries II (Documents divers) pour l'Ancien Régime et Z.
Les placards de décès peuvent être conservés dans les archives privées, comme à Dunkerque. A Paris, les notaires s'en servaient pour enliasser les minutes, qui sont des archives publiques : les Archives nationales en conservent une très riche collection, qu'elles ont numérisée et mise en ligne,  dans les fonds du Minutier central.

Les registres et les rapports de police, comme ceux des commissaires de police, sont à rechercher dans les séries M (Administration générale et économie) et U (Justice) pour la période avant 1940 et W (série continue) pour la période contemporaine des Archives départementales ; dans les séries I (Police, hygiène publique, justice) pour la période après 1790 et W des Archives communales. Les rapports de gendarmerie dans les séries U et W des Archives départementales, comme les jugements des cours d'assises et des cours criminelles.

Les cimetières appartenant au domaine communal, leur gestion et leur entretien incombent à la commune : les registres des  convois funéraires, les registres d'inhumations ainsi que les actes et les registres de concessions funéraires sont conservés par les Archives communales, dans les séries N (Biens communaux) pour la période après 1790 et 1982 et W. Aux Archives départementales, il convient de consulter les séries E-dépôt (Archives déposées par des communes) et O (Administration et comptabilité communales), dans laquelle on pourra trouver des plans et des registres d'enregistrement des concessions.
Les matrices cadastrales sont à rechercher dans les séries G (Contributions, administration financière) pour la période entre 1790 et 1982 et W des Archives communales ; dans les séries P (Finances, cadastre, postes) pour la période d'avant 1940 et W des Archives départementales.

Le ministère des Armées met à disposition sur le site web Mémoire des hommes plusieurs bases de données recensant les "Morts pour la France" :

Placard de décès de Le Couvreur, marchand brassier et bourgeois de Paris : la cérémonie sera célébrée le 31 mai 1735 en l'église de Saint-Nicolas du Chardonnet, où le défunt sera inhumé
Placard de décès de Monsieur Le Couvreur, 31 mai 1735 © AN (MC/PL//5, 629 )

Tous ces documents sont des archives publiques : leur délai de communication est régi par les articles L.213-1 et L.213-2 du code du patrimoine. Dans le cas des archives privées, leur communicabilité est déterminée par leur mode d'entrée dans les fonds conservés par les services d'archives.

Retrouvez toutes les précisions sur les conditions d'accès en consultant la plateforme @docs

Plan du cimetière de Terrenoire à Saint-Étienne, 29 décembre 1964 © AM de Saint-Étienne (2M5/PLAN/1-3)

Pour aller plus loin

Montage souvenir en forme d'éventail, exécuté en l'honneur d'un défunt : les éléments de l'éventail sont collés en cercle autour de la photographie du défunt, décorés en leur centre de femmes et musiciens
Montage-souvenir en hommage à Paul de Rosière, après 1917 © AD de la Côte-d'Or (25 Fi 1) 

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