Origine: Centre pénitentiaire (Nantua, Ain)

Au début du XIXe siècle, la prison et le palais de justice étaient situés sur l'emplacement de l'ancien logement du doyen du prieuré. Vers 1834, les autorités envisagent de le reconstruire à neuf sur le site de l'ancienne église Saint-Michel et du cimetière qui jouxtait l'abbatiale.

Le projet de tribunal et prison de type cellulaire est approuvé le 27 octobre 1839 et les travaux débutent durant l'été qui suit. Mais la prison est achevée dans la douleur seulement huit années plus tard et présente dès sa mise en service de nombreux dysfonctionnements : les rez-de-chaussée sont saturés d'humidité, l'étanchéité de la toiture n'est pas assurée, l'état de la charpente est inquiétant. Pour couronner le tout, les évasions se multiplient car les murs qui clôturent les cours de promenade sont trop bas.

Dès 1854, l'administration juge la situation catastrophique et tire la sonnette d'alarme. C'est un bâtiment de taille modeste (vingt-sept détenus au maximum), privilégiant le confort sanitaire, qui est construit dans l'urgence. Les premiers transferts de prisonniers sont effectués en 1864. Les registres d'écrou mentionnent surtout des contrebandiers, vagabonds et voleurs pour les hommes, et des infanticides pour les femmes.

A la fin des années 1930, la maison d'arrêt abritera des réfugiés espagnols. Le 14 décembre 1943, lors de la rafle de Nantua, les détenus de la prison sont emmenés avec les hommes valides âgés de dix-huit à quarante ans par les troupes allemandes. Près de cent cinquante personnes sont ainsi convoyées vers Compiègne avant d'être déportées.

La maison d'arrêt de Nantua est supprimée par décret du 28 avril 1934, mais la maison de correction est maintenue.

L'établissement fermera ses portes en 1953 pour être transformé près de trente ans plus tard en lieu de mémoire : le 12 août 1985, le musée d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de l'Ain et du Haut-Jura ouvre ses portes. $