Document d'archives : REGIS Maxime, journaliste, lettré et ancien maire d'Alger, BAÏLAC Etienne, journaliste et lettré, BOULAY Julien employé de bureau...

Titre :

REGIS Maxime, journaliste, lettré et ancien maire d'Alger, BAÏLAC Etienne, journaliste et lettré, BOULAY Julien employé de bureau et lettré, CONEIN Edmond, opérateur photographe et lettré, FABRE Félix, étudiant et lettré, GOBILLON Georges, journaliste et lettré, JEANDET Jean, journaliste et lettré, FABRE Félix, étudiant et lettré, PRUNIER Mucus, auxiliaire au mont-de-piété et lettré, RODARO Louis, maçon et lettré, SANCHEZ Damien, maçon lettré, SUCH Onofre, relieur et lettré, rebellion armée, violence et voies de faits sur agents de la force publique, tentative d'assassinat et complicité, Mustapha (arrondissement d'Alger, Algérie), (18 septembre-31 octobre 1899 ) (898).

Cote :

2 U 651

Observations :

Commentaire
(898) Cette affaire est connue sous le nom de "l'affaire REGIS".
Il s'agit d'une rebellion armée conduite par Maxime REGIS à Mustapha en réaction à la politique de l'époque et à la graciation de Dreyfus. Max Régis, de son vrai nom Maxime Régis MILANO, ancien maire d'Alger, est président du parti algérien de la Ligue antijuive d'Algérie et rédacteur des journaux antisémites "L'Express" et "L'Antijuif". Lors d'une célébration du parti, Régis fait croire à la foule qu'il est victime d'un mandat d'arrêt illégal. Ainsi, le 18 septembre, il se barricade avec ses compagnons dans sa villa, "L' Antijuive". Dans la soirée du 20 septembre, Régis et ses compagnons manifestent dans Mustapha et en particulier dans les quartiers israëlites en tenant des propos antisémites et dégradant des magasins. La force publique enraye avec difficulté la manisfestation. Deux gendarmes sont blessés par Jean Huguet, qui a reçu ordre de les tuer. La majorité des manifestants se barricade dans la villa "Antijuive". Malgré le siège de la villa Régis et quelques hommes parviennent à s'enfuir. Régis, Jeandet et Gobillon sont arrêtés les 6-7 juillet 1900 à Cerbère, près de la frontière espagnole.
De janvier à mai 1900, les arrestations progressives des différents protagonistes (Baïlac Etienne, Conein Edmond, Prunier Mucus et Such Onophre) donnent lieu à des compléments d'information (voir cote 2 U 652).
L'enquête et l'instruction judiciaire sont difficiles. Dans un premier temps, deux chefs d'inculpations distincts sont poursuivis. L'un contre Régis et 11 de ses camarades, l'autre contre Régis et Huguet. Les faits reprochés étant identiques, les procédures sont réunies suite à l'ordonnance du 6 avril 1900. Cependant, une procédure est instruite contre Huguet seul pour tentative d'homicide sur les gendarmes.
Le 10 mai 1900, la Cour de Cassation d'Alger prononce le renvoi du procès vers une autre cour d'assises pour cause de suspicion. C'est ainsi que cette affaire se trouve jugée à la Cour d'Assises du Var.
Les accusés Régis, Gobillon et Jeandet sont fugitifs.
Le dossier comporte des tracts intitulés "Aux Antijuifs" distribués les 16 et 21 septembre 1899 pour annoncer l'arrivée de Régis, le journal "La Dépêche Algérienne" du 22 septembre 1899, les photographies de la villa Antijuive, de ses alentours et du magasin Koern [22 septembre 1899], le journal des recettes et dépenses de l'imprimerie de l'Antijuif (juin à septembre 1899).
Des documents saisis dans l'appartement de Jeandet Jean : du courrier (1899), la liste des membres de la ligue antijuive (s.d.), la carte de rédacteur de JEANDET de 1899, des comptes rendus des réunions des membres du bureau du comité central antijuif de Mustapha (s.d.), les cartes de membre honoraire du Comité de Eugène Masson, M. Morinaud député de Constantine et Firmin Faure (député d'Oran), une photographie de la villa avec un groupe de personne (28 juin 1899).
Des documents saisis au journal "L'Express" : des bulletins de demande d'adhésion du Grand Occident Africain de la ligue antisémitique d'Afrique (s.d.), des prospectus sur le Grand Orient Africain, un testament de Régis (février 1899), du courrier (1899).
Des documents saisis à l'imprimerie de l'Antijuif : des listes des gardiens de la villa [1899], les consignes de la villa[1899], un placard injurieux contre les gouverneurs d'Algérie (s.d.).

Archives départementales du Var

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