Par domaines nationaux il convient d'entendre l'ensemble des biens devenus propriétés nationales par l'effet des lois promulguées entre le 19 décembre 1789 et le 8 nivôse an II. Deux catégories de biens nationaux existent : ceux de première origine constitués essentiellement des biens confisqués au clergé mais également à la couronne, aux hôpitaux, aux collèges et à certaines communes, et les biens de seconde origine confisqués aux émigrés, fugitifs, prêtres réfractaires, déportés ou détenus, condamnés à mort, ressortissant de pays étrangers, tous considérés comme des ennemis de la République. Le 2 novembre 1789, l'Assemblée nationale constituante décrète que les biens du clergé sont mis à la disposition de la Nation, afin de garantir l'émission d'assignats. Les ventes, dont les modalités ont été fixées par le décret du 14 mai 1790, ne débutent réellement qu'en décembre 1790-janvier 1791. Ces dispositifs sont complétés par le décret du 22 juin 1792 relatif à la mise en vente des biens des émigrés. Les mesures de séquestre prises conformément à la loi sont la plupart du temps suivies de la vente des biens, mobiliers et immobiliers, et accompagnées de partages qui ont imposé une lourde tâche à l'Etat ; les opérations ne sont achevées qu'avec la loi sur le milliard des émigrés, en 1825. L'origine des archives qui composent la sous-série 1 Q (simplement Q aux archives de l'Yonne) est double : elles proviennent d'une part des corps administratifs (département et districts, puis préfecture), d'autre part de l'administration des Domaines (direction départementale et recettes locales).