Origine: Centre pénitentiaire (Bourg-en-Bresse, Ain)

Sous l'Ancien régime et jusqu'à la Restauration, c'est une dépendance de l'ancien château des Comtes de Savoie qui servait de prison à Bourg. Ce pavillon carré qui ouvrait sur l'actuelle Rue du Palais, formait l'angle avec la Place des Lices.

En 1808, le préfet de l'Ain Bossi en fait une description peu flatteuse : "le local en est étranglé, et n'offre ni sûreté ni moyen d'entretenir la salubrité et de séparer à raison des âges, des sexes et des délits". Il évoque la fameuse évasion de 1804, quand dix-huit prévenus et condamnés se sont fait la belle en plein jour : "on ne s'aperçut de cette évasion qu'en les voyant courir dans les rues". Bossi rappelle aussi une récente épidémie qui s'est déclarée pendant les chaleurs de l'été et dont on est venu à bout grâce à des "fumigations d'acide nitrique".

La reconstruction de l'édifice avait été adoptée sur le principe dès 1802. Mais c'est le contexte politique de la Restauration qui servira de déclencheur au projet. Le nouveau bâtiment sera édifié à la place de l'ancien et des plans sont établis dès 1816. Les travaux sont adjugés le 4 octobre de la même année à l'entrepreneur François Richard, de Seyssel.

En 1817, Thomas Riboud, président de la Société d'Emulation et d'Agriculture de l'Ain, assiste en curieux à la démolition du château des ducs de Savoie. Il découvre, en même temps que les terrassiers, les soubassements de l'ancienne prison. Ils consistent en énormes blocs extraits des carrières calcaires du Revermont. Selon lui, il pourrait s'agir des bases d'un important édifice antique, celui du Bourg gallo-romain.

La prison est achevée en janvier 1818. Estimé à 114.230 francs, le montant des travaux est revu à la hausse pour atteindre 127.132 francs.

Construite à l'origine pour accueillir trente-deux détenus, la prison de Bourg compte près de quatre-vingt prisonniers en 1983.

Elle ferme définitivement ses portes en 2010 après l'ouverture du nouveau centre pénitentiaire de Bourg. $