Le fonds de la famille Barruol, du Revest-du-Bion, est entré en don en août 2020 après que Guy Barruol eut déclaré son intention de confier ses archives familiales – en l’occurrence de son père Jean. Monarchiste et catholique, grand militant de ses causes, en particulier dans la mouvance de l’Action française, Jean Barruol a conservé nombre de document ayant trait à la vie politique de l’entre-deux-guerres, dans ce qu’elle avait aussi de plus extrême, et à la vie religieuse. Ce fonds contient ainsi des dossiers thématiques construits à partir de revues de presse et de documentation. Ils traitent des mouvements politiques de droite et d’extrême-droite ou de la promotion de la religion catholique mais aussi, à l’inverse, de la laïcité, du Front populaire, des organisations tels que la Franc-Maçonnerie, des mouvements de gauche, socialisme et plus encore communisme, dont des documents produits par ces deux partis, dans le droit fil de l’adage « Connais ton ennemi et connais-toi toi même ». À bien des égards, le fonds tel qu’il est aujourd’hui est un reflet sans doute assez fidèle des pôles d’intérêt de son auteur et c’est ce qui le rend aussi digne d’intérêt.
Pour autant, l’activité professionnelle de Jean Barruol, intermédiaire entre des vendeurs de « vieux papiers », d’ouvrage anciens et de mobiliers de style et des acheteurs institutionnels ou privés – plus ou moins favorisés par la fortune, n’est pas à ignorer. Le fonds contient beaucoup de dossiers « clients », groupant des correspondances, active et passive, des inventaires, des règlements… Mais le goût manifesté pour l’histoire par Jean Barruol ne se limitait pas à des transactions financières : le préfet des Basses-Alpes le remercie en 1940 d’avoir sauvé des archives de l’ancienne commune de Jarjayes, que Jean Barruol a remis à l’archiviste départemental.
Le fonds contient des dossiers d’études et de recherche, de nombreuses notes souvent liées à une production scientifique : publications d’ouvrages ou d’articles à contre-courant de « l’histoire officielle » en particulier durant l’entre-deux-guerres, où son militantisme est très puissant. L’intérêt que porte alors à l’histoire Jean Barruol révèle ses choix idéologiques. Mais un tournant s’opère après la seconde guerre mondiale en direction de l’histoire et du patrimoine, au sens le plus positif. À bien des égards, parmi les fonds conservés aux Archives départementales, ce fonds est exceptionnel. Sa correspondance qui court de 1915 à sa mort en 1982 est en cours de classement. Elle viendra s'ajouter au fonds déjà classé.
Le fonds occupe 2,92 mètres linéaires, la description est faite au dossier.