Document d'archives : Prieuré Saint-Pierre de Châtenois (ordre de saint Benoît)

Contenu :

Dans le troisième quart du XIe siècle, Hadwide de Namur, femme de Gérard d’Alsace, fonda à Châtenois, où le duc avait une résidence, un prieuré sous le vocable de Saint-Pierre et Notre-Dame, uni à l’abbaye de Saint-Epvre de Toul ; détaché de celle-ci, il fut donné à l’abbaye de Molesme , que venait de fonder saint Robert. En 1114-1115, à la demande du duc Thierri II, le prieuré est restitué à Saint-Epvre ; un jugement du pape Pascal II de 1120 termine le différend à ce sujet entre les deux abbayes en faveur de Saint-Epvre. Aux XIIe et XIIIe siècles, les ducs de Lorraine, les seigneurs, s’intéressent au prieuré et en augmentent les biens par des donations que confirment les papes et les évêques. Un des prieurs dont le gouvernement paraît avoir été le plus favorable au développement du prieuré est Thierri de Lignéville (vers 1450 - après 1465) ; on le voit se préoccupant activement de l’état des biens et des revenus de sa maison, faisant remettre de l’ordre dans les archives ; c’est lui qui fit établir le cartulaire appelé le Livre Rouge, dont le premier volume, aujourd’hui perdu, a servi à dom Grandidier pour l’établissement de son cartulaire et dont la seconde partie, le Livre des Cens, nous est parvenue (VI H 10). Après Thierri, le prieuré tomba en commende avec Hugues, chanoine de Metz. En 1636, la réforme de Saint-Vanne est introduite à Châtenois par le prieur Regnaud de Mauléon de la Bastide qui meurt l’année suivante. Pendant toute la seconde moitié du XVIIe siècle, plusieurs prieurs obtiennent le bénéfice, d’autorités différentes ; de là des procès interminables nuisibles à la prospérité de la maison, qui empêchent même la réforme d’y prendre pied. Parmi les prieurs, il y a lieu de signaler le cardinal Mazarin qui obtint Châtenois en Cour de Rome en 1638, et conserva ce bénéfice jusqu’à sa mort. Une tradition déjà ancienne veut que les restes mortels de Gérard d’Alsace, de sa femme Hadwide, de Thierri le Vaillant et de la femme de ce dernier aient été inhumés dans l’église du prieuré. Des fouilles exécutées à deux reprises à la demande de l’empereur d’Autriche, en 1812 et en 1817, n’ont amené aucun résultat probant. Les archives du prieuré ont été classées en 1789 et rangées en un certain nombre de layettes et de liasses ; c’est dans cet ordre qu’elles nous sont à peu près intégralement parvenues. Le classement a été respecté dans le présent inventaire. Le cartulaire, extrait, comme nous l’avons dit plus haut, du Livre Rouge, est dû à un religieux de Saint-Mansuy-lès-Toul, dom Claude Grandidier, qui exécuta ces copies en 1731 ; on doit au même auteur une histoire latine du prieuré de Châtenois. Ces documents sont fort précieux, car ils donnent les copies ou les analyses de pièces aujourd’hui disparues, soit du fonds de Châtenois, soit surtout de celui de Saint-Epvre de Toul, presque entièrement détruit.

Cote :

6 H 1 à 100

Inventaire d'archives :

Clergé régulier

Archives départementales des Vosges

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